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La journée Internationale des droits de l’enfant dans les jardins du Tahara’a


Jeudi 21 novembre 2013. C’est dans les jardins du Tahara’a que la journée internationale des droits de l’enfant a été organisée par le Fare Tama Hau, ce mercredi 20 novembre. Le beau temps a été au rendez-vous. La journée a été riche, avec de nombreux stands d’information, des activités ludiques et de la musique avec les différents artistes locaux qui ont pu se produire.

Les Tiki Toa ont également fait le déplacement pour le plus grand bonheur des enfants présents. L’animation a été assurée par Gaby Katea.

La finalité de cette manifestation annuelle est la promotion des droits de l’enfant à travers des jeux interactifs. Elle vise également à proposer une journée de convivialité à fin de mettre l’enfance à l’honneur.


Le Docteur Daniel Dumont dirige le Fare Tama Hau :

Depuis quand le Fare Tama Hau organise cette journée des droits de l’enfant ?

« Depuis l’ouverture du Fare Tama Hau en 2004, nous avons décidé de célébrer chaque 20 novembre la date anniversaire de la ratification par les états membres de l’ONU de la convention internationale des droits de l’enfant, signée en 1989 et ratifiée par 193 états, à part la Somalie et les Etats Unis, mais on espère qu’ils pourront le faire également. La France l’a ratifiée et donc ici en Polynésie, comme partout sur le territoire français, on doit faire respecter cette convention. On profite de cette date anniversaire pour rappeler que c’est la journée des droits de l’enfant, c’est très important. »

Quels sont ces droits ?

« Ces droits doivent permettre le développement harmonieux de l’enfant dans un environnement sécurisé. Les droits essentiels sont le droit d’avoir une identité, le droit d’avoir une opinion, le droit d’avoir une éducation, le droit d’être soigné, le droit de jouer, de rire, d’être protégé des violences. Ce sont des droits fondamentaux. »

Quel est l’état des lieux à ce niveau là en Polynésie ?

« En Polynésie, il sont globalement respectés MAIS, mais…attention dans certains cas à protéger les enfants des violences. On sait qu’ici il y a des problèmes de maltraitance. Il y a le problème de l’adoption, il faut faire aussi attention à cette dimension là. Les enfants ne doivent pas être exploités, on ne doit pas les faire travailler au lieu de les envoyer à l’école. C’est marginal en Polynésie, mais cela existe quand même. Si on ne surveille pas, cela peut déraper, surtout dans une situation de crise économique comme celle que nous traversons. »

A Tahiti, il y a ce paradoxe de l’’enfant-roi’ et à la fois de situations familiales complexes ?

« Il ne faut pas oublier qu’en Polynésie, il y a eu une évolution sociétale rapide. On est passé de familles élargies à des familles nucléaires avec une perte de repères pour beaucoup. Il n’y a plus les grand-parents pour expliquer et donner les conseils aux plus jeunes, cela devient plus difficile dans un contexte de crise qui génère de la violence. Mais globalement à Tahiti, il y a une réelle affection pour les enfants dans la vie de tous les jours, c’est très encourageant. Mais c’est parfois paradoxal, oui. De temps en temps, on voit de la prostitution chez les enfants. Je rappelle qu’’enfant’ cela veut dire jusqu’à 18 ans. C’est un problème qui est également à surveiller. »

Que proposez vous aux enfants lors de cette journée ?

« Nous avons organisé des stands d’information, d’initiation au sports traditionnels. Les enfants sont très contents d’y participer. Il y a un côté éducatif, on leur explique ce que sont les droits de l’enfant et que cela ne peut être opposé aux devoirs de l’enfant. Dire bonjour, enlever sa casquette, être poli, c’est de l’éducation, cela n’a rien à voir, ce n’est pas le même niveau. Les droits des enfants, ce sont les adultes qui doivent les faire respecter. Ce n’est pas aux enfants de dire ‘moi, j’ai des droits.’ C’est un message essentiel. »

Le respect des droits de l’enfant relève de la responsabilité de la société toute entière ?

« Les enfants sont l’avenir de la société. Plus l’enfant aura de droits, plus il sera protégé, plus l’enfant aura un développement harmonieux dans un environnement où il se sent bien, meilleurs seront les adultes. C’est l’objectif final de toute société, de favoriser l’insertion sociale des enfants. »

Qui sont les acteurs de cette journée ?

« Il y a bien sûr le Fare Tama Hau mais aussi beaucoup d’autres partenaires comme la direction des affaires sociales, la direction de la santé, le défenseur des droits de l’enfant, la Cps, le ministère de la solidarité, la croix rouge et diverses associations qui oeuvrent avec les enfants comme Heitini no Arue et les sponsors qui mettent à disposition des repas pour que la journée soit aussi festive. Beaucoup d’artistes également sont de la partie. Un peu d’information mais aussi du plaisir et de la joie pour les enfants et les familles.» SB


Rédigé par SB le Jeudi 21 Novembre 2013 à 05:26 | Lu 647 fois