La douane détruit des centaines d’objets de contrefaçon


PAPEETE, jeudi 11 juillet 2013 - Le service des douanes a détruit plusieurs centaines d'articles de contrefaçon, en zone sous douane de Motu Uta, dans l’après midi. Ces contrefaçons ont été saisies à Tahiti-Faa'a, soit sur des voyageurs à l'arrivée des vols internationaux, soit au cours des contrôles du fret express opérés par les agents du bureau de douane.

"Nous allons procéder en trois temps. Nous détruirons d’abord par écrasement les objets qui sont étalés par terre. Ensuite nous écraserons manuellement quelques montres, de manière à bien montrer ce qui arrive aux contrefaçons qui entrent en Polynésie. Enfin, nous lacèrerons tout ce qui est exposé sur cette table", explique Marc Jannier, le responsable du pôle d’actions économiques des douanes en Polynésie française. Vers 14 heures, devant le hangar 4 de la zone sous douanes de Motu Uta, par terre, des équipements électroniques sont étalés. Essentiellement de marque Apple et Nintendo : des iPod, iPhone 4S, consoles Nintendo DS, manettes de Wii, jeux vidéo. Et des montres Casio G-Shock et Hello Kitty. Sur la table des sacs Louis Vuitton, Longchamps, Guess, encore Hello Kitty et divers portes-monnaies. Tout est exclusivement de contrefaçon. Et de très mauvaise facture. Pour les douanes, il s’agit du fruit des saisies faites sur particuliers en 2012 et durant les premiers mois de 2013. Vu les quantités saisies, tout cela était probablement destiné à finir sur un étal de marché aux puces.

Cela fait deux ans que la douane n'a pas procédé à une telle destruction.

"Nous avons réalisé une destruction très importante en 2010", rappelle Marc Jannier. "Elle avait d’ailleurs été médiatisée. Nous avions détruit en 2011 38 mètres cubes de saisies faites l’année précédente : vêtements et jouets divers. (…) Nous avons observé une recrudescence des tentatives d’importation de contrefaçon à la fin des années 2000 et depuis 2 ans nous effectuons beaucoup moins de saisies", analyse le douanier.

En Polynésie française, après une augmentation très importante du nombre de constatations opérées entre les années 2008 et 2010, on note un certain tassement des saisies effectuées au cours des deux dernières années. En 2008, 1 178 articles avaient été saisis pour une valeur estimée de 38,6 millions Fcfp, 10 672 articles en 2009 (100,4 millions Fcfp) avec un pic en 2010 et 65 777 articles saisis pour une valeur estimée de 74,3 millions Fcfp. Depuis le service des douanes constate une baisse des tentatives d’importation de produits contrefaits.

"Cela signifie que les voyageurs ont certainement compris qu’il n’est pas bien d’importer de tels produits", estime Marc Jannier. "Il y a des risques. C’est une activité délictuelle. Là, ce sont avant tout des voyageurs qui tentent d’introduire des produits de contrefaçons en Polynésie ou des polynésiens qui importent par fret express des articles contrefaits, notamment de la bagagerie de luxe".

Ce tassement est probablement dû à la forte action d'information développée par la douane en partenariat avec la CCISM et à l'absence de relâche dans son action répressive.

Mais aujourd’hui, si l’administration douanière constate une diminution des tentatives d’importation d’articles de marque contrefaits, elle observe en Polynésie un flux constant et soutenu d’importation par voie postale de médicaments et notamment de stimulants sexuels de type Viagra. "Il n’est pas permis à un particulier d’importer du Viagra, quand bien même serait-il authentique. Mais les comprimés saisis sont pour la plupart contrefaits", commente Marc Jannier. "Je peux vous dire qu’il ne se passe une journée sans qu’il y ait une saisie, au niveau du contrôle postal".


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 11 Juillet 2013 à 16:35 | Lu 2226 fois