La finance pour une “transition juste”


TAHITI, le 11 août 2022 - Stéphanie Failloux, intervenante à Science Po et à l’American Business School de Paris, va animer une conférence sur la révolution de l’impact ou comment la finance peut-elle contribuer à une transition juste, une transition qui place l’humain au centre de transition environnementale.

La Finance peut-elle contribuer à une transition juste ? Comment peut-elle servir l’économie, la société et la planète ? Quel rôle pouvons-nous jouer dans cette révolution de l'impact ?” Telles sont les questions qui seront posées lors de la conférence animée par Stéphanie Failloux le 24 août à la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). “Je ne prétends pas apporter de réponses ou proposer des solutions”, annonce l’intervenante, “mais j’explorerai des voies possibles.” Elle espère que dans le public se trouveront des acteurs économiques et politiques. Selon elle, la révolution de l’impact “c’est comment la finance peut servir l’économie, les sociétés, l’environnement et contribuer à une transition juste”. Une transition juste consistant “à placer l’humain au centre dans le cadre de la transition environnementale”.

Diplômée des universités de Harvard (Bachelor en mathématiques), Cambridge (Master en théorie économique) et Sciences Po Paris (DEA en économie appliquée aux relations internationales), entrepreneure passionnée de finance, social business, art et éducation, Stéphanie Failloux a débuté sa carrière dans la finance il y a 25 ans chez les banques Paribas et Lehman Brothers, à Paris et Londres, avant de lancer OraNui Finance en 2006, société de conseil en gestion de patrimoine et en investissements financiers, basée à Tahiti et en France. En 2012, elle a produit un documentaire pour questionner le système. Intitulé “Social business, une nouvelle voie pour le capitalisme ?”; il a été projeté à Tahiti mais aussi sur différents continents. Aujourd’hui, elle intervient sur la finance durable, l’entrepreneuriat et l’innovation sociale, qu’elle enseigne à Sciences Po et à l’American Business School à Paris. Elle dirige également le Financing Forum de B4IG (Business for Inclusive Growth), une coalition qui rassemble l’OCDE et une trentaine de multinationales unies pour combattre les inégalités. Enfin, elle conseille plusieurs organisations sur leurs projets d’investissement et de lancement de fonds d’impact.

La question de la finance durable est relativement récente dans son parcours. Elle raconte qu’en 2020, l’American Business School lui a d’abord demandé un cours sur l’entrepreneuriat social avant de modifier sa requête. Ils ont finalement souhaité un cours sur la finance durable. “Je me suis aperçue alors que, malgré mon parcours, je ne connaissais rien à la finance”, explique Stéphanie Failloux. Elle a exploré ce champ et conçu un cours.

Finance : obstacle ou outil ?

Elle revient sur le contexte et sur le terme même de finance. Depuis la crise financière de 2008, la finance est largement perçue comme un obstacle à un monde meilleur. L’objectif de la conférence est de comprendre pourquoi la finance est l’affaire de tous et comment le système financier peut être mobilisé afin de soutenir des objectifs sociaux et environnementaux et rendre l’économie plus inclusive. “C’est un outil”, insiste Stéphanie Failloux, “mais encore faut-il pouvoir l’utiliser. Et pour cela, il faut le comprendre.

La finance est un instrument qui alloue le capital à l’économie. “Il ne faut surtout pas diaboliser le système financier car nous ne pourrons pas solutionner les problématiques sociales et environnementales sans lui.”

Depuis 40 ans, le système financier détourne le capital pour générer des profits pour lui-même, et ignore les ‘externalités’ sociales et environnementales. Ceci a été possible grâce à des théories économiques inadaptées et à une absence de leadership et de vision à long-terme, qui ont engendré des pratiques politiques et commerciales court-termistes et néfastes. Ainsi, la destruction de l’environnement se déroule à une vitesse inégalée, les inégalités explosent et le populisme se répand, pendant que les actifs financiers ne cessent de croitre.

Les crises qui se succèdent (pandémie, climat, guerre) mettent en lumière “les dysfonctionnements du système et accentuent l’urgence de transformer la finance et le capitalisme, afin de les reconnecter à l’économie réelle, à la société et à la planète”. Pour Stéphanie Failloux, “nous avons tous un rôle à jouer dans cette révolution de l’impact”.

Les fonds reversés

La conférence qui sera suivie d’un cocktail est payante. L’ensemble des fonds récoltés seront reversés à une association ou une start-up locale qui n’a pas encore été choisie. Les projets sont à transmettre directement à Stéphanie Failloux qui annonce plusieurs critères de sélection dont la viabilité des projets et leur impact.

Pratique

Mercredi 24 août à 18 heures dans le grand hall de la CCISM. La conférence sera suivie d’un cocktail.
Tarif (conférence + cocktail) : 1 500 Fcfp
Inscription en ligne.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 11 Aout 2022 à 17:37 | Lu 3032 fois