HUSAVIK, 16 juillet 2011 (AFP) - La tête noire et luisante du mégaptère émerge soudain de l'eau déchainant l'excitation des touristes venus observer les baleines, un spectacle de plus en plus populaire en Islande où la chasse du cétacé devient peu lucrative et controversée.
Chaque été, des dizaines de milliers de touristes sont séduits par ces excursions en mer, timidement lancées dans les années 90 et devenues désormais une activité florissante. Mais elle a été directement menacée lorsque l'exploitation de la chair de baleine a été de nouveau autorisée en 2006.
Car "la chasse à la baleine est mauvaise pour le tourisme", affirme Hoerdur Sigurbjarnarson, 58 ans, qui est l'un des responsables de l'entreprise familiale North Sailing, organisatrice d'excursions dans le petit village de pêcheurs d'Husavik, dans le nord de l'Islande.
"De plus, cette chasse ne sert à rien. Il n'y a pas de marché pour la viande de baleine !", s'exclame-t-il, accoudé a la longue table de bois dans la cuisine d'un de ses six bateaux amménagés pour l'observation.
En outre, la chasse contribue très peu aux finances de ce pays frappé par la crise de 2008, renchérit Arni Gunnarsson, président de l'Association des entreprises de tourisme islandaises.
"C'est simple, dit-il: vous gagnez plus d'argent avec l'observation des baleines qu'avec la chasse à la baleine".
Les chasseurs admettent que le marché de la viande de baleine est étroit avec seulement une partie des quelque 320.000 habitant d'Islande et quelque clients au Japon.
Cet unique marché à l'exportation s'est d'ailleurs effondré, contraignant les chasseurs de baleine à reporter leur chasse annuelle du rorqual commun.
"La demande s'est vraiment réduite (mais) elle reprendra", selon Kristjan Loftsson qui, à 68 ans, dirige l'entreprise baleinière Hvalur, la plus importante du secteur en Islande.
-- un tourisme en plein boom --
Dans le même temps, le tourisme prospère. M. Sigurbjarnarson affirme que son affaire est en plein essor et que 90% de ses quelque 30.000 clients annuels viennent de l'étranger pour observer ces mammifères géants d'avril à octobre pendant leur migration dans les eaux islandaises.
Même par une triste journée pluvieuse, une vingtaine de touristes, certains venus d'Autriche, de France, d'Allemagne, d'Italie, des Pays-Bas, ont embarqué sur le Nattfari, un ancien chalutier de 22 mètres de la North Sailing, pour observer les baleines dans la baie de Skjalfandi.
"Il y a intérêt à ce qu'il y ait des baleines!", lance Antoine Lauga, un Français d'une trentaine d'années venu de Strasbourg, accompagné par son amie Katia Groh abritée sous un ciré jaune éclatant.
Scrutant l'eau, ils se cramponnent à la rambarde trempée du bateau secoué par la forte houle.
Soudain des cris de joie retentissent: la tête noire d'un mégaptère, aussi appelé baleine à bosse, émerge des eaux grises avant de plonger rapidement avec un grand battement de sa gigantesque nageoire caudale.
Malgré la faible visibilité, deux autres mégaptères et un groupe de dauphins ont été aperçus pendant les trois heures d'excursion.
Hoerdur Sigurbjarnarson assure qu'il y 98% de chances de voir des baleines à chaque excursion.
Alors que la chasse au rorqual commun a été retardée au mois d'août, celle de la baleine de Minke ou petit rorqual bat son plein avec un quota de 100 specimens autorisés.
Kristjan Loftsson rejette l'idée selon laquelle cette chasse porte tort au tourisme. Il estime qu'il est à la fois possible d'observer des baleines et d'en manger.
"Vous allez au zoo, vous observez des moutons, du bétail puis vous rentrez chez vous et vous en mangez: ce n'est pas différent", dit-il.
