La pêche aux trocas débute ce mardi


PAPEETE, 2 novembre 2014. le La pêche aux trocas ouvre ce mardi. Elle sera autorisée dans les communes de Hao, Makemo, Teva i Uta, Taiarapu-Est et Taiarapu-Ouest.


A partir de 6 heures mardi matin, les groupes de ramasseurs de trocas de To’ahotu seront sur le récif et finiront à 18 heures leur journée. La campagne de pêche du précieux coquillage va se poursuivre jusqu’ à la fin du mois. Cette année, la mairie a inscrit plus de familles que l’an dernier.

Les trois communes associées de Taiarapu Ouest (To’ahotu, Vaira’o et Teahupo’o) vont pouvoir, cette année encore, se livrer à cette pêche providentielle pour la majorité des familles qui se sont inscrites : « nous avons déjà vingt-deux familles, contre moins de la moitié l’an dernier», explique Odette Taumihau, en charge de l’organisation et du suivi de la campagne pour la mairie de To’ahotu. Elle relève toutefois un petit bémol : « Nous n’avons été prévenu qu’il y a une semaine seulement, c’était un peu court pour organiser une grande campagne d’information ».

Le service municipal des inscriptions a toutefois remarqué un changement dans la composition des groupes : « l’année dernière, il y avait un peu de tout dans les groupes. Chacun pouvait se joindre à telle ou telle autre famille pour bénéficier de la manne que représente le troca. Cette année, en revanche, les équipes sont composées de membres d’une même maisonnée, donc d’une même famille. » Certains abus, constatés l’an dernier, ont naturellement conduit les chefs de groupes à se replier sur les membres de leurs foyers. C’est le cas de Taiana Taumihau : « Je ne veux plus faire comme avant, désormais je privilégie mon « ‘utuāfare », ma maison : mes enfants, mon mari et moi. » Il n’y a pas de restriction sur le nombre de personnes formant une équipe.

Quant à la zone délimitée, elle n’a pas changé. Elle se trouve entre la passe Tapuera et Manini, soit une bande récifale longue d’une dizaine de kilomètres environ.
L’an dernier, les pêcheurs de To’ahotu avaient gagné plus de 7 millions de francs. Une somme énorme pour ces habitants dont les jeunes représentent près de la moitié de la population. Cette activité ponctuelle leur permet de gagner un peu d’argent car par ici, l’emploi manque cruellement. Pour une famille courageuse, il sera possible d’empocher entre 800 000 et un million de francs. Le kilo sera vendu 300 francs au maximum et sur la presqu’île de Tahiti, le principal acheteur est Alain Sangues, grand exportateur de trocas vers les pays asiatiques.

Arrêté pêche aux trocas.pdf  (235.17 Ko)


La pêche ouverte dans six communes

129,3 millions de Fcfp. C'est la somme collectée par les pêcheurs de trocas l'an dernier après plusieurs semaines de travail et 466 tonnes de trocas pêchés.
Chaque année, l'ouverture de la pêche aux trocas est très attendue car elle représente une source de revenus non négligeables pour les habitants des îles et de la presqu'île.

La pêche aux trocas est donc autorisée à partir de ce mardi et est ouverte jusqu'au 30 novembre. La pêche est autorisée entre 6 et 18 heures. Il sera possible de pêcher le précieux coquillage à Hao, Makemo, Faa'a, Teva i Uta, Taiarapu-Est et Taiarapu-Ouest.

Un quota pour chaque commune


Des quotas ont été établis pour chaque commune. Ainsi, 60 tonnes de coquilles vidées et nettoyées pourront être pêchées à Hao, Taiarapu-Est et Makemo. A Taiarapu-Ouest et Teva i Uta, 100 tonnes de coquillages pourront être ramassés. A Faa'a, les pêcheurs pourront remonter à bord de leur bateau 15 tonnes de coquilles.

L'an dernier, la pêche avait été aussi autorisée à Papeete, Moorea, Bora Bora et Maupiti, ce qui n'est pas le cas cette année.
Dans chaque commune, un comité de surveillance sera mis en place pour organiser et surveiller le bon déroulement des opérations de pêche et de vente des trocas.

Les trocas sont exploités à la fois pour leur chair et pour leur coquille. Bouilli pendant quelques minutes, le pied musculeux encore caoutchouteux peut être découpé en fines tranches et cuisiné dans une sauce au curry. Percée et polie, la coquille sera vendue pour la confection de divers objets de bijouterie ou d'artisanat (boutons de chemise par exemple).


Quels coquillages pêcher ?

Seuls les trocas dont le plus grand diamètre basal de la coquille est compris entre 8 et 11 centimètres, peuvent être pêchés et commercialisés.
Les trocas de taille non-conformes seront saisis par les comités de surveillance sans contrepartie et les pêcheurs incriminés seront sanctionnés.

Rédigé par TP le Lundi 3 Novembre 2014 à 16:51 | Lu 1061 fois