PAPEETE, le 16 avril 2018. La Fédération des associations de protection de l’environnement a présenté son programme d'étude de la mangrove polynésienne. L'objectif est de connaître les impacts des palétuviers qui ont été introduits au XXe siècle au fenua. Jusqu’au 11 mai, le gouvernement national propose aux internautes de voter pour les projets qu'ils jugent les plus bénéfiques pour la planète.
Afin d’associer directement les Français aux actions sur le climat, Nicolas Hulot a annoncé lors du lancement du Plan climat, en juillet 2017, un projet de budgets participatifs. A travers Mon projet pour la planète, les citoyens sont invités à proposer des projets dans les domaines de l’énergie, de l’économie circulaire et de la biodiversité.
Maintenant que l'analyse des dossiers a été effectuée par le jury, il est à présent l'heure pour chaque citoyen de voter avant le 11 mai pour son ou ses projets préférés sur le site internet monprojetpourlaplanete.gouv.fr. À la clé : un soutien financier par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie et l’Agence Française pour la Biodiversité de 2.4 millions de Fcfp minimum à 11,9 millions de Fcfp maximum par projet sélectionné. Les résultats des votes seront connus en juin.
Une espèce introduite
Parmi les projets, celui de la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) de Polynésie française a déjà retenu l'attention. La Fape souhaite en effet travailler sur la mangrove.
"L’espèce de palétuvier Rhizophora stylosa est une espèce introduite (exotique) en Polynésie française mais elle n’a pas été traitée comme espèce exotique potentiellement envahissante jusqu’à présent du fait d’un manque de consensus scientifique sur la démarche de gestion à adopter", explique la Fape. "Dans les autres territoires d’outre-mer, les mangroves remplissent des fonctions écologiques et rendent des services eco-systémiques importants. Elles apportent notamment une protection côtière, permettent de lutter contre l’érosion et jouent un rôle de nurserie pour les poissons coralliens. Ainsi, il est très important pour le territoire de déterminer si les mangroves ont un impact socio-économique positif ou négatif alors qu’elles continuent à s’étendre sur les différentes îles de Polynésie française."
Afin d’associer directement les Français aux actions sur le climat, Nicolas Hulot a annoncé lors du lancement du Plan climat, en juillet 2017, un projet de budgets participatifs. A travers Mon projet pour la planète, les citoyens sont invités à proposer des projets dans les domaines de l’énergie, de l’économie circulaire et de la biodiversité.
Maintenant que l'analyse des dossiers a été effectuée par le jury, il est à présent l'heure pour chaque citoyen de voter avant le 11 mai pour son ou ses projets préférés sur le site internet monprojetpourlaplanete.gouv.fr. À la clé : un soutien financier par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie et l’Agence Française pour la Biodiversité de 2.4 millions de Fcfp minimum à 11,9 millions de Fcfp maximum par projet sélectionné. Les résultats des votes seront connus en juin.
Une espèce introduite
Parmi les projets, celui de la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) de Polynésie française a déjà retenu l'attention. La Fape souhaite en effet travailler sur la mangrove.
"L’espèce de palétuvier Rhizophora stylosa est une espèce introduite (exotique) en Polynésie française mais elle n’a pas été traitée comme espèce exotique potentiellement envahissante jusqu’à présent du fait d’un manque de consensus scientifique sur la démarche de gestion à adopter", explique la Fape. "Dans les autres territoires d’outre-mer, les mangroves remplissent des fonctions écologiques et rendent des services eco-systémiques importants. Elles apportent notamment une protection côtière, permettent de lutter contre l’érosion et jouent un rôle de nurserie pour les poissons coralliens. Ainsi, il est très important pour le territoire de déterminer si les mangroves ont un impact socio-économique positif ou négatif alors qu’elles continuent à s’étendre sur les différentes îles de Polynésie française."
La FAPE souhaite pouvoir "répondre à ces questions pour aider les décideurs à adopter une démarche de décision éclairée pour le bien-être des peuples des îles (bénéfices socio-économiques et écologiques)".
"Afin de déterminer si on assiste ou non à un remplacement des écosystèmes littoraux endémiques par de la mangrove, l’Université de Nantes va conduire une étude d’analyse spatiale. Étant donné la surface minime de l’étendue des mangroves sur certaines îles, il est nécessaire d’utiliser des images satellites à très haute résolution dont l’acquisition est comprise dans cette proposition", explique la Fape. Celle-ci souhaiterait pouvoir associer les associations qui la composent au travail de cet expert-géographe sur les six îles où sont présentes les mangroves. "Un membre de la Fape basé à Papeete, un membre des associations présentes localement et un guide local se joindront à l’expert-géographe. L’expert pourra ainsi former les bénévoles locaux aux identifications d'espèces, aux relevés de terrain. Un séminaire public sera organisé à Papeete pour sensibiliser le public à ces questions ainsi qu’un séminaire de restitution une fois le travail de l’expert finalisé", explique la fédération, présidée par Winiki Sage.
