Londres, Royaume-Uni | AFP | mardi 20/03/2018 - La fille au pair française Sophie Lionnet, tuée en septembre à Londres, a été victime d'une sordide "campagne d'intimidation, de torture et de violence" de la part du couple chez qui elle travaillait, a affirmé mardi l'accusation à leur procès.
Le cadavre calciné de cette jeune fille de 21 ans, originaire de Troyes (nord-est), avait été retrouvé le 20 septembre 2017 dans le jardin d'une propriété du sud-ouest de la capitale britannique.
Deux Français, ses employeurs, Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, avaient été arrêtés dans la foulée. Ils comparaissent depuis lundi devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres et plaident non coupable.
Mais pour le procureur Richard Horwell, le couple "s'était mis d'accord pour mener" à l'encontre de la jeune femme "une campagne d'intimidation, de torture et de violence". "La mort de Sophie n'était pas un accident ou une conséquence involontaire, mais le résultat final d'une violence intentionnelle et continue", a-t-il déclaré à l'audience.
Si la cause précise de la mort n'est pas connue, le corps ayant été calciné, l'examen de la dépouille a permis de révéler l'existence d'une fracture de la mâchoire, survenue quelques heures avant le décès.
Citant les déclarations d'un témoin, le procureur a affirmé que Sophie avait été torturée dans la baignoire du couple. Alors que les bruits d'éclaboussures se mêlaient aux cris de la jeune femme, ses deux employeurs lui intimaient de "respirer", a raconté le magistrat.
Le corps de Sophie avait été retrouvé par les pompiers, alertés par des voisins intrigués par un feu dans le jardin de la maison située dans la zone résidentielle de Southfields.
En arrivant sur place, ils avaient trouvé Ouissem Medouni à côté d'un barbecue et d'un feu selon lui destiné à braiser un "mouton", mais contenant en réalité le corps de Sophie Lionnet, selon l'accusation.
- 'Pourquoi moi?' -
Mardi, les jurés ont découvert un autre aspect du calvaire enduré par la jeune femme: de violents extraits provenant de plus de huit heures d'enregistrements d'interrogatoires que subissait Sophie Lionnet.
Dans l'un d'eux, Sabrina Kouider hurle littéralement sur la jeune femme. "Je prie Dieu pour qu'il m'empêche de te toucher. Je ne veux pas me salir les mains", dit-elle dans ce passage datant du 11 septembre, soit seulement quelques jours avant sa mort.
Sabrina Kouider traite également Sophie Lionnet de pédophile et prétend qu'elle peut "sentir une odeur de sexe" sur elle. Le couple l'accuse d'être la complice de Mark Walton, père du fils de Sabrina Kouider et membre fondateur du boys band irlandais Boyzone, un homme devenu une obsession pour Kouider.
"Tu as tout détruit. J'essayais de me retrouver", dit Sabrina Kouider à Sophie Lionnet, qui avait elle écrit une note retrouvée par la police révélant toute l'étendue de sa détresse: "Pourquoi moi? J'ai besoin d'aide pour les arrêter".
Lors de ces interrogatoires, Ouissem Medouni et Sabrina Kouider ont exercé "une pression constante" pour tenter de faire avouer à la jeune femme qu'elle aurait aidé Mark Walton à droguer et agresser sexuellement les membres de la famille, a déclaré le procureur.
Dans une vidéo diffusée à l'audience, la jeune femme apparaît très maigre, le visage émacié, et finit par céder au souhait de ses employeurs en reconnaissant cette soi-disant complicité dont elle est accusée.
"Cette confession finale est tout sauf volontaire", a souligné Richard Horwell. "Ce sont ses derniers mots. Quelques heures après, la vie lui était enlevée".
En marge de l'audience, Frank Berton, avocat des parents de Sophie Lionnet, a déclaré que la famille souhaitait récupérer sa dépouille. "On veut récupérer le corps de Sophie, on veut savoir exactement ce qu’il s’est passé, et on veut surtout que les intérêts de la famille soient préservés", a-t-il déclaré.
