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« La norme ISO 9001 aide les entreprises à faire face à la crise »


« La norme ISO 9001 aide les entreprises à faire face à la crise »
Patrick Renaud est expert ISO 9001 dans le groupe Afnor, qui a travaillé avec 15 des 20 entreprises certifiées sur le territoire polynésien. Il organisait ce matin avec le concours de la CCISM une conférence pour présenter les pistes de la révision de la norme, qui interviendra en 2015. Mais il est surtout venu expliquer aux chefs d’entreprise polynésiens l’intérêt d’une certification ISO 9001, qui se révèle un outil utile en temps de crise.

Tahiti Infos : Qu’est-ce que la certification ISO 9001 ?

Patrick Renaud : Une société certifiée se réorganise pour se concentrer sur la satisfaction du client. Elle met en place une organisation pour livrer un produit de qualité, qui réponde aux attentes de sa clientèle. Il y a des sociétés qui sont certifiés, qui affichent un beau certificat, et dont les clients continuent de faire des réclamations : c’est alors un échec. Une société certifiée peut subir quelques réclamations, quelques accidents, mais c’est rare, car elle est organisée pour l’éviter. Autre exemple, si une société change de direction, le nouveau dirigeant pourra reprendre le flambeau sans avoir à tout changer.

T.I : Qu’est-ce que la certification a apporté aux entreprises polynésiennes ?

P.R : En Polynésie Afnor a certifié une quinzaine d’entreprises. Parmi elles, le Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud. Et justement ce matin Olivier Touboul, le directeur, intervient devant les chefs d’entreprise pour expliquer comment la norme ISO 9001 a aidé son entreprise. Il a souffert de la crise comme tout le monde, mais quand il a fallu redémarrer, il était prêt, il n’a pas eu à se réorganiser, et tout de suite les résultats ont été là.

T.I : Que dites vous pour encourager les sociétés polynésiennes à se certifier ?

P.R : Je leur dis déjà de venir à ce type de conférence. Très peu de chefs d’entreprise ont fait le déplacement ce matin, à peine une dizaine, alors que ce type d’événement draine des centaines de candidats en France métropolitaine. Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour booster ces entreprises. On va essayer de mieux communiquer sur ce thème avec la CCISM, et de créer une plateforme aidée par un fonds européen, une sorte de « club d’échange » des entreprises déjà certifiées, qui servira à promouvoir cette démarche qualité.

T.I : Le coût n’est-il pas un frein pour ces entreprises ?

P.R : Il est vrai que ça a un coût. La certification en elle-même en représente 10%, mais il faut aussi prendre en compte le coût d’un consultant pour la réorganisation, ou encore le temps qu’on y passe. Mais ce qui est important, c’est le retour sur investissement, et il est réel.

Rédigé par F K le Jeudi 24 Mars 2011 à 11:34 | Lu 1128 fois