Six îles concernées
La Fape souhaite acquérir d'ici septembre les données géographiques pour que la seconde phase, sur le terrain, puisse se dérouler sur le mois de septembre." Cette phase d’échanges et de formations mutuelles permettra de tisser des liens entre l’expert scientifique d’une part, le tissu associatif local de l’autre, et le Réseau National d’Observation des Mangroves qui comprend des gestionnaires de tous les territoires d’Outre-mer. Ces échanges se feront autour de la mission de vérification cartographique de terrain prévue sur 20 jours sur les six îles où sont présentes les mangroves introduites. Ce sont ainsi six îles de Polynésie française qui seront visitées, avec à chaque fois trois jours de terrain comprenant une journée en bateau pour les zones difficiles d’accès à pied. L'objectif est de former les représentants d’associations villageoises locales aux relevés de terrain tout en établissant une reconnaissance des mangroves présentes sur le littoral ainsi que les espèces indigènes qu’elles remplacent."
Un séminaire devrait être organisé dans la foulée à Papeete pour sensibiliser le grand public à la question épineuse de la présence des mangroves introduites et de leur progression exponentielle.
D'octobre à décembre, les données seront analysées. L'objectif est notamment de compter le nombre de pieds de palétuviers présents en Polynésie. En 2003, on dénombrait environ 36 000 pieds. En 2014, 128 000 avaient été recensés. Une comparaison sera également faite entre les populations de poissons et d'invertébrés des mangroves et des sub-mangroves (quatre espèces indigènes), et permettra ainsi d'identifier les enjeux du remplacement progressif de ces dernières (impact positif, neutre ou négatif sur les écosystèmes environnants).
Les résultats seront présentés au grand public en début d'année prochaine.
Vous pouvez voter en cliquant ici
"Afin de déterminer si on assiste ou non à un remplacement des écosystèmes littoraux endémiques par de la mangrove, l’Université de Nantes va conduire une étude d’analyse spatiale. Étant donné la surface minime de l’étendue des mangroves sur certaines îles, il est nécessaire d’utiliser des images satellites à très haute résolution dont l’acquisition est comprise dans cette proposition", explique la Fape. Celle-ci souhaiterait pouvoir associer les associations qui la composent au travail de cet expert-géographe sur les six îles où sont présentes les mangroves. "Un membre de la Fape basé à Papeete, un membre des associations présentes localement et un guide local se joindront à l’expert-géographe. L’expert pourra ainsi former les bénévoles locaux aux identifications d'espèces, aux relevés de terrain. Un séminaire public sera organisé à Papeete pour sensibiliser le public à ces questions ainsi qu’un séminaire de restitution une fois le travail de l’expert finalisé", explique la fédération, présidée par Winiki Sage.
Six îles concernées
La Fape souhaite acquérir d'ici septembre les données géographiques pour que la seconde phase, sur le terrain, puisse se dérouler sur le mois de septembre." Cette phase d’échanges et de formations mutuelles permettra de tisser des liens entre l’expert scientifique d’une part, le tissu associatif local de l’autre, et le Réseau National d’Observation des Mangroves qui comprend des gestionnaires de tous les territoires d’Outre-mer. Ces échanges se feront autour de la mission de vérification cartographique de terrain prévue sur 20 jours sur les six îles où sont présentes les mangroves introduites. Ce sont ainsi six îles de Polynésie française qui seront visitées, avec à chaque fois trois jours de terrain comprenant une journée en bateau pour les zones difficiles d’accès à pied. L'objectif est de former les représentants d’associations villageoises locales aux relevés de terrain tout en établissant une reconnaissance des mangroves présentes sur le littoral ainsi que les espèces indigènes qu’elles remplacent."
Un séminaire devrait être organisé dans la foulée à Papeete pour sensibiliser le grand public à la question épineuse de la présence des mangroves introduites et de leur progression exponentielle.
D'octobre à décembre, les données seront analysées. L'objectif est notamment de compter le nombre de pieds de palétuviers présents en Polynésie. En 2003, on dénombrait environ 36 000 pieds. En 2014, 128 000 avaient été recensés. Une comparaison sera également faite entre les populations de poissons et d'invertébrés des mangroves et des sub-mangroves (quatre espèces indigènes), et permettra ainsi d'identifier les enjeux du remplacement progressif de ces dernières (impact positif, neutre ou négatif sur les écosystèmes environnants).
Les résultats seront présentés au grand public en début d'année prochaine.
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Le palétuvier a été introduit en 1933
L’espèce de palétuvier Rhizophora stylosa, naturellement absente de la Polynésie française, a été introduite à Moorea en 1933 à des fins économiques. Cette espèce s’est depuis largement propagée non seulement à Moorea, mais également sur cinq autres îles : Tahiti (presqu'île), Moorea, Huahine, Raiatea, Taha'a et Bora Bora.
Dans les années 1980, un débat scientifique s’est ouvert car le Service de Développement Rural (SDR) local voulait éliminer les mangroves introduites à Moorea. Le débat n’a jamais été tranché, tandis que la colonisation par les mangroves continue. Aujourd’hui, le Rhizophora stylosa n’est pas classé au rang des 39 espèces de plantes envahissantes menaçant la biodiversité du Pays mais sa propagation est surveillée par le Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (Criobe).
Dans les années 1980, un débat scientifique s’est ouvert car le Service de Développement Rural (SDR) local voulait éliminer les mangroves introduites à Moorea. Le débat n’a jamais été tranché, tandis que la colonisation par les mangroves continue. Aujourd’hui, le Rhizophora stylosa n’est pas classé au rang des 39 espèces de plantes envahissantes menaçant la biodiversité du Pays mais sa propagation est surveillée par le Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (Criobe).