La famille Reva régale le PK 0


Entourée par ses proches, Bélina Reva fait partie des forains fidèles au rendez-vous depuis un quart de siècle (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 29 mai 2024 – Bélina Reva figure parmi les doyennes des forains de Teahupo’o. Au rendez-vous de l’étape mondiale du championnat de surf depuis la Black Pearl Horue Pro de 1997, la restauratrice de 67 ans a récemment passé le relais à son fils, Rensi, mais elle continue d’assurer les services en famille. Portrait.
 
Parmi les incontournables de la Shiseido Tahiti Pro, en cours à Teahupo’o, on retrouve les forains et leurs baraques. Cette année encore, Bélina Reva est au rendez-vous avec son restaurant temporaire paré de bleu, “comme l’océan”. Pour la restauratrice de 67 ans native du district, l’aventure remonte à la Black Pearl Horue Pro… en 1997 ! “Mon neveu, Quito Holozet, avait lancé l’événement et il m’a proposé de participer pour animer le PK 0. J’ai choisi la restauration, parce que j’étais cantinière au collège de Taravao, où j’ai beaucoup appris. Je n’ai manqué aucune édition, toujours au même endroit, sur la plage”, confie-t-elle.
 
Retraitée en 2022 après une trentaine d’années de service, Bélina Reva n’est pas encore prête à raccrocher son tablier à Teahupo’o. “Ça a toujours fonctionné. C’est même de mieux en mieux chaque année. On accueille des locaux, des touristes, des surfeurs. Ils aiment manger les pieds dans le sable, face à la mer”, se réjouit-elle, fidèle à son menu et à ses principes avec des plats à base de poisson, de crevettes et de viandes grillées, sans oublier les cocos glacés de la vallée. “Il n’y a pas de secret : si c’est bon et copieux, ça marche !”
 

De mère en fils


Si la restauratrice a passé le relais à son fils, il y a deux ans, elle n’est jamais loin des fourneaux. “Au début, j’étais toute seule en cuisine. Mais aujourd’hui, on reçoit plus de monde, donc on est trois. Au total, nous sommes six pour faire tourner le restaurant midi et soir.” Rensi Reva, 44 ans, n’a pas hésité à prendre la relève pour perpétuer cette tradition familiale. “Au départ, je donnais un coup de main au barbecue ou à la vaisselle. Ma mère m’a proposé de prendre la relève avec mon épouse, Yolande, parce qu’elle commence à prendre de l’âge. Vu que j’avais déjà l’habitude, j’ai accepté de continuer. C’est une source de revenu pour la famille, mais c’est aussi une façon pour nous de contribuer à l’événement et de montrer qu’on sait faire du bon ma’a à la Presqu’île !”
 
En cette vingt-cinquième édition, après un quart de siècle rythmé par la compétition, Bélina Reva repense avec émotion à chacun de ces rendez-vous annuels autour du surf. “Pour moi comme pour tous les forains de Teahupo’o, c’est une grande fierté de participer à cet événement depuis autant d’années. Notre vague mythique est devenue célèbre dans le monde entier. C’est une chance pour nous !” Dans deux mois, elle espère contribuer aux festivités des Jeux olympiques, même si ce ne devrait pas être sur la plage, à son grand regret. Elle attend d’en savoir plus sur ce format inédit, et notamment sur la fréquentation du PK 0 par rapport aux restrictions d’accès.
 

La restauratrice a passé le relais à son fils, Rensi, mais elle n’a pas raccroché son tablier.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 29 Mai 2024 à 10:07 | Lu 3164 fois