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La nouvelle alliance Virgin Blue-Air New Zealand se concrétise


La nouvelle alliance Virgin Blue-Air New Zealand se concrétise
WELLINGTON, vendredi 21 janvier 2011 (Flash d'Océanie) – Le projet d’alliance entre la compagnie aérienne à bas prix Virgin Blue et Air New Zealand, qui a finalement reçu un feu vert des autorités fin décembre 2010, s’est concrétisée jeudi par l’annonce d’une prise de participation d’Air New Zealand à hauteur de près de cinq pour cent du capital de Virgin Blue, pour un montant annoncé à 62 millions de dollars néo-zélandais (environ 35 millions d’euros), assortie d’une autorisation pour acquérir jusqu’à quinze pour cent de ce capital, rapporte Radio New Zealand.
Rob Fyfe, directeur général d’Air New Zealand, a rappelé que ces évolutions, du point de vue de sa compagnie, correspondaient à la phase de mise en œuvre d’une stratégie d’ « influence régionale ».
Fin décembre 2010, après avoir émis un premier avis intermédiaire défavorable, en septembre 2010, à un projet de partenariat entre Virgin Blue et Air New Zealand, sur les dessertes internationales reliant ces deux pays, la commission australienne de contrôle de la concurrence (Australian Competition and Consumer Commission, ACCC) a finalement changé d’avis, estimant avoir reçu des assurances suffisantes de la part des deux acteurs de ce projet.

M. Fyfe a néanmoins démenti toute intention de la part d’Air New Zealand d’aller au-delà de cette part de 14,99 pour cent, ni e pénétrer plus en avant le marché australien, ni d’envisager ce qui pourrait s’apparenter à une reprise complète de Virgin Blue.
Les lois australiennes interdisent à toute compagnie locale de comporter dans son capital plus de 49 pour cent d’intérêts étrangers.
La maison mère de Virgin, avec à sa tête le milliardaire britannique Richard Branson, possède pour sa part 26 pour cent des actions de Virgin Blue.
« Il s’agit simplement d’un investissement dans Virgin Blue qui renforce la stratégie d’Air New Zealand en vue d’augmenter ses affaires en Australasie, un marché en constante évolution (…) Et dans le cadre de cette stratégie, l’alliance trans-Tasman était la première étape », a-t-il précisé dans un communiqué.
Le 12 janvier 2011, Air New Zealand annonçait par ailleurs un accord de partage de sièges (code-sharing) avec Virgin Atlantic sur les vols entre le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.
Les escales intermédiaires sont aussi concernées par cet accord, qui permet désormais de réserver via Virgin Atlantic sur les tronçons Los Angeles – Rarotonga (îles Cook), San Francisco – Auckland, Sydney – Auckland, Sydney – Christchurch, Sydney – Wellington, Auckland – Christchurch, Auckland – Wellington, Auckland –Queenstown et Auckland – Rarotonga.

Dans un avis d’étape rendu public mi-septembre 2010, la commission australienne s’était notamment inquiétée d’une éventuelle réduction de l’offre concurrentielle sur ces dessertes de part et d’autre de la Mer de Tasman (qui sépare l’Australie de la Nouvelle-Zélande) qui aurait pu déboucher sur une entente de fait.
Graham Samuel, Président de la commission, rappelait alors l’importance de ce tronçon, et le fait que ce projet d’alliance représentait pas moins d’un quart du trafic aérien trans-Tasman.
« Ce qui signifie que plus d’un million de passagers, chaque année, pourraient subir les effets adverses de la disparition de la concurrence entre Virgin Blue et Air New Zealand », avait-il argumenté.
Selon la nouvelle posture de l’ACCC, l’avantage escompté d’une telle alliance est de favoriser une baisse des taris sur cette ligne.
Principale différence entre les deux positions, selon Graham Samuel : le fait que les deux compagnies se soient depuis engagées à augmenter leur capacité tout en vendant les sièges à moindre prix pour assurer un taux de remplissage économiquement viable.
Mardi 21 décembre 2010, côté néo-zélandais, c’est le ministre des transports, Steven Joyce, qui donnait officiellement son feu vert à cette alliance trans-Tasman, se faisant ainsi écho à l’ACCC australienne.
Le ministre néo-zélandais a lui aussi souligné l’engagement pris par les deux compagnies en vue de fournir « une concurrence durable, des économies de coûts et un engagement à maintenir le volume de passagers ».
« Les voyageurs pourront bénéficier d’un éventail plus large d’options et d’heure de départs, ainsi que du maintien de tarifs compétitifs », a-t-il estimé.
Faisant allusion à a période initiale réduite à trois ans, M. Joyce a rappelé que « la manière dont Air New Zealand et Virgin Blue mettront en œuvre leur alliance, ainsi que l’état du marché, seront pris en compte dans la décision de donner une nouvelle autorisation ».
Les deux partenaires seront aussi dans l’obligation de rendre compte de l’état d’avancement de la mise en œuvre de cette alliance tous les semestres.
« Le ministre des transports se réserve aussi la possibilité de révoquer l’autorisation au cas où les compagnies aériennes ne se conformeraient pas aux conditions de l’accord d’alliance », a-t-il ajouté.
Mi-août 2010, Virgin Blue annonçait son retrait des lignes intérieures néo-zélandaises, invoquant des performances insuffisantes, tout en précisant que les emplois ne seraient pas détruits, du fait de cette perspective de projet d’alliance avec Air New Zealand.
Cette cessation de desserte pour les lignes intérieures néo-zélandaises devait prendre effet à compter de la mi-octobre 2010.
Virgin Blue prévoyait, dans le cadre de cette réorientation stratégique, de redéployer ses efforts sur la desserte entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les destinations du Pacifique insulaires (Fidji, Vanuatu, Samoa, sous le label Pacific Blue) et les marchés de l’Asie du Sud-est (Bali, Bangkok).
Une alliance du même type était aussi envisagée, pour les lignes long-courrier à destination des États-Unis, avec l’américaine Delta Airlines.
Mais l’autorité américaine équivalente à l’australienne ACCC, avait récemment retoqué ce projet.

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Rédigé par PaD le Vendredi 21 Janvier 2011 à 05:18 | Lu 817 fois