Le cadavre calciné de cette jeune fille de 21 ans, originaire de Troyes (nord-est), avait été retrouvé le 20 septembre 2017 dans le jardin d'une propriété du sud-ouest de la capitale britannique.
Deux Français, ses employeurs, Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, avaient été arrêtés dans la foulée. Ils comparaissent depuis lundi devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres et plaident non coupable.
Mais pour le procureur Richard Horwell, le couple "s'était mis d'accord pour mener" à l'encontre de la jeune femme "une campagne d'intimidation, de torture et de violence". "La mort de Sophie n'était pas un accident ou une conséquence involontaire, mais le résultat final d'une violence intentionnelle et continue", a-t-il déclaré à l'audience.
Si la cause précise de la mort n'est pas connue, le corps ayant été calciné, l'examen de la dépouille a permis de révéler l'existence d'une fracture de la mâchoire, survenue quelques heures avant le décès.
Citant les déclarations d'un témoin, le procureur a affirmé que Sophie avait été torturée dans la baignoire du couple. Alors que les bruits d'éclaboussures se mêlaient aux cris de la jeune femme, ses deux employeurs lui intimaient de "respirer", a raconté le magistrat.
Le corps de Sophie avait été retrouvé par les pompiers, alertés par des voisins intrigués par un feu dans le jardin de la maison située dans la zone résidentielle de Southfields.
En arrivant sur place, ils avaient trouvé Ouissem Medouni à côté d'un barbecue et d'un feu selon lui destiné à braiser un "mouton", mais contenant en réalité le corps de Sophie Lionnet, selon l'accusation.
- 'Pourquoi moi?' -
Mardi, les jurés ont découvert un autre aspect du calvaire enduré par la jeune femme: de violents extraits provenant de plus de huit heures d'enregistrements d'interrogatoires que subissait Sophie Lionnet.
Dans l'un d'eux, Sabrina Kouider hurle littéralement sur la jeune femme. "Je prie Dieu pour qu'il m'empêche de te toucher. Je ne veux pas me salir les mains", dit-elle dans ce passage datant du 11 septembre, soit seulement quelques jours avant sa mort.
Sabrina Kouider traite également Sophie Lionnet de pédophile et prétend qu'elle peut "sentir une odeur de sexe" sur elle. Le couple l'accuse d'être la complice de Mark Walton, père du fils de Sabrina Kouider et membre fondateur du boys band irlandais Boyzone, un homme devenu une obsession pour Kouider.
"Tu as tout détruit. J'essayais de me retrouver", dit Sabrina Kouider à Sophie Lionnet, qui avait elle écrit une note retrouvée par la police révélant toute l'étendue de sa détresse: "Pourquoi moi? J'ai besoin d'aide pour les arrêter".
Lors de ces interrogatoires, Ouissem Medouni et Sabrina Kouider ont exercé "une pression constante" pour tenter de faire avouer à la jeune femme qu'elle aurait aidé Mark Walton à droguer et agresser sexuellement les membres de la famille, a déclaré le procureur.
Dans une vidéo diffusée à l'audience, la jeune femme apparaît très maigre, le visage émacié, et finit par céder au souhait de ses employeurs en reconnaissant cette soi-disant complicité dont elle est accusée.
"Cette confession finale est tout sauf volontaire", a souligné Richard Horwell. "Ce sont ses derniers mots. Quelques heures après, la vie lui était enlevée".
En marge de l'audience, Frank Berton, avocat des parents de Sophie Lionnet, a déclaré que la famille souhaitait récupérer sa dépouille. "On veut récupérer le corps de Sophie, on veut savoir exactement ce qu’il s’est passé, et on veut surtout que les intérêts de la famille soient préservés", a-t-il déclaré.