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La délinquance sensiblement en baisse


Tahiti, le 9 avril 2024 – Ce mardi, à la mairie de Pirae, Édouard Fritch, maire et président du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de la commune, a convié tous ses partenaires en séance plénière pour son assemblée générale annuelle consacrée aux problématiques de la délinquance. L'occasion pour la mairie et la Direction territoriale de la police nationale de faire le bilan de l'année 2023 et d'esquisser les champs d'intervention pour 2024.
 
L'heure est au soulagement pour la mairie de Pirae : la délinquance recule ! Pour rappel, la commune, faisant partie de la “zone police” avec Papeete, est placée sous la houlette de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) pour ce qui est des questions de sécurité publique. Et aujourd'hui, cette dernière est catégorique : “On observe une baisse de 13,4% de la délinquance à Pirae.” En effet, en 2023, la commune a enregistré 583 faits de délinquance contre 667 en 2022, mais également une baisse de 4% des atteintes physiques et psychiques à l'intégrité des personnes, ainsi que des atteintes aux biens. Les principaux bémols portant essentiellement sur la hausse des cambriolages (61 en 2023, contre 51 en 2022) et des violences, notamment sexuelles (25 en 2023, contre 14 en 2022).
 
Des chiffres qui viennent confirmer une tendance étendue à l'ensemble de la zone police dont Papeete fait partie : “Nous observons une baisse sensible de la délinquance avec une baisse de 13,58%”, affirme avec enthousiasme Emmanuel Mericam, Directeur de la DTPN. “Concrètement, 3910 faits de délinquance ont été enregistrés en 2022 contre 3379 en 2023.” Mais le tableau n'est pas tout rose, loin de là. Selon la DTPN, les infractions de conduite sans permis enregistrent une hausse de 60%, avec pas moins de 930 infractions en 2023. Même constat concernant les vols à la roulotte (204 faits constatés en 2023, contre 175 en 2022) et les usages de stupéfiants (227 faits constatés en 2023, contre 170 en 2022).
 
Du côté du haut-commissariat, on se dit soulagé : “Je suis un haut-commissaire heureux”, assure Éric Spitz. “Nous sommes dans un territoire où il y a en moyenne, pour les atteintes aux bien, 15 faits pour 1000 habitants alors qu'au niveau national nous sommes à 30 faits pour 1000 habitants. On voit bien qu'en Polynésie française, on est en sécurité. D'ailleurs, lorsqu'un fait est commis, on le résout une fois sur quatre, en Polynésie, alors qu'à l'échelle nationale le taux d'élucidation n'est que de 12%.”
 
Pirae, exemple à suivre
 
Si la baisse de la délinquance est avérée au sein de la commune de Pirae, elle n'est pas due au hasard. Pour le maire, il s'agit d'un long travail qui porte enfin ses fruits : “La création du CLSPD en 2012 a forcé la mairie à se restructurer, à réorganiser ses relations avec ses partenaires historiques (Contrat de ville, OPH, etc.) autour d'un programme commun. C'est cette contribution commune qui participe aujourd'hui à cette baisse de la délinquance”, estime Édouard Fritch. Concrètement, en 2023, l'action de la mairie et de ses partenaires en termes de sécurité publique s'est traduite par un renforcement des équipes, avec le recrutement de 25 agents, par des réunions mensuelles avec la DTPN pour un suivi continu de ces problématiques, par la modernisation des outils de travail, ou encore par l'amélioration du système de vidéo protection.
 
Et au delà des moyens de surveillance ou de répression, la commune s'est surtout engagée dans la prévention au travers des associations et d'une politique d'accompagnement de la jeunesse : accompagnements à la scolarité, centres aérés, activités périscolaires et extrascolaires culturelles et sportives, accompagnements des familles, des demandeurs d'emploi… Les initiatives ne manquent pas.

Réaction - Édouard Fritch, Maire de Pirae :
 
“Les chiffres montrent un recul des effets de la délinquance ici à Pirae. Il y a encore des points névralgiques, notamment à l'entrée de la commune du côté de Afarerii, ou encore à Hamuta. Mais disons que globalement – et c'est le résultat qu'il faut retenir –, les actions qui ont été menées pour lutter contre la délinquance sont en train de porter leurs fruits. C'est encourageant pour tout le monde : pour le travail associatif qui est réalisé au niveau des quartiers ou du sport ; pour le travail des brigades municipales, et ceci en collaboration avec la police nationale. C'est l'objectif qui était recherché, mais il faut faire attention car si cela donne un peu le moral cela ne veut pas dire que le travail est terminé. Au contraire, il faut continuer à maintenir ces chiffres-là où ils sont ; si ce n'est faire mieux pour l'année prochaine, puisqu'en fin de compte, ce que souhaite la population, c'est de vivre en paix.
[…] Concernant les violences intrafamiliales, conjugales, qui elles sont en hausse, c'est une vraie question. Je pense que nos brigades – qu'elles soient municipales ou nationales – ne pourront rien si à l'intérieur même des familles il n'y a pas un effort qui est déployé. Je l'ai dit lorsque j'étais responsable de ce pays : on assiste aujourd'hui à une démission des parents. Ils ont du mal. C'est un sujet d'ordre social et je crois qu'il faut, au-delà des actions qui peuvent être menées par la police, des actions au sein-même des familles. Et à ce titre, les religions, quelle que soit leur confession, interviennent et mettent en avant cette problématique de la famille qui se disloque. Il faut des actions plus fortes, avec des acteurs préparés, afin de convaincre ces familles d'être plus sérieuses.”
 

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 9 Avril 2024 à 18:49 | Lu 1734 fois