Moscou, Russie | AFP | mardi 09/03/2021 - Russes et Chinois ont annoncé mardi qu'il projetaient de construire ensemble une station "à la surface ou en orbite" de la Lune, où se concentrent de nouvelles ambitions spatiales avec Mars en ligne de mire.
L'annonce intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne, en comparaison avec les multiples projets d'autres Etats, certains pourtant novices, et d'entreprises privées.
Ce projet de "Station scientifique lunaire internationale" doit être mené à bien par l'agence russe Roskosmos et l'Administration spatiale chinoise (CNSA).
Basé sur le principe des "bénéfices partagés", il sera néanmoins ouvert à "tous les pays intéressés et partenaires internationaux".
Les communiqués de Roskosmos et de la CNSA annonçant ce projet d'accord ne précisent toutefois pas de calendrier ou les sommes investies.
Selon Moscou, la Russie et la Chine établiront une "feuille de route" et mèneront une "collaboration étroite" afin de mener à bien cette réalisation.
"La Station scientifique lunaire internationale consiste en un ensemble d'outils de recherche expérimentaux créé à la surface ou en orbite de la Lune et conçu pour mener des travaux pluridisciplinaires", précise le communiqué.
L'agence russe ajoute qu'il doit aussi permettre d'évaluer des technologies permettant des opérations "sans pilote", dans la perspective d'une présence humaine sur la Lune.
De son côté, l'Administration spatiale chinoise a souligné qu'il visera à "promouvoir l'exploration pacifique et l'utilisation de l'espace par toute l'humanité".
Dans un tweet, le chef de Roskosmos, Dmitri Rogozine, a invité mardi Zhang Kejian, le directeur de l'Administration spatiale chinoise, à se rendre au lancement prévu en octobre prochain de l'atterrisseur lunaire russe Luna 25.
Concurrence
De nombreux programmes avec pour objectif la Lune sont en cours de développement à travers le monde et considérés comme des bancs d'essai vers Mars, à l'instar de l'américain Artemis.
La Russie n'a elle pas de projet aussi ambitieux et elle apparaît en retrait de la course, elle qui l'année passée à perdu son monopole concernant les vols habités vers la Station spatiale internationale (ISS) après la première mission de ce genre réussie par la société américaine Space X. Cette entreprise prévoit elle un vol vers la Lune dès 2023.
Bien que profitant d'une très grande expérience et de matériel à la conception fiable datant de la période soviétique, le secteur spatial russe souffre de difficultés à innover, ainsi que de problèmes de financements et de corruption.
Les réussites de Moscou restent néanmoins source d'une grande fierté pour les Russes, en particulier autour de la figure de Iouri Gagarine, le premier homme dans l'espace, dont la célèbre mission fêtera en avril ses 60 ans.
Ce nouveau projet lunaire, s'il se concrétise, pourrait relancer Moscou dans la course avec l'aide d'un partenaire qui ne cache pas ses grandes ambitions spatiales, à l'heure où les Etats-Unis prévoient de construire Lunar Gateway (LOP-G), la future mini-station qui sera assemblée en orbite lunaire.
"C'est vraiment important, et un pendant intéressant au (projet) piloté par les Etats-Unis LOP-G", a indiqué à l'AFP l'analyste chinois indépendant Chen Lan de GoTaikonauts.com.
Selon lui, il s'agirait du "plus grand projet de coopération internationale" de la Chine dans l'espace.
Mi-février, la Chine, puissance spatiale en devenir, a placé sa sonde "Tianwen-1" en orbite autour de Mars, une première pour le pays, réalisée près de sept mois après son lancement en juillet.
En décembre, elle avait également rapporté sans encombre des échantillons de Lune, lors d'une première mission de ce type en plus de 40 ans.
De leur côté, les Etats-Unis ont fait atterrir avec succès un cinquième rover sur Mars fin février.
Sous l'ancien président Donald Trump, Washington avait fixé le retour d'Américains sur la Lune pour 2024 dans le cadre du programme Artemis.
De son côté, Joe Biden, tout en soutenant le programme Artemis, n'a lui pas encore nommé d'administrateur permanent pour la Nasa, ni donné de vision précise de sa politique spatiale.
L'annonce intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne, en comparaison avec les multiples projets d'autres Etats, certains pourtant novices, et d'entreprises privées.
Ce projet de "Station scientifique lunaire internationale" doit être mené à bien par l'agence russe Roskosmos et l'Administration spatiale chinoise (CNSA).
Basé sur le principe des "bénéfices partagés", il sera néanmoins ouvert à "tous les pays intéressés et partenaires internationaux".
Les communiqués de Roskosmos et de la CNSA annonçant ce projet d'accord ne précisent toutefois pas de calendrier ou les sommes investies.
Selon Moscou, la Russie et la Chine établiront une "feuille de route" et mèneront une "collaboration étroite" afin de mener à bien cette réalisation.
