La grève de La Dépêche a été entamée le 22 février dernier. Un mois plus tard, alors que la liquidation judiciaire a été prononcée, les grévistes restent mobilisés.
PAPEETE, le 26 mars 2018 - La société "rotative de La Dépêche " a été placée en liquidation sur décision du tribunal de commerce ce lundi matin. Cette procédure met fin aux espoirs des personnels qui étaient en grève depuis le 22 février dernier. Les douze salariés seront donc licenciés pour raison économique.
Les salariés de la Dépêche mobilisés depuis plus d'un mois sur le piquet de grève étaient amers ce lundi, après la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise LRLD, La rotative de La Dépêche. C'est pour eux "un énorme gâchis" comme le formule une ancienne du groupe. Selon elle, les nouveaux propriétaires "n'ont rien investi dans l'entreprise, ils ne savent pas la gérer, ils se sont débarrassés de tous les cadres qui connaissent notre métier pour mettre des amis à eux... Ils disaient 'nous allons réveiller la belle endormie. En fait ils l'ont charcutée dans son sommeil'..." Les 12 salariés encore en poste à l'imprimerie risquent donc un licenciement collectif.
Les grévistes assurent garder le moral, mais maintiennent leur mouvement. "On n'a pas le choix" expliquent-ils, "c'est la seule façon de nous faire entendre". Ils vont rencontrer le liquidateur nommé par la justice ce mardi matin, et attendent toujours les reclassements promis par leur direction.
L'avocat de la direction a aussi laissé entendre que la rotative de Papara, Pacific Press, reprendrait l'impression du journal. Interrogé, Albert Moux, propriétaire de l'imprimerie, a refusé de commenter la situation, précisant simplement "Nous attendons de savoir comment cela va se passer pour les salariés".
Lire aussi: L'imprimerie La Dépêche au bord de la liquidation
Les salariés de la Dépêche mobilisés depuis plus d'un mois sur le piquet de grève étaient amers ce lundi, après la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise LRLD, La rotative de La Dépêche. C'est pour eux "un énorme gâchis" comme le formule une ancienne du groupe. Selon elle, les nouveaux propriétaires "n'ont rien investi dans l'entreprise, ils ne savent pas la gérer, ils se sont débarrassés de tous les cadres qui connaissent notre métier pour mettre des amis à eux... Ils disaient 'nous allons réveiller la belle endormie. En fait ils l'ont charcutée dans son sommeil'..." Les 12 salariés encore en poste à l'imprimerie risquent donc un licenciement collectif.
Les grévistes assurent garder le moral, mais maintiennent leur mouvement. "On n'a pas le choix" expliquent-ils, "c'est la seule façon de nous faire entendre". Ils vont rencontrer le liquidateur nommé par la justice ce mardi matin, et attendent toujours les reclassements promis par leur direction.
L'avocat de la direction a aussi laissé entendre que la rotative de Papara, Pacific Press, reprendrait l'impression du journal. Interrogé, Albert Moux, propriétaire de l'imprimerie, a refusé de commenter la situation, précisant simplement "Nous attendons de savoir comment cela va se passer pour les salariés".
Lire aussi: L'imprimerie La Dépêche au bord de la liquidation
Me Vergier, avocat de la direction du groupe, interrogé à la sortie de l'audience
Que va devenir l'imprimerie de la Dépêche?
"La presse sera vendue à l'extérieur du territoire car n'y a pas beaucoup de clients en Polynésie pour une presse d'imprimerie de cette capacité là."
Que deviennent les salariés?
"Pour les salariés ce sera un licenciement collectif, il y aura des tentatives de reclassement, bien entendu."
"Et ou est-ce que la Dépêche sera imprimée?"
"Chez le seul imprimeur qui puisse le faire. On en est arrivés là"
C'est la grève qui a causé la perte de la rotative selon vous?
