La fin du sida est possible mais il faudrait plus d'argent


PARIS, 30 novembre 2011 (AFP) - La fin de la transmission du virus du sida est un objectif réaliste à court terme mais il faudrait "remobiliser" et augmenter les budgets alors que la crise économique est en train de les rogner, ont alerté mercredi plusieurs associations.

A la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida, deux des principales associations européennes contre le VIH qui a tué 1,8 million de personnes dans le monde en 2010 (-5% sur 2009, chiffres Onusida), ont choisi de tirer la sonnette d'alarme.

"Le sida n'est pas du tout un problème réglé. Mais avec un effort politique et financier conséquent on pourrait voir le début de la fin du sida dès 2015" selon Guillaume Grosso, président pour la France de l'association internationale One, fondée par les chanteurs Bono et Bob Geldof.

"Après des années de hausse, le financement de la lutte contre le sida est en chute et le Fonds mondial (de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ndlr) a des difficultés grandissante pour se financer", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

Une généralisation du dépistage et des traitements, tout particulièrement en Afrique, principale foyer d'infection avec 23 millions de séropositifs sur les 34 millions sur la planète, permettrait de stopper l'épidémie à court terme.

"Une personne séropositive qui bénéficie d'un traitement est 96% moins susceptible de transmettre le VIH à d'autres personnes", selon M. Grosso.

Les traitements à base d'antirétroviraux limitent la charge virale et s'avèrent pratiquement "aussi efficaces" qu'un préservatif contre la transmission sexuelle, selon l'association Aides, "l'une des plus importantes associations européennes de lutte contre le sida".

L'accès universel au traitement dans les pays du sud avec le développement des génériques ne serait pas un gouffre financier mais est au contraire rentable financièrement, selon son président, Bruno Spire.

Face à la baisse de l'aide internationale classique, il faut trouver des "financements innovants", estime Philippe Douste-Blazy président d'Unitaid dont les fonds proviennent d'une taxe sur les billets d'avion.

"L'idée est de demander des microcontributions de solidarité aux activités qui ont le plus profité de la globalisation" a indiqué M. Douste-Blazy qui après la taxe sur les billets d'avion, milite aujourd'hui pour une taxe sur les transactions financières.

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Rédigé par AFP le Mercredi 30 Novembre 2011 à 05:26 | Lu 416 fois