La Tetiaroa Society accueille son premier scientifique résident


Lauren Brandkamp et ses collègues de l'Université de Washington effectuent une mission scientifique à Tetiaroa
PAPEETE, le 29 juillet 2014 - Les projets des héritiers de Marlon Brando pour l’atoll de Tetiaroa ne se limitent pas à un luxueux hôtel écoresponsable. Ils ont aussi créé la Tetiaroa Society, une initiative scientifique qui accueille les chercheurs du monde entier souhaitant étudier les sujets liés à l’interdépendance durable.

A Tetiaroa il n’y a pas que le Brando. Sur le Motu Onetahi il y a aussi une petite station de recherche gérée par la Tetiaroa Society, une ONG fondée en 2010 aux États-Unis sous la houlette des héritiers de Marlon Brando. Son but, qui respecte la vision de l’acteur américain amoureux de la nature, est de favoriser la préservation de la petite île et de développer la recherche sur « l’interdépendance durable ». Ce terme désigne le rêve d’arriver à une relation complémentaire, même « symbiotique », entre la nature et l’humanité.

Pour favoriser la recherche dans ce secteur, la Tetiaroa Society dispose d’un bâtiment pouvant héberger jusqu’à 16 scientifiques en mission, d’un petit laboratoire, et l’hôtel lui prête ses navettes pour transporter les scientifiques. Mais elle n’emploie aucun chercheur elle-même : elle prend le rôle de facilitateur des missions organisées par les grands instituts de recherche et universités du monde.

Des missions du Criobe, de l’Université de Redland, de celle de Washington et bientôt de l’Université de Polynésie française, se succèdent à Tetiaroa. « En ce moment il y a une mission de l’Université de Washington sur l’acidification des océan, demain ce sera une autre mission sur le repeuplement du lagon, le réchauffement climatique… » explique Hinano Bagnis, directrice de la Society.

Une première scientifique en résidence

Et depuis le début du mois, la Tetiaroa Society héberge sa première scientifique en résidence : Lauren Brandkamp de la « University of Washington », qui restera en mission sur l’atoll pendant 6 mois. Elle sert de correspondante locale à une équipe de quatre chercheurs universitaires menant des travaux sur l’acidification des océans. L’équipe est d’ailleurs déjà passée en Polynésie, laissant derrière elle la jeune chercheuse, qui n’en semble pas malheureuse.

« Pour nous c’est probablement un des meilleurs jobs au monde à l’heure actuelle, donc nous avons lancé un blog pour qu’elle raconte son expérience » raconte la directrice. Disponible sur le site tetiaroasociety.org ou sur leur page Facebook, ce blog relate la découverte de la faune et de la flore tropicale par cette jeune biologiste marine arrivant de Seattle, une ville où le climat et la biodiversité sont – on l’imagine – beaucoup moins favorables à l’émerveillement que le nôtre. Elle y partage ainsi sa rencontre avec un berbard l’hermite polynésien ou un coussin de belle-mère (une étoile de mer très épineuse).

Mais outre la découverte de ces curieuses espèces, elle mène aussi une recherche fondamentale sur le corail de l’atoll, les flux de courant et leur impact sur le récif, les algues… Un travail de fond qui permettra d’améliorer les connaissances sur notre environnement, menacé par les changements climatiques.

Après cette première expérience, d’autres chercheurs pourraient établir leur résidence sur l’atoll, dont des étudiants polynésiens. Plusieurs sont attendus avant la fin de l’année. Si des chercheurs ou des étudiants veulent en savoir plus ils peuvent contacter l'association sur ecostation@tetiaroasociety.org.


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 29 Juillet 2014 à 17:05 | Lu 2499 fois