La commedia dell'arte enflamme les collégiens de Taunoa


Un acteur de la troupe du Versant avec deux collégiens volontaires de Taunoa
PAPEETE, le 30 avril 2014 - Les 400 élèves du collège public de Taunoa ont assisté mercredi 30 avril à un spectacle de commedia dell'arte présenté par deux acteurs du théâtre du Versant, basé à Biarritz. Les élèves ont également bien volontiers participé au spectacle largement improvisé. La dernière fois qu’un tel événement avait été organisé par l’établissement pour l’ensemble de ses élèves était il y a deux ans.


Yves Rotureau, le principal de ce collège de Papeete, explique que la troupe « vient régulièrement en Polynésie proposer ses prestations. Nous avons 420 élèves, dont 400 sont présents, qui vont assister à ce spectacle que nous avons décidé de payer dans le cadre pédagogique obligatoire. L’ensemble des élèves, collège et SEGPA comprise, sont là. » Un grand événement qui a plusieurs objectifs : « L’intérêt pédagogique est de remobiliser l’attention des élèves en fin d’année, leur faire comprendre que l’accès à la littérature, aux lettres, peut être quelque chose de très agréable, et de leur faire comprendre l’origine du théâtre. C’est un peu de culture générale et nous espérons que les professeurs de lettres rebondiront là-dessus en classe. » Il note aussi que les élèves sont ravis de participer à ce spectacle interactif : « Les jeunes polynésiens ont des aptitudes naturelles pour le théâtre. »

Une des professeurs de Français du collège résume l’histoire de cet art qui a été à l’origine du théâtre moderne, jusqu’aux One Man Show contemporains : « La commedia dell'arte est un terme italien venant du latin qui signifie ‘la comédie technique’, car en latin ‘ars’ c’est la technique, l’artisant. Donc dans l’Italie de la renaissance, les comédiens de la commedia dell'arte basaient leurs spectacles sur l’improvisation, qu’ils adaptaient en fonction de la réaction du public. Ils mettaient en scène le quotidien. Après, comme c’étaient toujours les même comédiens qui passaient cette improvisation est devenue un peu plus fictive car ils étaient habitués à jouer toujours les même rôles, ce qui a donné les stéréotypes que l’on connait tous, Colombine, Arlequin, Pantalon, Matamor, donc l’amoureux, le soldat fanfaron… Aujourd’hui ça s’applique encore, tous les One Man Show que l’on connait des grands comiques se basent aussi sur cette tradition. La mise en scène évolue mais la culture théâtre est bien héritée de cette commedia dell'arte. »

Une poissonnière "italienne"


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 30 Avril 2014 à 10:31 | Lu 665 fois