Le maire de la commune de Hikueru, Raymond Tekurio, exerce ses fonctions depuis 1989 (Photo SPCPF)
PAPEETE, le 18 mai 2016. La chambre territoriale des comptes a publié, ce mardi, un rapport d'observations définitives sur la commune de Hikueru dans les Tuamotu. Un personnel communal qui se confond avec la famille des élus, un conseil municipal qui ne remplit pas son rôle, une comptabilité publique aléatoire sont les principales critiques formulées.
Maire de la commune de Hikeuru depuis 1989, Raymond Tekurio en tant que tavana d'une minuscule commune de 245 habitants gère un budget conséquent. "En 2014, les recettes nettes de fonctionnement du budget principal et du budget annexe de l’électricité sont respectivement de 95,5 millions et de 21,6 millions de Fcfp" précise la chambre territoriale des comptes (CTC). Mais l'analyse financière n'a pas été facile à mener : "Une plus grande rigueur comptable est vivement conseillée".
Avec douze agents employés par la commune, les frais de personnel représentent 44% des charges de gestion, une répartition importante qui s'explique par l'éloignement des deux principaux atolls habités. Certains sont en poste à Tahiti auprès du syndicat intercommunal des Tuamotu/Gambier, mais la CTC note qu'en février 2015, un chauffeur/factotum a été ajouté à ces agents à Papeete. "Ce qui porte à trois l’effectif affecté sur l’antenne de Tahiti, déjà pourvue d’un poste de secrétaire comptable à temps complet, et d’un poste d’aide administrative à temps non complet. Les autres communes de même importance ne disposent que d’un poste".
FAMILLE OU MAIRIE ?
Les critiques de la CTC sont plus acerbes sur la gouvernance de cette toute petite commune. "Le conseil municipal est composé dans sa majorité de proches du maire ou du maire délégué de Marokau" poursuit le rapport. Il ne se réunit que deux à trois fois par an, n'expose aucun débat et on ne trouve pas trace des procès-verbaux. En réponse à ces observations, le tavana Raymond Tekurio met en avant son expérience de cinq mandats, "qui me permettent de répondre à toute les attentes et de convaincre l’ensemble des membres du conseil municipal".
Si la répartition des sièges d'élus est une affaire de famille, les emplois communaux aussi. "Il a pu être constaté que l’administration et la gestion des services sont l’apanage de deux familles (…) La plupart des employés municipaux, notamment tout le personnel administratif, sont issus des mêmes familles que le maire ou le maire délégué (sept sur douze). L’isolement et la petite taille de la commune n’expliquent pas tout".
On retrouve encore cette préférence familiale avec les intervenants extérieurs. "Les choix effectués concernant les prestataires de services favorisent les proches du maire ou du maire délégué". Exemple : le nettoyage de l'école et de la mairie de Hikueru n'a pas été voté par délibération, mais attribué à une entreprise, "dont la gérante est la femme du maire, également membre du conseil municipal depuis avril 2014". La société a changé de mains, depuis, pour aller dans celles de la fille du maire qui réside à Papeete. "La chambre rappelle aux élus la nécessité de diversifier les prestataires afin de faire cesser des situations très critiquables".
Pour lire le rapport complet des observations définitives de la chambre territoriale des comptes, CLIQUER ICI :
Maire de la commune de Hikeuru depuis 1989, Raymond Tekurio en tant que tavana d'une minuscule commune de 245 habitants gère un budget conséquent. "En 2014, les recettes nettes de fonctionnement du budget principal et du budget annexe de l’électricité sont respectivement de 95,5 millions et de 21,6 millions de Fcfp" précise la chambre territoriale des comptes (CTC). Mais l'analyse financière n'a pas été facile à mener : "Une plus grande rigueur comptable est vivement conseillée".
Avec douze agents employés par la commune, les frais de personnel représentent 44% des charges de gestion, une répartition importante qui s'explique par l'éloignement des deux principaux atolls habités. Certains sont en poste à Tahiti auprès du syndicat intercommunal des Tuamotu/Gambier, mais la CTC note qu'en février 2015, un chauffeur/factotum a été ajouté à ces agents à Papeete. "Ce qui porte à trois l’effectif affecté sur l’antenne de Tahiti, déjà pourvue d’un poste de secrétaire comptable à temps complet, et d’un poste d’aide administrative à temps non complet. Les autres communes de même importance ne disposent que d’un poste".
FAMILLE OU MAIRIE ?
Les critiques de la CTC sont plus acerbes sur la gouvernance de cette toute petite commune. "Le conseil municipal est composé dans sa majorité de proches du maire ou du maire délégué de Marokau" poursuit le rapport. Il ne se réunit que deux à trois fois par an, n'expose aucun débat et on ne trouve pas trace des procès-verbaux. En réponse à ces observations, le tavana Raymond Tekurio met en avant son expérience de cinq mandats, "qui me permettent de répondre à toute les attentes et de convaincre l’ensemble des membres du conseil municipal".
Si la répartition des sièges d'élus est une affaire de famille, les emplois communaux aussi. "Il a pu être constaté que l’administration et la gestion des services sont l’apanage de deux familles (…) La plupart des employés municipaux, notamment tout le personnel administratif, sont issus des mêmes familles que le maire ou le maire délégué (sept sur douze). L’isolement et la petite taille de la commune n’expliquent pas tout".
On retrouve encore cette préférence familiale avec les intervenants extérieurs. "Les choix effectués concernant les prestataires de services favorisent les proches du maire ou du maire délégué". Exemple : le nettoyage de l'école et de la mairie de Hikueru n'a pas été voté par délibération, mais attribué à une entreprise, "dont la gérante est la femme du maire, également membre du conseil municipal depuis avril 2014". La société a changé de mains, depuis, pour aller dans celles de la fille du maire qui réside à Papeete. "La chambre rappelle aux élus la nécessité de diversifier les prestataires afin de faire cesser des situations très critiquables".
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Hikueru : une commune de cinq atolls
La commune de Hikueru regroupe les deux atolls principaux de Hikueru (à 680 km de Tahiti), de Marokau (à 41 km de Hikueru) mais également ceux de Ravahere (1.5 km de Marokau), de Reitoru et de Tekokota. Au recensement de 2012, elle comptait 245 habitants (274 en 2007) dont 149 sur l’ile principale (8 km² habitables), 91 à Marokau (14.7 km²) et le reste sur Ravahere. Les atolls de Reitoru et Tekokota sont inhabités.
La commune de Hikueru regroupe les deux atolls principaux de Hikueru (à 680 km de Tahiti), de Marokau (à 41 km de Hikueru) mais également ceux de Ravahere (1.5 km de Marokau), de Reitoru et de Tekokota. Au recensement de 2012, elle comptait 245 habitants (274 en 2007) dont 149 sur l’ile principale (8 km² habitables), 91 à Marokau (14.7 km²) et le reste sur Ravahere. Les atolls de Reitoru et Tekokota sont inhabités.