Des habitants des îles Kiribati contruisent une digue pour se protéger de la hausse du niveau de la mer (SPC/AFP/Archives, -)
STOCKHOLM, 25 septembre 2013 (AFP) - Les climatologues devraient revoir à la hausse vendredi la montée attendue du niveau de la mer, mettant en exergue une menace majeure du réchauffement bien loin de ne concerner que les atolls du Pacifique.
En 2007, dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) avait estimé que la hausse moyenne des océans pourrait atteindre 18 à 59 cm en 2100.
Or, dans son nouvel état des lieux de la planète, dont le premier volet sera publié vendredi à Stockholm, l'organe scientifique devrait revoir ces chiffres à la hausse. Il évoquera une montée des eaux pouvant dépasser 80 cm à la fin du siècle, selon une version provisoire du résumé encore susceptible de modifications.
Le sujet est évidemment vital pour nombre d'Etats insulaires du Pacifique (Tuvalu, Maldives, Kiribati).
Mais il concerne aussi potentiellement des dizaines de millions de personnes vivant dans les mégalopoles côtières et les grands deltas.
Une récente étude parue dans la revue Nature Climate Change chiffre l'impact économique potentiel des inondations dans les 136 villes côtières de plus d'1 million d'habitants: le coût pourrait dépasser en 2050 les 1.000 milliards de dollars si rien n'est fait pour les protéger.
Face à de tels enjeux, le Giec tente d'apporter des réponses toujours plus précises.
"On a aujourd'hui réduit la marge d'incertitude de façon considérable", indique à l'AFP Anny Cazenave, spécialiste de l'observation des océans au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale (Legos).
Décideurs 'un peu perdus'
Globalement, la montée du niveau de la mer s'est accélérée depuis 20 ans, constatent les climatologues: 3,2 mm par an en moyenne sur les 20 dernières années contre 1,7 mm en moyenne entre 1901 et 2010.
Ils prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment connu en 2007: l'écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique, explique Mme Cazenave, co-auteur, comme en 2007, du chapitre sur la mer du nouveau rapport du Giec.
Selon les études les plus récentes, les calottes du Groenland et de l'Antarctique auraient ainsi contribué pour un peu moins d'un tiers à l'élévation du niveau de la mer depuis 20 ans, le reste se répartissant entre la dilatation thermique et la fonte des glaciers de montagne.
Pour autant, "on n'a pas encore fait le tour de la question", précise Anny Cazenave, car ce phénomène d'écoulement doit encore être mieux observé et analysé.
Des progrès sont encore possibles pour mieux cerner la très forte variabilité régionale de la montée des eaux. Une variabilité due à des différences dans l'expansion thermique mais aussi aux mouvements de la croûte terrestre. Dans certaines régions, le sol a en effet tendance à s'enfoncer, par exemple en raison du pompage d'eau ou l'exploitation de pétrole, rendant ces régions encore plus vulnérables.
C'est le cas, par exemple, de la côte est des Etats-Unis où la mer monte plus vite que de l'autre côté de l'Atlantique, selon les scientifiques.
Dans certaines régions, la hausse du niveau de la mer serait "dix fois plus rapide que la moyenne", affirmait récemment le géophysicien Jerry Mitrovica dans la revue Nature.
Ces réponses scientifiques sont plus attendues que jamais par les responsables politiques et économiques.
"Les décideurs sont souvent un peu perdus quand il y a 25 études qui donnent des résultats différents", relève Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale et spécialiste du climat. "Le rapport du Giec va clarifier l'état de la connaissance en mettant en avant les études les plus robustes".
A condition de ne pas pécher par prudence excessive, estime toutefois Anders Levermann, chercheur au Centre de recherche sur les impacts climatiques de Postdam (PIK). Ce dernier attend du Giec qu'il évoque les seuils les plus hauts que pourrait atteindre la mer: "Il n'y a aucun intérêt à construire une digue et réaliser, après un demi-siècle, qu'elle était trop basse et la reconstruire, c'est trop cher..."
En 2007, dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) avait estimé que la hausse moyenne des océans pourrait atteindre 18 à 59 cm en 2100.
Or, dans son nouvel état des lieux de la planète, dont le premier volet sera publié vendredi à Stockholm, l'organe scientifique devrait revoir ces chiffres à la hausse. Il évoquera une montée des eaux pouvant dépasser 80 cm à la fin du siècle, selon une version provisoire du résumé encore susceptible de modifications.
Le sujet est évidemment vital pour nombre d'Etats insulaires du Pacifique (Tuvalu, Maldives, Kiribati).
Mais il concerne aussi potentiellement des dizaines de millions de personnes vivant dans les mégalopoles côtières et les grands deltas.
Une récente étude parue dans la revue Nature Climate Change chiffre l'impact économique potentiel des inondations dans les 136 villes côtières de plus d'1 million d'habitants: le coût pourrait dépasser en 2050 les 1.000 milliards de dollars si rien n'est fait pour les protéger.
Face à de tels enjeux, le Giec tente d'apporter des réponses toujours plus précises.
"On a aujourd'hui réduit la marge d'incertitude de façon considérable", indique à l'AFP Anny Cazenave, spécialiste de l'observation des océans au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale (Legos).
Décideurs 'un peu perdus'
Globalement, la montée du niveau de la mer s'est accélérée depuis 20 ans, constatent les climatologues: 3,2 mm par an en moyenne sur les 20 dernières années contre 1,7 mm en moyenne entre 1901 et 2010.
Ils prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment connu en 2007: l'écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique, explique Mme Cazenave, co-auteur, comme en 2007, du chapitre sur la mer du nouveau rapport du Giec.
Selon les études les plus récentes, les calottes du Groenland et de l'Antarctique auraient ainsi contribué pour un peu moins d'un tiers à l'élévation du niveau de la mer depuis 20 ans, le reste se répartissant entre la dilatation thermique et la fonte des glaciers de montagne.
Pour autant, "on n'a pas encore fait le tour de la question", précise Anny Cazenave, car ce phénomène d'écoulement doit encore être mieux observé et analysé.
Des progrès sont encore possibles pour mieux cerner la très forte variabilité régionale de la montée des eaux. Une variabilité due à des différences dans l'expansion thermique mais aussi aux mouvements de la croûte terrestre. Dans certaines régions, le sol a en effet tendance à s'enfoncer, par exemple en raison du pompage d'eau ou l'exploitation de pétrole, rendant ces régions encore plus vulnérables.
C'est le cas, par exemple, de la côte est des Etats-Unis où la mer monte plus vite que de l'autre côté de l'Atlantique, selon les scientifiques.
Dans certaines régions, la hausse du niveau de la mer serait "dix fois plus rapide que la moyenne", affirmait récemment le géophysicien Jerry Mitrovica dans la revue Nature.
Ces réponses scientifiques sont plus attendues que jamais par les responsables politiques et économiques.
"Les décideurs sont souvent un peu perdus quand il y a 25 études qui donnent des résultats différents", relève Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale et spécialiste du climat. "Le rapport du Giec va clarifier l'état de la connaissance en mettant en avant les études les plus robustes".
A condition de ne pas pécher par prudence excessive, estime toutefois Anders Levermann, chercheur au Centre de recherche sur les impacts climatiques de Postdam (PIK). Ce dernier attend du Giec qu'il évoque les seuils les plus hauts que pourrait atteindre la mer: "Il n'y a aucun intérêt à construire une digue et réaliser, après un demi-siècle, qu'elle était trop basse et la reconstruire, c'est trop cher..."