"Elle n'a pas causé la perte, elle l'a finie. Elle était en difficulté et quand vous êtes privés de tout chiffre d'affaire pendant plus d'un mois, on en arrive à une liquidation car on ne peut plus présenter autre chose qu'une liquidation devant le tribunal de commerce. Il y a des obligations légales que l'on doit respecter."
Qu'est-ce qui va se passer concrètement à l'imprimerie?
"Il s'agit d'une liquidation sans aucune poursuite d'activité, donc elle est terminée, l'entreprise a fini. Elle n'existe plus. Le jugement étant prononcé, la rotative la Dépêche est fermée"."
Donc les salariés vont devoir quitter les lieux?
"Oui ils vont être convoqués , car le liquidateur doit respecter la procédure de licenciement collectif pour les douze salariés."
"La presse sera vendue à l'extérieur du territoire car n'y a pas beaucoup de clients en Polynésie pour une presse d'imprimerie de cette capacité là."
Que deviennent les salariés?
"Pour les salariés ce sera un licenciement collectif, il y aura des tentatives de reclassement, bien entendu."
"Et ou est-ce que la Dépêche sera imprimée?"
"Chez le seul imprimeur qui puisse le faire. On en est arrivés là"
C'est la grève qui a causé la perte de la rotative selon vous?
"Elle n'a pas causé la perte, elle l'a finie. Elle était en difficulté et quand vous êtes privés de tout chiffre d'affaire pendant plus d'un mois, on en arrive à une liquidation car on ne peut plus présenter autre chose qu'une liquidation devant le tribunal de commerce. Il y a des obligations légales que l'on doit respecter."
Qu'est-ce qui va se passer concrètement à l'imprimerie?
"Il s'agit d'une liquidation sans aucune poursuite d'activité, donc elle est terminée, l'entreprise a fini. Elle n'existe plus. Le jugement étant prononcé, la rotative la Dépêche est fermée"."
Donc les salariés vont devoir quitter les lieux?
"Oui ils vont être convoqués , car le liquidateur doit respecter la procédure de licenciement collectif pour les douze salariés."
Cyril Le Gayic, représentant CSIP, porte-parole des grévistes
"Les salariés n'ont reçu aucune proposition de reclassement"
Vous sortez d'une réunion avec les représentants des grévistes de La Dépêche, que pensent-ils de la situation et de l'annonce d'un licenciement collectif ?
"Premièrement ils trouvent ça scandaleux, et je ne pense pas que la procédure soit respectée. Il y a une obligation de reclassement. Lors du dépôt du préavis de grève, la direction s'était engagée à reclasser l'ensemble des salariés, et le personnel vient de déclarer que si Pacific Press reprenait l'édition du journal, le conflit risque de se déplacer à Papara, ils déplaceront le piquet de grève. Les salariés resteront mobilisés !
Donc là ils attendent les propositions de reclassement, qui devaient se faire il y a déjà plus de 15 jours, et ils n'en ont reçu aucune. Tout ce qu'ils ont dit c'est qu'Albert Moux proposait de reprendre quatre salariés, ce qui m'étonne et n'a pas été confirmé par le principal intéressé !
Deuxièmement, et plus scandaleux encore, c'est qu'il y a des dettes à la Rotative de La Dépêche. Ils doivent 22 millions de francs à la CPS juste pour la rotative, et 83 millions de plus pour la société La Dépêche de Tahiti. Il y a aussi des dettes auprès des salariés avec des salaires non payés, et auprès des fournisseurs. On dirait que la mise en liquidation vise à éviter de solder toutes ces créances. Nous avons un souci avec ça, on se demande si la direction n'a pas mis d'autres créances du groupe dans la rotative pour faire disparaitre ses dettes..."
Vous espérez donc que le liquidateur nommé par la justice pourra vérifier les comptes et que tout a été fait dans les règles ?