"La Station scientifique lunaire internationale consiste en un ensemble d'outils de recherche expérimentaux créé à la surface ou en orbite de la Lune et conçu pour mener des travaux pluridisciplinaires", précise le communiqué.
L'agence russe ajoute qu'il doit aussi permettre d'évaluer des technologies permettant des opérations "sans pilote", dans la perspective d'une présence humaine sur la Lune.
De son côté, l'Administration spatiale chinoise a souligné qu'il visera à "promouvoir l'exploration pacifique et l'utilisation de l'espace par toute l'humanité".
Dans un tweet, le chef de Roskosmos, Dmitri Rogozine, a invité mardi Zhang Kejian, le directeur de l'Administration spatiale chinoise, à se rendre au lancement prévu en octobre prochain de l'atterrisseur lunaire russe Luna 25.
Concurrence
De nombreux programmes avec pour objectif la Lune sont en cours de développement à travers le monde et considérés comme des bancs d'essai vers Mars, à l'instar de l'américain Artemis.
La Russie n'a elle pas de projet aussi ambitieux et elle apparaît en retrait de la course, elle qui l'année passée à perdu son monopole concernant les vols habités vers la Station spatiale internationale (ISS) après la première mission de ce genre réussie par la société américaine Space X. Cette entreprise prévoit elle un vol vers la Lune dès 2023.
Bien que profitant d'une très grande expérience et de matériel à la conception fiable datant de la période soviétique, le secteur spatial russe souffre de difficultés à innover, ainsi que de problèmes de financements et de corruption.
Les réussites de Moscou restent néanmoins source d'une grande fierté pour les Russes, en particulier autour de la figure de Iouri Gagarine, le premier homme dans l'espace, dont la célèbre mission fêtera en avril ses 60 ans.
Ce nouveau projet lunaire, s'il se concrétise, pourrait relancer Moscou dans la course avec l'aide d'un partenaire qui ne cache pas ses grandes ambitions spatiales, à l'heure où les Etats-Unis prévoient de construire Lunar Gateway (LOP-G), la future mini-station qui sera assemblée en orbite lunaire.
"C'est vraiment important, et un pendant intéressant au (projet) piloté par les Etats-Unis LOP-G", a indiqué à l'AFP l'analyste chinois indépendant Chen Lan de GoTaikonauts.com.
Selon lui, il s'agirait du "plus grand projet de coopération internationale" de la Chine dans l'espace.
Mi-février, la Chine, puissance spatiale en devenir, a placé sa sonde "Tianwen-1" en orbite autour de Mars, une première pour le pays, réalisée près de sept mois après son lancement en juillet.
En décembre, elle avait également rapporté sans encombre des échantillons de Lune, lors d'une première mission de ce type en plus de 40 ans.
De leur côté, les Etats-Unis ont fait atterrir avec succès un cinquième rover sur Mars fin février.
Sous l'ancien président Donald Trump, Washington avait fixé le retour d'Américains sur la Lune pour 2024 dans le cadre du programme Artemis.
De son côté, Joe Biden, tout en soutenant le programme Artemis, n'a lui pas encore nommé d'administrateur permanent pour la Nasa, ni donné de vision précise de sa politique spatiale.
Un regain d'intérêt international
La lune, où la Russie et la Chine ont annoncé mardi vouloir construire ensemble une station, est au cœur de plusieurs programmes ambitieux en développement à travers le monde.
- Le bond chinois -
Le géant asiatique prévoit d'envoyer des astronautes sur la lune d'ici à 2030.
La Chine a déjà frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale qui a confirmé son statut de puissance spatiale. En décembre 2020, dans le cadre de son programme Chang'e, elle est parvenue à rapporter sur Terre des échantillons de lune, une première pour un pays en plus de 40 ans. Le dernier atterrisseur lunaire y avait été posé par les Russes en 1976.
- Le retour des Etats-Unis -
La Nasa concentre ses efforts sur le programme Artémis qui vise, dans la prochaine décennie, un retour d'astronautes sur le sol lunaire et l'installation d'une base permanente.
La mission Artémis 1, qui testera la nouvelle fusée lourde SLS avec la capsule Orion sans humain à bord, est prévue fin 2021. Artémis 2 emmènera des astronautes autour de la lune en 2023, sans alunir. Enfin, Artémis 3 enverra deux astronautes sur le sol lunaire, dont la première femme, en théorie en 2024, pour la première fois depuis la mission Apollo 17, il y a 52 ans.
La future station orbitale lunaire Gateway a été annoncée sous la présidence de Donald Trump. Initialement réduite à un seul module d'habitation, la station est censée s'agrandir au fil des années.
En tant que contributeur à ce programme vu comme un banc d'essai vers Mars, l'agence européenne ESA a déjà obtenu trois sièges pour les Européens à bord de la future station.
La Nasa vise ultérieurement la construction d'un "camp de base Artémis" sur la lune, prévu pour la fin de la décennie, à condition que le nouveau président américain, Joe Biden, et le Congrès acceptent de financer les dizaines de milliards de dollars requis.
