La SAS Vini fait son entrée sur un marché concurrentiel


Léon Tefau était président des trois anciennes filiales de l’OPT. Il devient le président d’une SAS unique.
PAPEETE, mercredi 24 avril 2013. Samedi dernier les trois ex-filiales de l’OPT, Tikiphone, TNS et Mana sont devenues une entité unique sous le nom de la SAS Vini. Il s’agit dans le cas de la SAS Tikiphone d’une fusion-absorption ; pour TNS et Mana une fusion, dissolution sans liquidation. Le projet de fusion signé le 18 décembre 2012 n’aura mis que quatre mois à être acté officiellement. Après fusion, Vini est donc une société par actions simplifiées au capital de 1,4 milliard de Fcfp divisé en 722 221 actions de 2 000 Fcfp chacune.

L’objet social est précisé dans l’annonce légale publiée ce mercredi : «toutes opérations portant sur tous biens ou ensemble de biens ou services concernant l’élaboration, la construction et l’exploitation d’un service de radiotéléphonie publique numérique, d’un bouquet de chaînes audiovisuelles diffusé en mode numérique par satellite, de services audiovisuels utilisant toute forme de support liés aux technologies de l’information et de la communication, du service d’accès internet, des technologies liées à la communication sur réseaux télématiques et plus généralement sur les réseaux multimédias en Polynésie française ou dans la région Pacifique sud, ainsi que toutes autres activités pouvant s’y rattacher ou concourir à son développement, des projets intranet ou internet en Polynésie française ou dans la région Pacifique sud, ainsi que toutes autres activités pouvant s’y rattacher ou concourir à son développement».

Le projet de traité de fusion établi en fonction des comptes à la date du 31 décembre 2012 prévoit que les SAS Mana et TNS font apport de l’ensemble de leurs actifs moyennant la prise en charge de leurs passifs. L’actif de Mana est établi à 1,4 milliard de Fcfp ; celui de TNS également. Quant aux dettes des deux sociétés, elles sont évaluées à : pour Mana 1,2 milliard de Fcfp, pour TNS à 823 millions. L’actif net dégagé par les deux sociétés absorbées par la SAS Vini crée une augmentation de capital de la société et conduit à l’émission de 71 613 actions nouvelles. Grâce à un arrêté pris en Conseil des ministres le 4 avril dernier, la fusion absorption des SAS Mana et TNS par la SAS Tikiphone se trouve exonérée totalement des droits d’enregistrement au titre des apports. Même si les trois ex-filiales de l’OPT sont désormais réunies sous la même dénomination sociale, la SAS Vini, Tikiphone, Mana et TNS «sont conservées à titre d’enseignes commerciales en plus de Manabox et Vinibox». Une conférence de presse des responsables de la nouvelle entité SAS Vini est prévue ce jeudi pour détailler le processus et les objectifs de cette fusion. Si de futures offres commerciales groupées vers les consommateurs (téléphone+télévision+internet) ont du sens pour argumenter en faveur de la fusion, celle-ci semble avoir buté en revanche sur des compressions de personnel par d’éventuelles économies d’échelle.

Des personnels encore en sursis


La semaine dernière à quelques jours de la signature officielle de cette fusion, trois organisations syndicales appelaient à la grève. Après trois jours de bras de fer et de longues discussions entre la direction et les représentants syndicaux, un protocole d’accord était signé le 17 avril. Si les syndicats ont obtenu que tous les agents qui étaient en contrat à durée indéterminée (CDI) dans les ex-filiales soient intégrés à la nouvelle entité Vini, les CDD quant à eux finissent leurs contrats en cours aux dates prévues et ne seront pas reclassés en CDI au sein de la nouvelle entité. La situation reste délicate également pour certains personnels qui se retrouvent sans poste dans la nouvelle organisation. «Le cas des collaborateurs qui ne sont pas transférés directement sur des postes équivalents ou supérieurs seront examinés par la commission paritaire pour les reclasser sur des postes à pourvoir dans la nouvelle organisation. Leurs fonctions occupées, leurs expériences et leurs compétences acquises permettront à la commission paritaire de les reclasser au minimum sur des postes équivalents, sans baisse de rémunération». Selon l’accord signé, toutes les situations litigieuses devront être réglées par la Commission paritaire -comprenant trois représentants du personnel et trois représentants de la direction- avant le 31 mai prochain.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 24 Avril 2013 à 17:43 | Lu 2429 fois