SAINT-OMER, 24 septembre 2014 (AFP) - Yvette Bert, 76 ans, ne comprend toujours pas ce que la justice lui reproche : jeudi, elle comparaîtra devant le tribunal correctionnel d'Arras pour avoir organisé trop de lotos, 169 en un peu plus de 4 ans, sans payer d'impôts sur les recettes.
"J'ai l'impression qu'on me reproche d'avoir pris des sous mais, vous savez, ce que je regrette le plus c'est de ne pas en avoir pris, au moins je serais condamnée pour quelque chose", dit à l'AFP la septuagénaire, dans son petit studio d'une résidence pour personnes âgées à Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Elle comparaît en citation directe pour organisation de loteries prohibées entre janvier 2009 et mai 2013, publicité pour une loterie prohibée et abus de confiance ainsi que pour ne pas avoir acquitté 88.000 euros d'impôts dus sur les 460.753 euros de recettes des lotos.
Les lotos traditionnels, organisés dans "un cercle restreint" avec un but social et des mises inférieures à vingt euros ne sont pas soumis à l'impôt, ce qui n'était pas le cas de ceux d'Yvette Bert, "organisés à grande échelle" et à grand renfort de publicité, selon les douanes.
"Des lotos, j'en faisais toutes les semaines, c'était mon plaisir", admet volontiers la vieille dame. "Mais j'ai toujours tout donné, je n'ai rien pris", dit-elle, assurant vivre avec 644 euros de retraite mensuelle.
Divorcée depuis 1980, mère de sept enfants qu'elle ne voit jamais, Yvette Bert, qui a "toujours fait du bénévolat à fond", a, avec son petit-fils Mathieu, créé en 2006 "Ensemble pour l'espoir", une association pour laquelle ils collectaient des fonds reversés ensuite.
"On avait tellement de demandes de gens qui n'avaient rien", se souvient la vieille dame. Alors, pour avoir de l'argent à donner, elle ramasse dans les rues des cartons d'emballages qu'elle revend, des cannettes en métal aussi. Et elle commence à organiser des lotos, "quatre ou cinq par an au début".
-Une "nouvelle famille" grâce aux lotos-
Le jour où son petit-fils s'en va sans explication, elle se lance à fond dans les lotos. "Ils m'ont sauvée du départ de mon petit-fils, je l'avais de l'âge de 15 ans à 25 ans", dit la vieille dame en pleurant.
"Elle n'avait plus de famille et en a trouvé une nouvelle grâce aux lotos", confirme à l'AFP son avocate, Me Claire Lamoril-Houtard.
Chaque dimanche, dans la salle de Saint-Omer louée par l'association, on se pressait aux lotos de "mamie". "Tout le monde m'appelait comme mon petit-fils, et moi je faisais la bise à tout le monde", dit Yvette Bert.
"Pour quinze euros, on passait un après-midi formidable", se souvient Marie-Thérèse Cordier, 77 ans, l'amie de la septuagénaire. "Ils disent que j'en faisais un commerce, c'est faux, c'était mes amis", assure celle-ci.
L'argent collecté finançait surtout les lots remis aux participants et les frais de fonctionnement de l'association --la salle était louée 2.000 euros par mois--. "Quand il restait 5.000 euros, je les remettais à une association, j'ai les preuves", dit Yvette Bert, articles de journaux et photos à l'appui.
Son univers s'est écroulé en mai 2013, lorsque les gendarmes l'ont arrêtée. La vieille dame, atteinte d'ulcères aux jambes, dépressive --elle a tenté de se suicider en avalant des somnifères à Noël--, est persuadée d'avoir été dénoncée par une concurrente jalouse du succès de ses lotos.
"J'ai l'impression qu'on veut faire de moi un exemple pour que les autres arrêtent d'en faire, et c'est sur moi que c'est tombé", regrette la septuagénaire.
