La contraception, c'est gratuit !


Jusqu'à vendredi, des stands d'informations sont mis en place au centre de la mère et de l'enfant à Pirae et dans les dispensaires. Mercredi, au parc Bougainville, un stand d'informations et des animations sont prévus. Photo d'illustration AFP
PAPEETE, le 24 septembre 2013. Pilule, préservatif, stérilet, anneau, implant… il existe toute une palette de moyens de contraception. Mais leur utilisation n'est pas toujours bien connue de tous. 55% des grossesses suivies dans les structures publiques sont en effet des grossesses non planifiées. Jusqu'à vendredi, vous pourrez poser toutes les questions que vous souhaitez dans le cadre de la Semaine mondiale de la contraception.


Dans le cadre de la Semaine mondiale de la contraception, des stands d'informations se tiendront dans les dispensaires et au centre de la mère et de l'enfant jusqu'à vendredi. Des animations sont aussi prévues ce mercredi au parc Bougainville ce mercredi. C'est l'occasion de poser toutes les questions que vous n'avez pas encore osé poser sur la contraception ou de vérifier certaines informations si vous avez encore quelques doutes car les idées reçues ont la vie dure.
Il existe différents moyens de contraception, qui permettent d'éviter une grossesse non désirée.

Quels moyens de contraception ?
Il y a d'abord les préservatifs ou capotes, les seuls qui protègent contre les infections sexuellement transmissibles (sida, syphilis…) et la pilule contraceptive. Et puis il y a les autres moyens de contraception, auxquels on n'a pas besoin de penser tous les jours. On peut ainsi utiliser l’implant sous-cutané, posé sous la peau au bras. C'est le Nexplanon, anciennement appelé Implanon.
Il y a ensuite les dispositifs intra-utérins (les stérilets), l’injection intra-musculaire d’un contraceptif (Dépoprovera), le patch (à coller sur la peau) et l’anneau vaginal.

Et le retrait ?
Les méthodes naturelles telles que le retrait (coït interrompu ou « lâcher dehors »), c’est-à-dire lorsque l’homme se retire avant d’éjaculer pour lâcher le sperme à l’extérieur du vagin, le calendrier (cette méthode consiste à s’abstenir de faire l’amour quelques jours avant et quelques jours après sa période d’ovulation) la température et la glaire cervicale ou Billings (observation des sécrétions du col de l’utérus) ne sont pas fiables. Les autres moyens comme les capes, diaphragmes et spermicides ne sont pas non plus fiables avec un nombre important d’échecs estimé à plus de 60%. Ces méthodes ne doivent pas être utilisées si une grossesse n’est pas souhaitée.

La contraception peut-elle rendre stérile ?
Non. La majorité des méthodes (pilules, implant, dispositif intra-utérin ou stérilet, injection, patch, anneau...) sont réversibles, c’est-à-dire que la femme retrouve une fertilité normale lorsqu’elle les arrête. Par contre, les couples plus âgés qui ont déjà des enfants et qui n’en veulent plus peuvent demander une stérilisation, c’est à dire, la suppression définitive de la fécondité par une ligature des trompes ou stérilisation tubaire pour la femme et une fermeture des canaux déférents ou une vasectomie pour l’homme.

Faut-il avoir l'accord des parents ?
Si vous êtes mineurs, l'accord de vos parents n'est pas indispensable pour demander un moyen de contraception. Même si c’est mieux de pouvoir en parler avec ses parents, depuis la loi de 1997, les mineurs n’ont pas besoin de l’autorisation parentale pour obtenir une contraception. Les consultations restent confidentielles.

Les consultations sont payantes ou gratuites ?
Les consultations pour obtenir une contraception sont non payantes dans toutes les structures publiques de santé (dispensaires, Centre de la mère et de l'enfant de Hamuta, hôpitaux publics...) ainsi que les contraceptifs.
Les consultations pour la contraception sont prises en charge par la Caisse de prévoyance sociale (CPS) à 100% et sont donc gratuites pour les patientes en médecine libérale et chez les sages-femmes libérales. De plus, la plupart des contraceptifs aussi sont pris en charge par la CPS à 100%.

Les pilules sont-elles dangereuses pour la santé ?
On distingue deux grandes familles de pilules : les pilules oestroprogestatives dites aussi pilules combinées (comportant deux types d’hormones) qui peuvent être de première, deuxième, troisième et quatrième génération et les pilules progestatives qui ne comportent qu’un seul type d’hormone.
Les dernières polémiques ont concerné les pilules combinées oestroprogestatives accusées de causer des thromboses (formations de caillots dans les vaisseaux sanguins).
Ce risque est rare et connu depuis longtemps. Il concerne toutes les pilules combinées qu’elles soient de première, deuxième, troisième et quatrième génération. Avec les pilules de troisième et quatrième génération, le risque de thrombose est légèrement supérieur aux autres pilules mais reste dans l’absolu très faible. Ces pilules sont d’ailleurs toujours commercialisées.
Les pilules mises sur le marché font toutes l’objet d’une surveillance réalisée par des agences sanitaires qui veillent sur la sécurité des médicaments. Ces agences n’autorisent les médicaments que si les bénéfices attendus s’avèrent supérieurs aux risques potentiels.

Quelle contraception en cas "d'urgence" ?
En cas de rapport sexuel non protégé, pour éviter une grossesse, vous pouvez opter pour la « pilule du lendemain » ou la « pilule du surlendemain ». Norlevo ou Levonorgestrel). La « pilule du lendemain » un comprimé à prendre au plus tôt, dans les trois jours suivant le rapport à risque. En pharmacie, la pilule du lendemain est délivrée sans ordonnance et coûte environ 800 Fcfp mais avec une ordonnance, elle est gratuite.
La « pilule du surlendemain » (Ellaone ou Ulipristal) est un comprimé à prendre au plus tôt, dans les cinq jours suivant le rapport à risque. En pharmacie, elle est délivrée sans ordonnance et coûte environ 2800 Fcfp mais avec une ordonnance, elle est gratuite. Dans les structures de santé publique, elle est gratuite.

En chiffres

55% des grossesses suivies dans les structures publiques sont des grossesses « non planifiées »
3,1% est le taux de mères mineures (moins de 18 ans) en 2010.
Une personne sur deux n’utilise pas de préservatif en cas de partenaire occasionnel alors qu’il est le seul moyen de prévention contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST)
52,5% des femmes demandant une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) déclarent ne pas utiliser correctement la contraception ou faire des oublis.



Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 24 Septembre 2018 à 14:06 | Lu 2487 fois