Caracas, Venezuela | AFP | samedi 04/08/2017 - La toute nouvelle Assemblée constituante vénézuélienne, dotée de pouvoirs illimités et pour une durée indéfinie, se met au travail samedi, au lendemain de son inauguration critiquée de toutes parts, accentuant les divisions dans ce pays au bord du gouffre.
Présidée par Delcy Rodriguez, l'ex-cheffe de la diplomatie, cette assemblée aura pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par le défunt Hugo Chavez.
Il s'agit, comme l'a promis le président Nicolas Maduro, d'apporter la "paix" et de redresser l'économie de cette nation pétrolière, naguère immensément riche. L'opposition accuse en revanche le dirigeant socialiste de vouloir accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève en 2019.
Des roses rouges à la main et portant des tableaux géants d'Hugo Chavez, dont M. Maduro est l'héritier politique, et de Simon Bolivar --héros de l'indépendance du Venezuela--, les membres de la Constituante ont prêté serment vendredi, en l'absence remarquée du président.
"Je promets de défendre la patrie de toute agression ou menace", a déclaré Mme Rodriguez, avocate de 48 ans surnommée la "tigresse" par M. Maduro pour sa défense de la "révolution bolivarienne". Tout de rouge vétue, cette ancienne ministre des Affaires étrangères a annoncé que l'Assemblée débuterait ses travaux samedi, en dépit des critiques internationales et du rejet de l'opposition.
Les constituants, situés au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, siègeront dans le "salon elliptique", à quelques dizaines de mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus fin 2015 et majoritairement issus de l'opposition. Ce qu'ils entendent continuer à faire, ont annoncé les adversaires de M. Maduro, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment.
- 'Coexistence' -
"Ce qui est envisagé, c'est la coexistence (...) Ce qui ne peut pas arriver c'est que les pouvoirs constitués méconnaissent les décisions de l'Assemblée constituante (...) Déjà en 1999, les deux (assemblées) avaient continué à travailler dans le même bâtiment", a expliqué Delcy Rodriguez dans un entretien exclusif à l'AFP, quelques jours avant son élection. La Constituante a la faculté de dissoudre le Parlement.
Pendant ce temps, les partisans de M. Maduro étaient réunis à l'extérieur, casquettes rouges sur la tête et agitant des drapeaux vénézuéliens. L'opposition a aussi défilé, conduisant à des affrontements entre manifestants et force de l'ordre. Le cortège composé de centaines de personnes a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes et n'a pu atteindre le centre de la capitale où est situé le Parlement.
"Nous n'allons pas céder", a affirmé sur Twitter la coalition de l'opposition Table de l'unité démocratique (MUD).
"Nous avons la Constituante et avec la Constituante nous parviendrons à la vérité et à la justice", a commenté plus tard le président Maduro au cours d'une cérémonie militaire, à laquelle assistait Mme Rodriguez.
L'élection dimanche de la Constituante, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international, dont la condamnation inhabituellement ferme du Vatican, alors que déjà plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le gouvernement.
- 'Paria en Amérique latine' -
Samedi, les ministres des Affaires étrangères de quatre des cinq pays membres du Mercosur --Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay-- se réunissent à partir de 11H00 locales (14H00 GMT) à Sao Paulo pour se pencher sur la crise politique au Venezuela. Ils envisagent la suspension "pour rupture de l'ordre démocratique" de ce pays déjà mis à l'écart du marché commun sud-américain depuis décembre, pour des raisons commerciales.
Dans la pratique, cette suspension n'impliquerait pas une exclusion de ce bloc commercial régional, mais aurait un impact largement supérieur aux autres sanctions prises auparavant.
"Il s'agirait d'un coup très dur pour la stature internationale du gouvernement de Nicolas Maduro. Le Venezuela risque de devenir un paria en Amérique latine", a expliqué à l'AFP Mauricio Santoro, professeur de relations internationales à l'Université d'État de Rio de Janeiro (UERJ).
"Pour la communauté internationale (...) le message est clair, très clair: nous, les Vénézuéliens, résoudrons notre conflit, notre crise, sans aucune sorte d'interférence étrangère, sans aucune sorte de mandat impérial", a prévenu la présidente de la Constituante lors de son discours d'investiture.
En parallèle, l'opposition vénézuélienne continue d'être réprimée: après avoir été emprisonné trois jours, le maire de Caracas Antonio Ledezma a été reconduit chez lui vendredi pour être de nouveau placé en résidence surveillée.
