La justice ordonne la levée du blocage du port de Tubuai


Les manifestants
PAPEETE, le 14 octobre 2014 - Le sit-in pacifique établi depuis plus d’un mois pour empêcher les travaux de dragage et d’élargissement du chenal de Tubuai va devoir être levé. La justice a donné raison au Pays, et les manifestants s’exposent à une astreinte d’un million de Fcfp par jour d’occupation. Il pourraient être délogés par la force.

Le tribunal administratif a ordonné ce mardi 14 octobre la libération du port de Tubuai. Il était occupé de façon pacifique depuis début septembre par des manifestants opposés aux travaux d’élargissement du chenal d’accès au port. Composés d’associations écologistes, de pêcheurs, de représentants de l’Église Protestante Maohi et de membres du conseil municipal, les frondeurs craignent que leur lagon soit à nouveau contaminé par la ciguatera et dénoncent des infractions de la part de l’entreprise conduisant les travaux.

Le juge des référés a considéré que l’élargissement du chenal, qui permettra d’ouvrir un passage sûr dans le lagon pour le bateau mixte Tuhaa Pae IV, était d’utilité publique, ce qui n’est pas contesté par les manifestants. Mais leur argument selon lequel les travaux provoquent un risque sanitaire n’a pas porté, le juge notant que « le projet a fait l’objet d’une étude d’impact et que des mesures de protection ont été prises ». Les protestataires n’ont pas pu apporter la preuve du bien-fondé de leur crainte pour leur lagon.

« Comment ne pas être déçu? » a réagi Daniel Tere, chef de file des protestataires joint par téléphone. « Là on attend notre avocat pour discuter. Nous allons déposer de toute façon une action contre l’arrêté autorisant l’extraction, car plusieurs de ses points ne sont pas respectés. Le Pays et l’État, par l’intermédiaire du maire, camouflent tout et soutiennent l’entreprise qui réalise les travaux. »

Concernant la levée du sit-in, il faudra encore que les manifestants consultent leur avocat et tiennent une réunion. « Nous sommes prêts à aller en prison s’il le faut ! » lance Daniel, bravache. Le tribunal a donné l’autorisation à la Polynésie française d’utiliser la force pour ouvrir l’accès du port aux ouvriers. Le blocage des travaux aurait coûté 1,7 million de Fcfp par jour à l’entreprise de travaux publics.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 14 Octobre 2014 à 16:44 | Lu 965 fois