Elle encourt trois ans de prison et 90.000 euros d'amende. "Ca m'est égal d'aller en prison, c'est sauver mon honneur que je veux", dit-elle. "Si je vais en prison, eh bien j'organiserai des lotos pour les prisonnières".
"J'ai l'impression qu'on me reproche d'avoir pris des sous mais, vous savez, ce que je regrette le plus c'est de ne pas en avoir pris, au moins je serais condamnée pour quelque chose", dit à l'AFP la septuagénaire, dans son petit studio d'une résidence pour personnes âgées à Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Elle comparaît en citation directe pour organisation de loteries prohibées entre janvier 2009 et mai 2013, publicité pour une loterie prohibée et abus de confiance ainsi que pour ne pas avoir acquitté 88.000 euros d'impôts dus sur les 460.753 euros de recettes des lotos.
Les lotos traditionnels, organisés dans "un cercle restreint" avec un but social et des mises inférieures à vingt euros ne sont pas soumis à l'impôt, ce qui n'était pas le cas de ceux d'Yvette Bert, "organisés à grande échelle" et à grand renfort de publicité, selon les douanes.
"Des lotos, j'en faisais toutes les semaines, c'était mon plaisir", admet volontiers la vieille dame. "Mais j'ai toujours tout donné, je n'ai rien pris", dit-elle, assurant vivre avec 644 euros de retraite mensuelle.
Divorcée depuis 1980, mère de sept enfants qu'elle ne voit jamais, Yvette Bert, qui a "toujours fait du bénévolat à fond", a, avec son petit-fils Mathieu, créé en 2006 "Ensemble pour l'espoir", une association pour laquelle ils collectaient des fonds reversés ensuite.
"On avait tellement de demandes de gens qui n'avaient rien", se souvient la vieille dame. Alors, pour avoir de l'argent à donner, elle ramasse dans les rues des cartons d'emballages qu'elle revend, des cannettes en métal aussi. Et elle commence à organiser des lotos, "quatre ou cinq par an au début".
-Une "nouvelle famille" grâce aux lotos-
Le jour où son petit-fils s'en va sans explication, elle se lance à fond dans les lotos. "Ils m'ont sauvée du départ de mon petit-fils, je l'avais de l'âge de 15 ans à 25 ans", dit la vieille dame en pleurant.
"Elle n'avait plus de famille et en a trouvé une nouvelle grâce aux lotos", confirme à l'AFP son avocate, Me Claire Lamoril-Houtard.
Chaque dimanche, dans la salle de Saint-Omer louée par l'association, on se pressait aux lotos de "mamie". "Tout le monde m'appelait comme mon petit-fils, et moi je faisais la bise à tout le monde", dit Yvette Bert.
"Pour quinze euros, on passait un après-midi formidable", se souvient Marie-Thérèse Cordier, 77 ans, l'amie de la septuagénaire. "Ils disent que j'en faisais un commerce, c'est faux, c'était mes amis", assure celle-ci.
L'argent collecté finançait surtout les lots remis aux participants et les frais de fonctionnement de l'association --la salle était louée 2.000 euros par mois--. "Quand il restait 5.000 euros, je les remettais à une association, j'ai les preuves", dit Yvette Bert, articles de journaux et photos à l'appui.
Son univers s'est écroulé en mai 2013, lorsque les gendarmes l'ont arrêtée. La vieille dame, atteinte d'ulcères aux jambes, dépressive --elle a tenté de se suicider en avalant des somnifères à Noël--, est persuadée d'avoir été dénoncée par une concurrente jalouse du succès de ses lotos.
"J'ai l'impression qu'on veut faire de moi un exemple pour que les autres arrêtent d'en faire, et c'est sur moi que c'est tombé", regrette la septuagénaire.
Elle encourt trois ans de prison et 90.000 euros d'amende. "Ca m'est égal d'aller en prison, c'est sauver mon honneur que je veux", dit-elle. "Si je vais en prison, eh bien j'organiserai des lotos pour les prisonnières".