La crise sanitaire a amplifié le niveau de stress au travail qui reste "élevé"


Paris, France | AFP | mardi 17/11/2020 - La crise sanitaire due au Covid-19 a amplifié le niveau de stress au travail qui reste "élevé", selon le baromètre Cegos 2020 sur le climat social en entreprise réalisé en juillet, avant le deuxième confinement, et présenté mardi en visoconférence.

Selon cette enquête bi-annuelle, 48% des collaborateurs (salariés et managers) interrogés estiment que la première vague de la crise a amplifié leur niveau de stress, un constat partagé par 56% de leurs directions des ressources humaines. 

Pour 66% des collaborateurs (66% des salariés, +10 pts par rapport à 2018, et 68% des managers), ce niveau de stress a un impact négatif sur leur santé.

Phénomène préoccupant et constant depuis plusieurs années: "les problèmes psychologiques graves (tels que le burn-out ou la dépression), diagnostiqués par les médecins, touchent encore près du quart des collaborateurs (23% chez les salariés, 27% chez les managers)", soulignent les auteurs de l'enquête du groupe Cegos, leader international de la formation professionnelle.

Ce stress, qui "reste à un niveau élevé" et "perdure", semble plus "structurel" que "conjoncturel", la crise sanitaire "n'ayant qu'amplifié et accéléré" des tendances déjà à l'oeuvre, soulignent les auteurs.

Après l'effort inédit fourni par les entreprises pour s'adapter aux nouvelles modalités de travail (télétravail, chômage partiel...) imposées par le premier confinement, les DRH vont devoir prendre le sujet des risques psychosociaux à bras le corps, ajoutent-ils.

Ce stress, renforcé par la crise sanitaire avec la perte de repères, l'isolement et la peur de perdre son travail, est aussi "multifactoriel": anxiété personnelle face à l'épidémie, confinement souvent en familles regroupées qu'il fallait gérer en même temps que le travail, maîtrise plus ou moins bonne des outils et des modalités distancielles, impossibilité de se ressourcer avec les collègues, souligne l'enquête.

Les femmes se disent plus stressées (53%) que les hommes (41%) : elles ont souvent dû assumer une charge mentale – déjà forte - supplémentaire.

La quasi-totalité des managers (98%) se disent attentifs au bien-être au travail de leurs équipes, mais les actions de prévention des risques psychosociaux (RPS) ne sont pas encore massivement déployées. Seuls 53% d'entre eux ont été formés à détecter les signes de RPS et 59% disent que leur entreprise a mis en place des actions concrètes pour favoriser la qualité de vie au travail.

Le baromètre a été réalisé au mois de juillet dernier en interrogeant 1.520 personnes (1.000 salariés, 300 managers et 220 directeurs ou responsables des ressources humaines - DRH/RRH), dans des organisations de 100 collaborateurs ou plus, au sein des secteurs privé et public.

le Mardi 17 Novembre 2020 à 06:01 | Lu 223 fois