La fin du dépistage du cancer du sein en Polynésie française provoque des réactions


Une erreur en matière de santé publique !!

Le TAATIRA NO TE HAU s’est réuni mercredi dernier, à l’ordre du jour de cette réunion : la fin du dépistage du cancer du sein en Polynésie française.

Depuis le 1er janvier 2012, la direction de la santé ne prend plus en charge le dépistage gratuit du cancer du sein.
Pourtant, cette mesure prise en 2003 était très novatrice et répondait à une nécessité réelle de la population polynésienne . En effet, 38% des cancers du sein étaient diagnostiqués à un stade évolué,ce qui nécessitait des traitements chimiothérapiques lourds et coûteux.
Pourquoi l’arrêt de cette prise en charge, alors que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en Polynésie et qu’une femme sur dix sera atteinte par ce cancer sur le fenua.
La direction de la santé justifie l’arrêt de cette mesure, pour des raisons de financement, et argumente l’abandon de cette mesure, par le fait que peu de femmes se sont faites dépistées (environ 30% par an).
Le TAATIRA NO TE HAU s’inquiète d’une telle dérive en matière de Santé Publique. Pourquoi adopter une telle mesure, alors que l’amélioration des taux de survie constatée sur ce cancer ces dernières années s’explique au niveau mondial, par une meilleure prise en charge thérapeutique, ainsi que des dépistages par mammographie qui se sont généralisés.
Le ministère de la Santé avait même reconnu l’utilité du maintien d’une telle mesure lors de sa journée polynésienne du cancer du sein le 15 octobre 2009. Comment peut-il maintenant justifier l’arrêt de ce programme de prévention ?
Le Taatitra dénonce les faiblesses de la mise en place de ce dépistage en 2003 par une direction de la Santé en difficulté depuis de nombreuses années et qui n’a pas su relever les défis de la prévention.
Ainsi, l’octroi des carnets « rendez-vous Santé Vahine » n’a jamais été véritablement supervisé. Certaines femmes se sont vues remettre ces carnets à 3 ou 4 reprises, sans qu’une entité ne vérifie la distribution de ceux-ci. Le battage médiatique de l’année 2003 n’a jamais été reconduit pour sensibiliser les femmes à faire ce dépistage. Aucune évaluation annuelle n’a été conduite par la direction de la santé suite à la mise en place du dépistage. Aucune communication individualisée n’a été faite en direction des femmes de plus de cinquante ans.


Le Taatira No Te Hau prône la poursuite de la politique de prévention du cancer du sein en maintenant les dépistages par mammographie tous les 2 ans des femmes de plus de cinquante ans.
La mise en place de cette prévention devrait être géré par la Caisse de Prévoyance Sociale, qui est à même de cibler et d’informer individuellement les femmes de plus de 50 ans.
La Direction de la Santé doit s’organiser pour monter les actions de prévention collective de manière plus efficiente et permettre aux femmes issus des îles éloignées de ce faire suivre médicalement de manière plus efficace.
Beaucoup de femmes ne pourront pas avancer les frais liés au 30% du coût d’une mammographie . C’est pourquoi, le Taatira No Te hau demande à accompagner cette mesure de prévention par un débat sur le coût des actes de prévention. A quelle participation financière les polynésiens sont ils prêts à cotiser au profit d’une prévention utile à l’ensemble de la population ?
Au moment où le gouvernement Temaru insiste sur l’importance de la promotion de la santé, afin de réduire les frais médicaux du versant curatif de la santé, il est incompréhensible de voir une telle mesure disparaître sans se poser la question de l’égalité d’accès à la santé pour les citoyennes françaises.












Rédigé par communiqué du TAATIRA NO TE HAU le Jeudi 26 Janvier 2012 à 21:31 | Lu 2407 fois