- L'acteur privé SpaceX -
SpaceX, l'entreprise aérospatiale américaine du milliardaire Elon Musk, développe actuellement la fusée géante Starship, qu'il imagine lancer un jour à la conquête de Mars. Dans un premier temps, la fusée, si elle devenait opérationnelle, pourrait s'avérer utile pour des voyages vers la Lune.
C'est à bord de ce véhicule que le milliardaire japonais Yusaku Maezawa est censé aller faire le tour du satellite de la Terre, en théorie en 2023, un voyage au prix confidentiel.
- La Russie en perte de vitesse -
Le projet russo-chinois de "Station scientifique lunaire internationale" annoncé mardi, intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne.
Moscou a toutefois prévu trois missions Luna sur la lune au cours des cinq prochaines années, principalement destinées à des opérations de prospection minière.
- Israël et le Japon dans la course -
Israël a lancé en décembre 2020 l'opération Bereshit 2 (Genèse en hébreu), un projet qui vise à envoyer un appareil inhabité sur la lune en 2024, plus d'un an après l'alunissage raté d'une sonde israélienne en raison d'une panne de moteur.
L'agence spatiale japonaise JAXA prévoit également un atterrissage lunaire en 2022 en s'appuyant sur le succès de l'envoi de trois engins sur son orbite en 2007.
- L'Inde, rendez-vous manqué -
En septembre 2019, l'agence spatiale indienne ISRO qui avait lancé deux mois plus tôt sa deuxième mission lunaire Chandrayaan-2, a perdu le contact avec la sonde inhabitée qui devait faire de l'Inde la quatrième nation à poser un appareil sur la lune, et acter le retour de l'homme sur ce satellite naturel.
- Le bond chinois -
Le géant asiatique prévoit d'envoyer des astronautes sur la lune d'ici à 2030.
La Chine a déjà frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale qui a confirmé son statut de puissance spatiale. En décembre 2020, dans le cadre de son programme Chang'e, elle est parvenue à rapporter sur Terre des échantillons de lune, une première pour un pays en plus de 40 ans. Le dernier atterrisseur lunaire y avait été posé par les Russes en 1976.
- Le retour des Etats-Unis -
La Nasa concentre ses efforts sur le programme Artémis qui vise, dans la prochaine décennie, un retour d'astronautes sur le sol lunaire et l'installation d'une base permanente.
La mission Artémis 1, qui testera la nouvelle fusée lourde SLS avec la capsule Orion sans humain à bord, est prévue fin 2021. Artémis 2 emmènera des astronautes autour de la lune en 2023, sans alunir. Enfin, Artémis 3 enverra deux astronautes sur le sol lunaire, dont la première femme, en théorie en 2024, pour la première fois depuis la mission Apollo 17, il y a 52 ans.
La future station orbitale lunaire Gateway a été annoncée sous la présidence de Donald Trump. Initialement réduite à un seul module d'habitation, la station est censée s'agrandir au fil des années.
En tant que contributeur à ce programme vu comme un banc d'essai vers Mars, l'agence européenne ESA a déjà obtenu trois sièges pour les Européens à bord de la future station.
La Nasa vise ultérieurement la construction d'un "camp de base Artémis" sur la lune, prévu pour la fin de la décennie, à condition que le nouveau président américain, Joe Biden, et le Congrès acceptent de financer les dizaines de milliards de dollars requis.
- L'acteur privé SpaceX -
SpaceX, l'entreprise aérospatiale américaine du milliardaire Elon Musk, développe actuellement la fusée géante Starship, qu'il imagine lancer un jour à la conquête de Mars. Dans un premier temps, la fusée, si elle devenait opérationnelle, pourrait s'avérer utile pour des voyages vers la Lune.
C'est à bord de ce véhicule que le milliardaire japonais Yusaku Maezawa est censé aller faire le tour du satellite de la Terre, en théorie en 2023, un voyage au prix confidentiel.
- La Russie en perte de vitesse -
Le projet russo-chinois de "Station scientifique lunaire internationale" annoncé mardi, intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne.
Moscou a toutefois prévu trois missions Luna sur la lune au cours des cinq prochaines années, principalement destinées à des opérations de prospection minière.
- Israël et le Japon dans la course -
Israël a lancé en décembre 2020 l'opération Bereshit 2 (Genèse en hébreu), un projet qui vise à envoyer un appareil inhabité sur la lune en 2024, plus d'un an après l'alunissage raté d'une sonde israélienne en raison d'une panne de moteur.
L'agence spatiale japonaise JAXA prévoit également un atterrissage lunaire en 2022 en s'appuyant sur le succès de l'envoi de trois engins sur son orbite en 2007.
- L'Inde, rendez-vous manqué -
En septembre 2019, l'agence spatiale indienne ISRO qui avait lancé deux mois plus tôt sa deuxième mission lunaire Chandrayaan-2, a perdu le contact avec la sonde inhabitée qui devait faire de l'Inde la quatrième nation à poser un appareil sur la lune, et acter le retour de l'homme sur ce satellite naturel.