Paris, France | AFP | mardi 06/02/2018 - La couche d'ozone qui protège la Terre des rayons solaires ultraviolets mortels décline au-dessus des régions les plus peuplées de la planète, selon les conclusions inattendues d'une étude publiée mardi.
En 1987, un accord international, le Protocole de Montréal, avait été signé pour supprimer progressivement les gaz CFC (utilisés dans la réfrigération et les aérosols), responsables du fameux "trou" dans cette couche gazeuse protégeant la Terre de rayons qui provoquent cancers de la peau, dégâts oculaires et immunitaires.
Grâce à l'élimination progressive des CFC, le trou au dessus de l'Antarctique et les couches les plus élevées de la stratosphère montrent des signes clairs de rétablissement.
Mais l'ozone de la partie inférieure de la stratosphère (10 à 24 km d'altitude) se désintègre doucement, met en garde cette étude publiée dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics.
"Aux latitudes tropicales et moyennes", où vit la majorité de la population mondiale, "la couche d'ozone n'a pas commencé à se remettre (...) C'est en fait un peu moins bien aujourd'hui qu'il y a 20 ans", explique à l'AFP l'auteur principal, William Ball, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
Selon de précédentes études, la couche d'ozone avait décliné, à son niveau maximum à la fin du XXe siècle, d'environ 5%. La nouvelle étude estime qu'elle a perdu 0,5% supplémentaire.
Et même si le déclin est moindre qu'au dessus des pôles avant le Protocole de Montréal, les dommages potentiels aux latitudes tropicales et moyennes pourraient être pires qu'aux pôles, car les radiations UV y "sont plus intenses" et les zones sont plus peuplées, insiste une autre chercheuse, Joanna Haigh, du Grantham Research Institute on Climate Change de Londres.
L'étude pointe du doigt deux possibles responsables de cette détérioration.
Les VSLS (very-short-lived susbtances), gaz à très courte durée de vie utilisés comme solvants, décapants pour peinture ou dégraissants attaquent l'ozone dans la partie inférieure de la stratosphère.
Une récente étude avait indiqué que l'un d'entre eux, le chlorure de méthylène (ou dichlorométhane) avait quasiment doublé dans la stratosphère en dix ans. "Si c'est un problème de VSLS, cela devrait être relativement facile à gérer", a commenté William Ball, suggérant un amendement au Protocole pour l'interdire.
Mais l'autre accusé est le dérèglement climatique.
Les modèles climatiques suggèrent que les changements dans la façon dont l'air circule dans la partie basse de la stratosphère finiront par affecter les niveaux d'ozone, d'abord au dessus des tropiques où la substance se forme.
Mais cette évolution n'est pas censée se produire avant des décennies et ne devrait pas toucher les latitudes moyennes entre les tropiques et les pôles.
"Si le changement climatique est responsable, c'est un problème bien plus grave (...) Nous devrions être inquiets, mais pas alarmés", a indiqué William Ball.
Notant que les scientifiques ne sont pas tous d'accord sur le fait que la stratosphère est déjà victime du réchauffement, il a appelé à de nouvelles études.
mh/abd/alu/bw
En 1987, un accord international, le Protocole de Montréal, avait été signé pour supprimer progressivement les gaz CFC (utilisés dans la réfrigération et les aérosols), responsables du fameux "trou" dans cette couche gazeuse protégeant la Terre de rayons qui provoquent cancers de la peau, dégâts oculaires et immunitaires.
Grâce à l'élimination progressive des CFC, le trou au dessus de l'Antarctique et les couches les plus élevées de la stratosphère montrent des signes clairs de rétablissement.
Mais l'ozone de la partie inférieure de la stratosphère (10 à 24 km d'altitude) se désintègre doucement, met en garde cette étude publiée dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics.
"Aux latitudes tropicales et moyennes", où vit la majorité de la population mondiale, "la couche d'ozone n'a pas commencé à se remettre (...) C'est en fait un peu moins bien aujourd'hui qu'il y a 20 ans", explique à l'AFP l'auteur principal, William Ball, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
Selon de précédentes études, la couche d'ozone avait décliné, à son niveau maximum à la fin du XXe siècle, d'environ 5%. La nouvelle étude estime qu'elle a perdu 0,5% supplémentaire.
Et même si le déclin est moindre qu'au dessus des pôles avant le Protocole de Montréal, les dommages potentiels aux latitudes tropicales et moyennes pourraient être pires qu'aux pôles, car les radiations UV y "sont plus intenses" et les zones sont plus peuplées, insiste une autre chercheuse, Joanna Haigh, du Grantham Research Institute on Climate Change de Londres.
L'étude pointe du doigt deux possibles responsables de cette détérioration.
Les VSLS (very-short-lived susbtances), gaz à très courte durée de vie utilisés comme solvants, décapants pour peinture ou dégraissants attaquent l'ozone dans la partie inférieure de la stratosphère.
Une récente étude avait indiqué que l'un d'entre eux, le chlorure de méthylène (ou dichlorométhane) avait quasiment doublé dans la stratosphère en dix ans. "Si c'est un problème de VSLS, cela devrait être relativement facile à gérer", a commenté William Ball, suggérant un amendement au Protocole pour l'interdire.
Mais l'autre accusé est le dérèglement climatique.
Les modèles climatiques suggèrent que les changements dans la façon dont l'air circule dans la partie basse de la stratosphère finiront par affecter les niveaux d'ozone, d'abord au dessus des tropiques où la substance se forme.
Mais cette évolution n'est pas censée se produire avant des décennies et ne devrait pas toucher les latitudes moyennes entre les tropiques et les pôles.
"Si le changement climatique est responsable, c'est un problème bien plus grave (...) Nous devrions être inquiets, mais pas alarmés", a indiqué William Ball.
Notant que les scientifiques ne sont pas tous d'accord sur le fait que la stratosphère est déjà victime du réchauffement, il a appelé à de nouvelles études.
mh/abd/alu/bw