La grève à l'Huilerie de Tahiti pourrait durer


PAPEETE, le 16 avril 2015 - Alors que la direction de l'Huilerie annonce devoir attendre un Conseil d'Administration prévu dans les deux semaines pour faire des concessions aux grévistes, ces derniers sont plus remontés que jamais et devraient poursuivre la grève jusqu'à cette date.

"Ils sont prêts à tenir trois mois s'il le faut" nous assure Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP/FO, dont sont membres les grévistes. Parmi les 14 revendications incluses dans le préavis de grève, de nombreuses demandes salariales, et deux autres qui ressortent : l'installation d'une caméra de sécurité qui aurait "vue sur les toilettes de l'entreprise", et 6 intérimaires qui n'auraient pas été reclassés en CDI malgré 10 ans d'ancienneté à l'Huilerie.

La direction, de son côté, explique que les caméras ont été installée après de nombreux vols. Elle aurait aussi accepté de céder sur l'un des points de revendication des salariés : le versement d'une indemnité à la famille d'un salarié décédé. Elle assure enfin que la demande concernant le "paiement des heures supplémentaires effectuées le samedi et le dimanche" n'est pas recevable puisqu'elles seraient déjà payées "bien au-dessus de ce qu'exige la réglementation du travail et la convention collective" assure Gérard Raoult, P-DG de l'Huilerie.

En attendant, le conflit entre aussi sur le terrain judiciaire : la direction a saisi la justice après que la fameuse caméra de sécurité ait été "volontairement dégradée" par des salariés. De leur côté, les syndicats pourraient engager une action contre l'entrepôt provisoire (qui ne serait pas aux normes) loué pour stocker les livraisons de coprah des îles qui continuent d'arriver, sur décision du gouvernement. "Quand ils voient que leurs revendications ne tiennent pas la route, tout est prêt pour nous embêter" attaque Gérard Raoult, P-DG de l'Huilerie.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 16 Avril 2015 à 18:08 | Lu 1359 fois