Un autre dirigeant de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui se trouvait également en résidence surveillée et avait été arrêté en même temps que M. Ledezma, est lui toujours détenu, tout comme les quelque 600 autres "prisonniers politiques" dénoncés par l'opposition.
Présidée par Delcy Rodriguez, l'ex-cheffe de la diplomatie, cette assemblée aura pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par le défunt Hugo Chavez.
Il s'agit, comme l'a promis le président Nicolas Maduro, d'apporter la "paix" et de redresser l'économie de cette nation pétrolière, naguère immensément riche. L'opposition accuse en revanche le dirigeant socialiste de vouloir accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève en 2019.
Des roses rouges à la main et portant des tableaux géants d'Hugo Chavez, dont M. Maduro est l'héritier politique, et de Simon Bolivar --héros de l'indépendance du Venezuela--, les membres de la Constituante ont prêté serment vendredi, en l'absence remarquée du président.
"Je promets de défendre la patrie de toute agression ou menace", a déclaré Mme Rodriguez, avocate de 48 ans surnommée la "tigresse" par M. Maduro pour sa défense de la "révolution bolivarienne". Tout de rouge vétue, cette ancienne ministre des Affaires étrangères a annoncé que l'Assemblée débuterait ses travaux samedi, en dépit des critiques internationales et du rejet de l'opposition.
Les constituants, situés au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, siègeront dans le "salon elliptique", à quelques dizaines de mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus fin 2015 et majoritairement issus de l'opposition. Ce qu'ils entendent continuer à faire, ont annoncé les adversaires de M. Maduro, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment.
- 'Coexistence' -
"Ce qui est envisagé, c'est la coexistence (...) Ce qui ne peut pas arriver c'est que les pouvoirs constitués méconnaissent les décisions de l'Assemblée constituante (...) Déjà en 1999, les deux (assemblées) avaient continué à travailler dans le même bâtiment", a expliqué Delcy Rodriguez dans un entretien exclusif à l'AFP, quelques jours avant son élection. La Constituante a la faculté de dissoudre le Parlement.
Pendant ce temps, les partisans de M. Maduro étaient réunis à l'extérieur, casquettes rouges sur la tête et agitant des drapeaux vénézuéliens. L'opposition a aussi défilé, conduisant à des affrontements entre manifestants et force de l'ordre. Le cortège composé de centaines de personnes a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes et n'a pu atteindre le centre de la capitale où est situé le Parlement.
"Nous n'allons pas céder", a affirmé sur Twitter la coalition de l'opposition Table de l'unité démocratique (MUD).
"Nous avons la Constituante et avec la Constituante nous parviendrons à la vérité et à la justice", a commenté plus tard le président Maduro au cours d'une cérémonie militaire, à laquelle assistait Mme Rodriguez.
L'élection dimanche de la Constituante, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international, dont la condamnation inhabituellement ferme du Vatican, alors que déjà plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le gouvernement.
- 'Paria en Amérique latine' -
Samedi, les ministres des Affaires étrangères de quatre des cinq pays membres du Mercosur --Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay-- se réunissent à partir de 11H00 locales (14H00 GMT) à Sao Paulo pour se pencher sur la crise politique au Venezuela. Ils envisagent la suspension "pour rupture de l'ordre démocratique" de ce pays déjà mis à l'écart du marché commun sud-américain depuis décembre, pour des raisons commerciales.
Dans la pratique, cette suspension n'impliquerait pas une exclusion de ce bloc commercial régional, mais aurait un impact largement supérieur aux autres sanctions prises auparavant.
"Il s'agirait d'un coup très dur pour la stature internationale du gouvernement de Nicolas Maduro. Le Venezuela risque de devenir un paria en Amérique latine", a expliqué à l'AFP Mauricio Santoro, professeur de relations internationales à l'Université d'État de Rio de Janeiro (UERJ).
"Pour la communauté internationale (...) le message est clair, très clair: nous, les Vénézuéliens, résoudrons notre conflit, notre crise, sans aucune sorte d'interférence étrangère, sans aucune sorte de mandat impérial", a prévenu la présidente de la Constituante lors de son discours d'investiture.
En parallèle, l'opposition vénézuélienne continue d'être réprimée: après avoir été emprisonné trois jours, le maire de Caracas Antonio Ledezma a été reconduit chez lui vendredi pour être de nouveau placé en résidence surveillée.
Un autre dirigeant de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui se trouvait également en résidence surveillée et avait été arrêté en même temps que M. Ledezma, est lui toujours détenu, tout comme les quelque 600 autres "prisonniers politiques" dénoncés par l'opposition.