La première rencontre "Flosse-Fritch" depuis 5 mois annoncée pour la semaine prochaine


Edouard Fritch a annoncé mercredi après-midi qu'il envisage de rencontrer Gaston Flosse en fin de semaine prochaine
PAPEETE, 11 février 2015 – Le Président Edouard Fritch a annoncé mercredi en début d’après-midi qu’il rencontrera Gaston Flosse "la semaine prochaine à l’Assemblée".

Le Président Edouard Fritch a déclaré mercredi à la presse qu’il envisage de répondre favorablement à la demande d’entretien que lui a adressée, mardi, Gaston Flosse avec le soutien d’une partie de la majorité.

En fin d'après-midi, l'information a filtré d'un rendez-vous fixé vendredi 20 février à 10 heures, dans la salle Sonia Agnieray-Thunot. de l'Assemblée de Polynésie française.

Cette rencontre présentée par Gaston Flosse comme un devoir "pour rétablir le dialogue" dans l’intérêt du mouvement qu’il préside aura probablement lieu en fin de semaine prochaine dans l’enceinte de l’Assemblée de la Polynésie française, a indiqué Edouard Fritch mercredi, en précisant qu’un courrier serait adressé dans la journée au président de l’Assemblée pour fixer le jour et l’heure.
Il s'agira officiellement de la première rencontre depuis le 9 septembre 2014 entre les deux leaders du Tahoera'a Huira'atira.

"J’ai reçu le courrier hier en fin de journée et je m’apprête à y répondre, a déclaré à la presse Edouard Fritch, lors d'une visite au CESC à 14 heures mercredi. D’ici la fin de la journée il aura été transmis à l’Assemblée. Le calendrier pour cette semaine est un peu serré, donc la rencontre se fera la semaine prochaine à l’Assemblée. La lettre (…) suggérait qu’il y ait une rencontre élargie avec les membres du gouvernement d’un côté et les membres de l’Assemblée. Bien entendu que je suis tout à fait d’accord avec cette vision de la rencontre, pour que l’on puisse discuter et que tout le monde ait le même son de cloche".

Qu’est-ce qui explique que depuis 5 mois maintenant aucune rencontre n'ait eu lieu entre vous et Gaston Flosse ?

Edouard Fritch : Nous n’allons pas refaire l’histoire. Nous nous sommes très peu vu, vous le savez très bien. J’ai soutenu notre gouvernement Tahoera’a Huira’atira depuis mai 2013 sans exiger de le voir en tête-à-tête tous les mois ou tous les trois mois. Nous sommes des gens très occupés et les électeurs nous ont placés là où nous sommes pour mettre en œuvre un programme (…), j’y tiens absolument. Mais au-delà de ce programme je tiens à réaliser le plan de relance que notre majorité avec M. Gaston Flosse avait mis en place. Il nous reste quelques mesures à mettre en œuvre. Je ne m’écarte pas du tout ni de l’objectif ni de la feuille de route du Tahoera’a.

Etes-vous content que Gaston Flosse fasse ce geste de demander à vous rencontrer ?

Edouard Fritch : Vous savez, bien sûr que cela me satisfait. Nous sommes aux affaires du Pays depuis mai 2013 et mon souci a toujours été de travailler avec une majorité qui soit en bonne cohésion, non seulement en interne avec les 38 élus de la majorité ; et bien entendu avec le gouvernement que nous étions appelés à soutenir et que nous avons soutenu sans discontinuer jusqu’à septembre dernier. Bien entendu cette cohésion contribuera à la réussite du Tahoera’a Huira’atira dans son travail de relèvement économique et des finances du pays. Surtout, cette cohésion est très importante aux yeux des investisseurs et du public puisque je crois que ce fût une des raisons pour laquelle la population nous a fait confiance et nous a confié les affaires du Pays. Donc oui c’est important tant pour l’image des institutions de ce pays que pour celle de la Polynésie d’une façon générale : si l’on veut que les investisseurs reviennent, il faut que nous leur montrions des choses cohérentes.

Comment expliquez-vous que subitement Gaston Flosse demande à faire la paix avec vous ?

Edouard Fritch : Demandez-le-lui. Je crois qu’il ne faut pas toujours voir les choses du mauvais côté. Nous sommes plus d’un à nous réjouir qu’il y ait une tentative pour essayer de rassembler toutes les pièces de ce Tahoera’a Huira’atira. Maintenant, certains peuvent imaginer que cela se fait dans un objectif qui n’est peut-être pas celui présenté ; mais qu’à l’approche des élections… Je ne veux pas avoir ce type de raisonnement. J’attends de voir.

Teura Iriti dit qu’il y a un Président du gouvernement et un président du parti et que c’est ce dernier qui dicte.

Edouard Fritch : (...) Vous savez, Teura Iriti comme tout le monde dit que chacun doit rester à sa place. Effectivement je suis à l’exécutif et je ne vais pas me mêler des affaires de mon parti puisque nous avons un président de parti ; je ne me mêle pas des affaires de l’Assemblée puisque nous avons un président de l’Assemblée… Je crois qu’il y a un vieil adage qui dit que si chacun reste sur ses plates-bandes les vaches seront bien gardées.

Vincent Dubois et Teura Iriti ont reçu l’investiture du Tahoera’a mardi soir. Allez-vous présenter une liste dissidente aux sénatoriales ?

Edouard Fritch : Je l'ai appris comme vous, par la presse. Il n’est pas question pour l’heure de présenter une liste dissidente contre ceux qui ont été choisis hier. C’est vrai qu’il est dommage que nous n’ayons pas pu réunir l’ensemble de la famille pour faire ce choix. D’abord je ne le savais pas, puisque sur l’ordre du jour qui nous avait été transmis il n’était pas prévu la nomination de nos candidats. Il a décidé d’anticiper les choses ; nous en prenons acte.

Oscar Temaru a annoncé ce matin son soutien à votre gouvernement. Serait-il envisageable que vous composiez un gouvernement d’ouverture avec l’UPLD et A Tia Porinetia ?

Edouard Fritch : Pourquoi voulez-vous que j’aille composer un gouvernement alors que j’ai une majorité : je suis Tahoera’a Huira’atira, élu grâce au Tahoera’a Huira’atira. Dois-je vous rappeler que je ne suis pas du genre à renier mes origines et ceux qui me soutiennent ? Il y a un petit problème effectivement aujourd’hui mais ce n’est pour cela que je vais vendre mes amis et ma famille.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 11 Février 2015 à 17:48 | Lu 2183 fois