La gestion de la baie de Opunohu inquiète l’association Paruru Ia Opunohu


Moorea, le 15 février 2021 - L’association Paruru Ia Opunohu interpelle les élus de Moorea sur certaines problématiques rencontrées par la population de Opunohu. Ses membres s'interrogent sur la légalité de la présence de certaines structures ou activités (base nautique, marina de Opunohu, voiliers…) ainsi que sur leurs répercussions sur la vie des riverains. Ils attendent désormais une réponse de la part des élus.
 
Agacée par certaines problématiques qui touchent particulièrement les habitants de Opunohu, l’association Paruru Ia Opunohu interpelle, via une lettre adressée récemment à la commune de Moorea-Maiao, les élus de la municipalité de l’île. En dressant une liste de questions que "se posent également les habitants de Papetoai et de Opunohu", sa présidente, Edmée Brossious, demande des explications aux élus. Leurs réponses seront par la suite transmises aux 300 signataires de cette missive. Parmi les problèmes mentionnés, la circulation des jet-skis dans la baie de Opunohu. Certains riverains se plaignent en effet des embarcations qui passent, parfois à très grande allure, dans la baie. Ils s’inquiètent de la sécurité des usagers de la mer, notamment des pêcheurs, et de la gêne occasionnée, par les bruits pour la population et la faune de la zone. Certains pêcheurs auraient d’ailleurs constaté la disparition de certaines espèces marines. "On aimerait qu’on nous dise si ces jet-skis ont le droit de passer et de manière aussi rapide dans la baie" s’interroge Edmée Brossious.

Yachts, voiliers et marina


Autre problème constaté, la présence des yachts et des navires. Ceux-ci occasionneraient, en plus des difficultés de cohabitation avec les pêcheurs locaux, des nuisances sonores et lumineuses dans le voisinage. "Ils restent trop longtemps dans la baie. Un pêcheur s’est même fait menacer par un fusil alors qu’il pêchait sur la zone. Quelles sont les limites de leurs droits et ceux des riverains ?" se demande la présidente de l’association. Les riverains dénoncent également la présence permanente de quelques voiliers habités par des résidents ou des touristes à Urufara, dans la baie de Opunohu. Certains se préoccupent même des répercussions environnementales. "Pourquoi y a-t-il des voiliers stationnés à cet endroit ? Des touristes peuvent-ils vivre sur le lagon et ne pas payer les taxes ?" interpelle Edmée Brossious. Autre point d’interrogation des habitants, la construction actuelle d’une marina privée. Selon les membres de l’association, le propriétaire de la marina avait lancé, il y a quelque temps, les travaux de construction, avec l’installation des pontons flottants, sans avoir d’autorisation malgré les signalements faits à la commune. Les demandes d’autorisation seraient, affirment les membres de l’association, désormais en cours de traitement. Ces derniers, qui regrettent "une justice à deux vitesses entre les riches et les pauvres", demandent ainsi aux élus : "Pourquoi laisse-t-on faire des travaux sans autorisation pour régulariser par la suite ?".

​Peur de la pollution et des inondations


Le déversement des boues et des polluants déversés dans la mer par la rivière après avoir traversé les champs de la vallée préoccupe également les riverains. "Y a-t-il des études pour en comprendre les causes et des solutions pour y remédier ? Y a-t-il des études sur la présence de polluants ?" s’interroge encore la présidente de l’association Paruru Ia Opunohu. La présence des tuyaux du Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (Criobe) et de la ferme d’élevage de crevettes suscite également des interrogations. Certains habitants voudraient être informés de la légalité de cette installation, de ce qui est pompé ou rejeté dans la mer ainsi que des répercussions environnementales qui s'ensuivent.
 
Edmée Brossious demande également des explications aux élus sur les autorisations que possède la base nautique de Urufara et s’étonne de la présence, en face de cette base nautique, d’une épave d’un bateau de pêche sans immatriculation et sans moteur. Elle souhaite savoir si les riverains auront l’assurance de ne pas connaître à nouveau de "manquements sanctionnables" en cas de reprise des travaux de construction du pont de Opunohu (les maisons situées autour du pont ont fortement été inondées pendant les travaux lors des périodes de fortes pluies de l’année dernière). L’association Paruru Ia Opunohu voudrait enfin que les élus lui expliquent comment les habitants profitent de la présence des paquebots dans la baie et qui en sont les véritables bénéficiaires.
 
Contactée par Tahiti Infos, la municipalité de l’île sœur a précisé qu’elle a bien reçu cette lettre et que les demandes de l’association Paruru Ia Opunohu sont en cours de traitement.

Rédigé par Toatane Rurua le Lundi 15 Février 2021 à 11:41 | Lu 2633 fois