Paris, France | AFP | vendredi 06/10/2017 - La légalisation du cannabis peut faire augmenter la consommation, selon une étude de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj) et de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) présentée vendredi.
L'étude Cannalex porte sur les expériences de régulation du cannabis lancées en 2012 dans les Etats américains du Colorado et de Washington, ainsi qu'en Uruguay depuis cet été. Ces trois Etats ont mis en place des processus de légalisation du cannabis à titre récréatif et personnel, en autorisant, sous certaines conditions, la détention mais aussi la production et la diffusion du cannabis.
Dans les deux Etats nord-américains étudiés, "dans les plus jeunes générations, la légalisation du cannabis n'a pas stimulé la consommation de cannabis, qui se maintient cependant à un niveau élevé", souligne l'étude. "On relève, en revanche, une hausse des prévalences d'usage de cannabis parmi les adultes", particulièrement marquée chez les consommateurs occasionnels et réguliers de plus de 25 ans.
"En Uruguay, la situation épidémiologique s'avère moins nuancée: tous les indicateurs de consommation sont orientés à la hausse (expérimentation, usage dans l’année et dans le dernier mois), y compris parmi les plus jeunes", révèle l'étude.
Ce phénomène entraîne de nouveaux problèmes sanitaires, selon l'étude qui souligne notamment "une hausse importante des cas d'hospitalisation liés à des intoxications cannabiques présumées dans les deux Etats nord-américains".
Elle constate également une baisse de la perception du risque, avec une augmentation des cas de conduite après un usage de cannabis et un recul des demandes de traitement chez les plus jeunes.
D'un point de vue économique, au Colorado comme à Washington, le chiffre d’affaires de l'industrie du cannabis récréatif est en hausse continue, atteignant 1 milliard de dollars par an dans chaque Etat, et le secteur a généré plusieurs milliers d'emplois. Les recettes fiscales liées à la légalisation du cannabis récréatif y "ont dépassé le montant des taxes collectées au titre du tabac", ajoute l'étude.
La légalisation n'empêche toutefois pas les marchés illicites de perdurer, selon l'étude. En Uruguay, c'est principalement parce que la production licite est loin de répondre à la demande des consommateurs (entre 10 % et 20 % selon les estimations). Aux Etats-Unis, si l'offre est suffisante, un segment du marché noir subsiste du fait de l'écart de prix avec le marché licite.
L'étude relève par ailleurs "une nouvelle forme de délinquance associée à la légalisation du cannabis" nourrie par les "trafics à petite et grande échelle en direction des États frontaliers où règne encore la prohibition".
Mais globalement, "la légalisation du cannabis a permis de réorienter l’activité des forces de l’ordre et des magistrats, dans un contexte où les infractions pour usage de cannabis représentaient plus de la moitié des interpellations pour infractions à la législation sur les stupéfiants", souligne-t-elle.
Selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT et coauteure de l'étude, cette dernière "ne permet pas de préjuger des effets d'une éventuelle légalisation au sein de l’Union européenne, et donc en France, où les contextes d'usage du cannabis s'avèrent différents, mais elle apporte des éléments scientifiques utiles au débat public".
En France, l'usage de cannabis est passible d'un an de prison et 3.750 euros d'amende. Le gouvernement a annoncé récemment un allégement de la répression d'ici la fin de l'année, prévoyant de punir l'usage du cannabis par une amende forfaitaire.
Les Français sont parmi les plus gros consommateurs en Europe. En 2014, 17 millions de Français disaient avoir déjà pris du cannabis dans leur vie et 700.000 en consommeraient quotidiennement, selon l'OFDT.
L'étude Cannalex porte sur les expériences de régulation du cannabis lancées en 2012 dans les Etats américains du Colorado et de Washington, ainsi qu'en Uruguay depuis cet été. Ces trois Etats ont mis en place des processus de légalisation du cannabis à titre récréatif et personnel, en autorisant, sous certaines conditions, la détention mais aussi la production et la diffusion du cannabis.
Dans les deux Etats nord-américains étudiés, "dans les plus jeunes générations, la légalisation du cannabis n'a pas stimulé la consommation de cannabis, qui se maintient cependant à un niveau élevé", souligne l'étude. "On relève, en revanche, une hausse des prévalences d'usage de cannabis parmi les adultes", particulièrement marquée chez les consommateurs occasionnels et réguliers de plus de 25 ans.
"En Uruguay, la situation épidémiologique s'avère moins nuancée: tous les indicateurs de consommation sont orientés à la hausse (expérimentation, usage dans l’année et dans le dernier mois), y compris parmi les plus jeunes", révèle l'étude.
Ce phénomène entraîne de nouveaux problèmes sanitaires, selon l'étude qui souligne notamment "une hausse importante des cas d'hospitalisation liés à des intoxications cannabiques présumées dans les deux Etats nord-américains".
Elle constate également une baisse de la perception du risque, avec une augmentation des cas de conduite après un usage de cannabis et un recul des demandes de traitement chez les plus jeunes.
D'un point de vue économique, au Colorado comme à Washington, le chiffre d’affaires de l'industrie du cannabis récréatif est en hausse continue, atteignant 1 milliard de dollars par an dans chaque Etat, et le secteur a généré plusieurs milliers d'emplois. Les recettes fiscales liées à la légalisation du cannabis récréatif y "ont dépassé le montant des taxes collectées au titre du tabac", ajoute l'étude.
La légalisation n'empêche toutefois pas les marchés illicites de perdurer, selon l'étude. En Uruguay, c'est principalement parce que la production licite est loin de répondre à la demande des consommateurs (entre 10 % et 20 % selon les estimations). Aux Etats-Unis, si l'offre est suffisante, un segment du marché noir subsiste du fait de l'écart de prix avec le marché licite.
L'étude relève par ailleurs "une nouvelle forme de délinquance associée à la légalisation du cannabis" nourrie par les "trafics à petite et grande échelle en direction des États frontaliers où règne encore la prohibition".
Mais globalement, "la légalisation du cannabis a permis de réorienter l’activité des forces de l’ordre et des magistrats, dans un contexte où les infractions pour usage de cannabis représentaient plus de la moitié des interpellations pour infractions à la législation sur les stupéfiants", souligne-t-elle.
Selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT et coauteure de l'étude, cette dernière "ne permet pas de préjuger des effets d'une éventuelle légalisation au sein de l’Union européenne, et donc en France, où les contextes d'usage du cannabis s'avèrent différents, mais elle apporte des éléments scientifiques utiles au débat public".
En France, l'usage de cannabis est passible d'un an de prison et 3.750 euros d'amende. Le gouvernement a annoncé récemment un allégement de la répression d'ici la fin de l'année, prévoyant de punir l'usage du cannabis par une amende forfaitaire.
Les Français sont parmi les plus gros consommateurs en Europe. En 2014, 17 millions de Français disaient avoir déjà pris du cannabis dans leur vie et 700.000 en consommeraient quotidiennement, selon l'OFDT.