La deuxième ville du Pakistan inondée après une "pluie record"


Crédit Arif ALI / AFP
Lahore, Pakistan | AFP | jeudi 01/08/2024 - Lahore, deuxième ville la plus peuplée du Pakistan, a été inondée jeudi par la pluie la plus importante enregistrée par le service météorologique du pays, a indiqué à l'AFP le directeur adjoint de cet organisme, Farooq Dar.

La capitale du Pendjab frontalier de l'Inde, et ses plus de 13 millions d'habitants, ont vu "environ 360 millimètres de pluie tomber en trois heures", a-t-il affirmé. 

"C'est une pluie record", a-t-il ajouté, le dernier plus haut s'établissait "à 332 millimètres le 31 juillet 1980".

Plusieurs quartiers et les deux principaux hôpitaux de la ville ont été inondés et l'électricité a été coupée en plusieurs endroits, rapportent des résidents.

Des routes étaient recouvertes d'eau, bloquant la circulation et l'activité économique de la ville où "tout la machinerie gouvernementale se déploie sur le terrain", a assuré Maryam Sharif, à la tête du gouvernement local sur X.

Une personne est morte d'électrocution jeudi matin, selon la police locale.

Sadam, commerçant de 32 ans, tente d'écoper l'eau entré dans la cave de son magasin depuis le matin.

"Nous avons des grosses pertes. Regardez toute cette eau accumulée, nous sommes exténués à force de sortir l'eau", affirme-t-il à l'AFPTV.

- Déjà 24 morts -

Yasir Ali, 26 ans, pense, lui, à tous ceux qui n'ont pas pu se rendre au travail à cause des routes inondées.

"J'ai le coeur brisé pour les pauvres qui ont perdu une journée de travail, c'est une triste journée pour le pays", dit-il.

Ahmed Khan, journalier de 48 ans, en appelle de son côté au "gouvernement". "Il faut qu'il s'occupe de nous ici, qu'il résolve ce problème et nous envoient des véhicules de secours", s'emporte-t-il.

Cette semaine, au moins 24 personnes, dont 11 membres d'une même famille, ont péri des intempéries au Khyber Pakhtunwa, une province du nord-ouest frontalier de l'Afghanistan, selon les autorités. 

Les autorités pakistanaises avaient mis en garde contre une pluviométrie inhabituelle, même pour la saison des moussons qui durera jusqu'en septembre, durant les six premiers jours d'août dans différentes provinces après plusieurs vagues de chaleur ayant atteint des pics au-delà des 50 degrés.

Le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé au monde, est de plus en plus vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes, que les scientifiques associent au changement climatique.

Ce pays pauvre ne cesse de répéter que ses 240 millions d'habitants (environ 3% de la population mondiale) sont responsables de moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Après un hiver inhabituellement long, le mois d'avril anormalement humide - le plus pluvieux depuis 63 ans selon les autorités - a été marqué par des catastrophes qui ont fait quelque 150 morts (dont des dizaines d'enfants) dans l'effondrement de logements sous des pluies torrentielles. 

En 2022, des inondations avaient recouvert un tiers du territoire du Pakistan, affecté plus de 33 millions de personnes et fait plus de 1.700 morts. 

Le Pakistan subit aussi des canicules mortelles et une pollution atmosphérique parmi les pires au monde.

Les pluies de mousson estivales représentent 70 à 80% de la pluviométrie en Asie du Sud, une ressource vitale pour le secteur-clé de l'agriculture.

le Jeudi 1 Aout 2024 à 07:08 | Lu 266 fois