A Reykjavik une agence propose d'ailleurs d'aller observer les baleines puis d'en déguster de retour au port, une formule encouragée par les autorités.
nl/fc/ple
Chaque été, des dizaines de milliers de touristes sont séduits par ces excursions en mer, timidement lancées dans les années 90 et devenues désormais une activité florissante. Mais elle a été directement menacée lorsque l'exploitation de la chair de baleine a été de nouveau autorisée en 2006.
Car "la chasse à la baleine est mauvaise pour le tourisme", affirme Hoerdur Sigurbjarnarson, 58 ans, qui est l'un des responsables de l'entreprise familiale North Sailing, organisatrice d'excursions dans le petit village de pêcheurs d'Husavik, dans le nord de l'Islande.
"De plus, cette chasse ne sert à rien. Il n'y a pas de marché pour la viande de baleine !", s'exclame-t-il, accoudé a la longue table de bois dans la cuisine d'un de ses six bateaux amménagés pour l'observation.
En outre, la chasse contribue très peu aux finances de ce pays frappé par la crise de 2008, renchérit Arni Gunnarsson, président de l'Association des entreprises de tourisme islandaises.
"C'est simple, dit-il: vous gagnez plus d'argent avec l'observation des baleines qu'avec la chasse à la baleine".
Les chasseurs admettent que le marché de la viande de baleine est étroit avec seulement une partie des quelque 320.000 habitant d'Islande et quelque clients au Japon.
Cet unique marché à l'exportation s'est d'ailleurs effondré, contraignant les chasseurs de baleine à reporter leur chasse annuelle du rorqual commun.
"La demande s'est vraiment réduite (mais) elle reprendra", selon Kristjan Loftsson qui, à 68 ans, dirige l'entreprise baleinière Hvalur, la plus importante du secteur en Islande.
-- un tourisme en plein boom --
Dans le même temps, le tourisme prospère. M. Sigurbjarnarson affirme que son affaire est en plein essor et que 90% de ses quelque 30.000 clients annuels viennent de l'étranger pour observer ces mammifères géants d'avril à octobre pendant leur migration dans les eaux islandaises.
Même par une triste journée pluvieuse, une vingtaine de touristes, certains venus d'Autriche, de France, d'Allemagne, d'Italie, des Pays-Bas, ont embarqué sur le Nattfari, un ancien chalutier de 22 mètres de la North Sailing, pour observer les baleines dans la baie de Skjalfandi.
"Il y a intérêt à ce qu'il y ait des baleines!", lance Antoine Lauga, un Français d'une trentaine d'années venu de Strasbourg, accompagné par son amie Katia Groh abritée sous un ciré jaune éclatant.
Scrutant l'eau, ils se cramponnent à la rambarde trempée du bateau secoué par la forte houle.
Soudain des cris de joie retentissent: la tête noire d'un mégaptère, aussi appelé baleine à bosse, émerge des eaux grises avant de plonger rapidement avec un grand battement de sa gigantesque nageoire caudale.
Malgré la faible visibilité, deux autres mégaptères et un groupe de dauphins ont été aperçus pendant les trois heures d'excursion.
Hoerdur Sigurbjarnarson assure qu'il y 98% de chances de voir des baleines à chaque excursion.
Alors que la chasse au rorqual commun a été retardée au mois d'août, celle de la baleine de Minke ou petit rorqual bat son plein avec un quota de 100 specimens autorisés.
Kristjan Loftsson rejette l'idée selon laquelle cette chasse porte tort au tourisme. Il estime qu'il est à la fois possible d'observer des baleines et d'en manger.
"Vous allez au zoo, vous observez des moutons, du bétail puis vous rentrez chez vous et vous en mangez: ce n'est pas différent", dit-il.
A Reykjavik une agence propose d'ailleurs d'aller observer les baleines puis d'en déguster de retour au port, une formule encouragée par les autorités.
nl/fc/ple