La mangrove polynésienne sous les radars de la Fape


PAPEETE, le 23 avril 2019 - Une mission de cartographie de la mangrove des îles de la Société est en cours. Pour suivre l’avancée des travaux et mieux connaître ce milieu, deux conférences publiques sont prévues à Tahiti et Moorea mercredi et jeudi.

En Polynésie, la mangrove a ceci de particulier qu’elle a été introduite. Elle n’est pas naturellement présente, elle se déploie dans les îles de la Société depuis 1930. À ce propos, des questions se posent : est-elle envahissante ? A-t-elle un impact négatif sur la flore locale ?

Il n’est pas possible aujourd’hui de savoir si oui ou non la mangrove est envahissante, si elle prend la place d’espèces littorales comme le miro, le ‘amae, le pūrau, la prairie à Paspalum vaginatum.

Dans bien des endroits du monde, elle rend de très nombreux "services" écologiques : elle protège la côte des caprices de la nature, elle capte du carbone participant à la régulation du climat, elle sert de nurserie. Son bois sert au chauffage, à la construction. C’est un milieu riche, essentiel à l’équilibre de certains territoires. En Polynésie, ces services ne sont pas établis.

Un état des lieux de la mangrove polynésienne est un préalable pour qui veut répondre à toutes ces questions. "J’ai commencé par réaliser une cartographie par photos interprétation", explique Florent Taureau, post-doctorant à l’université de Nantes au laboratoire littoral, environnement, géomatique, télédétection (LEGT). "Puis j’ai complété ces travaux par une étude de terrain à Tahiti, Moorea, Huahine, Taha’a, Raiatea et Bora Bora ce mois d’avril."

L’opération a été menée sous l’égide de la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) dans le cadre du projet Surveillons les mangroves de Polynésie française ensemble ! Il a été financé par l’Agence française pour la biodiversité.

Des bénévoles, sollicités et formés à l’occasion des déplacements de Florent Taureau et de membres de la Fape dans les îles, vont poursuivre les observations jusqu’au mois d’octobre. Ce qui permettra encore d’affiner l’état des lieux.

Pour comprendre l’écosystème, le projet Surveillons les mangroves de Polynésie, la méthodologie de Florent Taureau, deux conférences publiques et gratuites sont prévues. Elles seront animées par plusieurs spécialistes.

Anne Caillaud de l’UICN, présentera le réseau national d’observation des mangroves, Jean-Yves Meyer, délégué à la recherche, botaniste, décrira les zones humides littorales, mangroves et sub-mangroves et parlera des espèces envahissantes, Rakamaly Radi Moussa, de l’évolution du trait de côte à Moorea depuis 1977, Laëtitia Bisarah, ingénieure en génie de l’environnement à la Fape des missions affectées aux bénévoles et outils mis à disposition. Florent Taureau mettra en lumière ses travaux.

Pratique

La première conférence aura lieu à la salle Muriavai de la Maison de la culture le mercredi 24 avril à 17 heures et la seconde au Criobe à Moorea, le jeudi 25 à 17 heures.
Accès libre.

Contacts

laetitiabisarah@gmail.com
Tel: 87 70 14 06

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 23 Avril 2019 à 13:11 | Lu 1346 fois