La place des femmes dans l'économie polynésienne


La profession de journaliste aussi se féminise. Ici deux consoeurs de TNTV qui interview le président le Pays.
PAPEETE, le 4 mars 2015 - Ce dimanche, le monde entier célèbre la journée de la Femme. L'occasion de revenir sur les différences de traitement entre les deux sexes dans nos sociétés. En Polynésie, les femmes sont plus diplomées que les hommes, mais travaillent moins et à des postes moins influents.

Sur les près de 600 chefs d'entreprises de 10 salariés ou plus en Polynésie, seule une petite centaine est constituée de femmes. Chez les cadres et professions dites "intellectuelles supérieures", les hommes sont moitié plus nombreux que les femmes, et encore les effectifs du beau sexe sont-ils soutenus par le grand nombre de professeurs du secondaires dans cette catégorie. Pourtant les chiffres montrent qu'elles réussissent mieux leurs études que leurs comparses mâles. Elles sont 35% a avoir du diplôme du lycée ou mieux, pour 32% des hommes.

Du côté des revenus (voir le graphique), les femmes dans les bas salaires gagnent souvent un peu plus que les hommes. C'est une situation inverse de celle de la France, certainement due au fait que les femmes sont pour moitié dans la catégorie "employé", soit les secrétaires et autres emplois de bureau, alors que les hommes les moins bien payés à qui elles sont comparées travaillent souvent dans le secteur primaire, la construction et les transports. Malgré tout, les femmes ont aussi leurs travaux pénibles et mal payés : les deux-tiers des professionnels du nettoyage sont des femmes.

Par contre chez les hauts salaires, la domination masculine parmi les cadres, les hauts fonctionnaires et les chefs d'entreprise se fait vite ressentir. D'autant que les femmes favorisent les secteurs de la santé, du social, de l'hôtellerie et de la restauration, où les salaires sont moins élevés qu'ailleurs pour les diplômes requis. Depuis 10 ans, si les écarts de salaires entre hommes et femmes se sont réduits (et même inversés aux plus bas salaires), ils ont augmenté chez les 25% des polynésiens les mieux payés.


Restent ceux qui n'ont pas de travail : le taux de chômage des femmes est légèrement inférieur à celui des hommes. Par contre, la moitié des vahine de Polynésie sont considérées "inactives" (étudiants, retraités, invalides, femmes au foyer…), contre seulement 37% des hommes. Ces chiffres sont très similaires à ceux de la métropole.

Enfin, la politique. Si au niveau local les maires (9 femmes sur 48) et leurs conseillers sont très largement masculins, nos représentants à l'Assemblée (30 femmes sur 55) et nos députés et sénateurs sont à la parité. Mais les lois électorales ne peuvent pas tout faire pour imposer l'égalité : les plus hautes responsabilités - président du Pays, président de l'Assemblée et maire des plus grosses communes - sont très rarement occupées par des femmes (mise à part la parenthèse Béatrice Vernaudon à Pirae dans l'histoire récente, et comme nous le signalent nos lecteurs la présidence de l'APF par Lucette Taero de 2001 à 2003 et le mandat de Louise Carlson comme maire de Papeete de 1993 à 1995).

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 6 Mars 2015 à 05:27 | Lu 1424 fois