"Oui c'est ce que l'on souhaite. On le rencontrera demain, et on a préparé de nombreuses questions à lui poser. Mais on n'a pas encore dit notre dernier mot dans cette affaire, et les grévistes de la régie R.P.P. et de S.I.C. La Dépêche ne veulent pas reprendre le travail tant que les problèmes de la rotative ne sont pas résolus."
Comment ça s'est passé dans les autres liquidations que la CSIP a dû gérer ? Le même scénario est-il possible ?
"Généralement, on a mis en place d'abord les départs volontaires et les départs à la retraite, puis les reclassements. Là, il y a déjà deux des 15 salariés de la rotative qui sont partis à la retraite, une est décédée donc il en reste 12. Mais pour eux, le mouvement continue. Ils disent que de toute façon ils vont perdre leurs emplois, ils ne font pas confiance à leur employeur pour les reclassements, donc ils sont prêts continuer jusqu'au bout pour faire déposer le bilan à tout le groupe afin d'avoir un nouveau repreneur. Quelqu'un avec les reins plus solides et une vraie expérience de la presse ! Pour eux, l'ensemble des problèmes vient d'un manque d'investissements et d'une mauvaise gestion par les actionnaires qui ont racheté la société."
Vous sortez d'une réunion avec les représentants des grévistes de La Dépêche, que pensent-ils de la situation et de l'annonce d'un licenciement collectif ?
"Premièrement ils trouvent ça scandaleux, et je ne pense pas que la procédure soit respectée. Il y a une obligation de reclassement. Lors du dépôt du préavis de grève, la direction s'était engagée à reclasser l'ensemble des salariés, et le personnel vient de déclarer que si Pacific Press reprenait l'édition du journal, le conflit risque de se déplacer à Papara, ils déplaceront le piquet de grève. Les salariés resteront mobilisés !
Donc là ils attendent les propositions de reclassement, qui devaient se faire il y a déjà plus de 15 jours, et ils n'en ont reçu aucune. Tout ce qu'ils ont dit c'est qu'Albert Moux proposait de reprendre quatre salariés, ce qui m'étonne et n'a pas été confirmé par le principal intéressé !
Deuxièmement, et plus scandaleux encore, c'est qu'il y a des dettes à la Rotative de La Dépêche. Ils doivent 22 millions de francs à la CPS juste pour la rotative, et 83 millions de plus pour la société La Dépêche de Tahiti. Il y a aussi des dettes auprès des salariés avec des salaires non payés, et auprès des fournisseurs. On dirait que la mise en liquidation vise à éviter de solder toutes ces créances. Nous avons un souci avec ça, on se demande si la direction n'a pas mis d'autres créances du groupe dans la rotative pour faire disparaitre ses dettes..."
Vous espérez donc que le liquidateur nommé par la justice pourra vérifier les comptes et que tout a été fait dans les règles ?
"Oui c'est ce que l'on souhaite. On le rencontrera demain, et on a préparé de nombreuses questions à lui poser. Mais on n'a pas encore dit notre dernier mot dans cette affaire, et les grévistes de la régie R.P.P. et de S.I.C. La Dépêche ne veulent pas reprendre le travail tant que les problèmes de la rotative ne sont pas résolus."
Comment ça s'est passé dans les autres liquidations que la CSIP a dû gérer ? Le même scénario est-il possible ?
"Généralement, on a mis en place d'abord les départs volontaires et les départs à la retraite, puis les reclassements. Là, il y a déjà deux des 15 salariés de la rotative qui sont partis à la retraite, une est décédée donc il en reste 12. Mais pour eux, le mouvement continue. Ils disent que de toute façon ils vont perdre leurs emplois, ils ne font pas confiance à leur employeur pour les reclassements, donc ils sont prêts continuer jusqu'au bout pour faire déposer le bilan à tout le groupe afin d'avoir un nouveau repreneur. Quelqu'un avec les reins plus solides et une vraie expérience de la presse ! Pour eux, l'ensemble des problèmes vient d'un manque d'investissements et d'une mauvaise gestion par les actionnaires qui ont racheté la société."