La fin des éoliennes à Miquelon, qui revient au tout fuel


SAINT-PIERRE, 16 janvier 2014 (AFP) - L'arrêt des dix éoliennes de Miquelon, pour des raisons économiques, marque le retour de l'archipel de l'Atlantique nord de Saint-Pierre et Miquelon au tout thermique par des centrales au fuel, a-t-on appris jeudi auprès du groupe exploitant.

Le démontage des éoliennes a commencé sur cette petite île de 600 habitants, la moins peuplée de l'archipel, a constaté une correspondante de l'AFP. "Une première en France" à l'heure du développement des énergies renouvelables, a souligné le groupe Quadran.

Depuis 2000, la société Eole Miquelon, filiale du groupe Quadran, exploitait cette ferme de dix éoliennes. Mais "cette installation n'a jamais été autorisée à produire à pleine capacité", a affirmé le directeur général de Quadran, Jérôme Billerey.

Les éoliennes ne fournissaient que 15% de l'électricité consommée sur l'île, conduisant à une perte totale d'1,5 million d'euros pour la société.

Il aurait fallu atteindre les 30% pour être rentable selon Quadran, qui dénonce "l'usage prioritaire des groupes diesel d'EDF". L'essentiel de l'électricité de l'île est en effet produite par une centrale thermique au fuel.

Quadran accuse EDF d'avoir bridé ses éoliennes, l'obligeant au bout de 14 ans à cesser son activité, avec pour conséquences le licenciement du salarié d'Eole Miquelon et le retour au tout thermique sur l'île, plus cher en terme de coût du kw/h et en terme d'impact sur l'environnement.

De son côté EDF "regrette cette décision unilatérale". Selon Pierre Pramayon, délégué de production au sein de la direction des services énergétiques insulaires, "la loi nous impose- et nous le faisons volontiers- de favoriser les énergies renouvelables, mais nous ne pouvons pas le faire au détriment de la sécurité du réseau. Or celui de Miquelon est particulièrement vulnérable".

Sur cette île isolée, EDF estime que les éoliennes étaient mal dimensionnées par rapport aux vents et surdimensionnées eu égard au niveau de consommation des Miquelonnais.

Les élus de l'archipel français ont déploré cette annonce. La député Annick Girardin (PRG) et la sénatrice Karine Claireaux (PS) demandent au ministre des Outre-mer de "prendre toute mesure possible, même extraordinaire afin de permettre une pleine utilisation de l'outil de production, un retour à la rentabilité de l'unité et donc le maintien de l'unique source d'énergie renouvelable dans l'archipel".

Sur l'île principale de Saint-Pierre, l'électricité provient entièrement d'une centrale thermique, vieillissante. Depuis mai 2011, une nouvelle centrale thermique est en cours de construction. De même puissance que l'actuelle et fonctionnant également au fuel, elle sera opérationnelle courant 2015.

Rédigé par () le Jeudi 16 Janvier 2014 à 14:00 | Lu 1016 fois