SAINT-DENIS DE LA RÉUNION, 15 février 2014 (AFP) - Transformer un noyau de mangue en conservateur alimentaire, fabriquer des omégas 3 à partir d'une tête de poisson, extraire un anti-inflammatoire d'un tronc d'ananas: la Réunion tente le doublé prometteur de valoriser ses déchets et d'entrer sur le marché des biotechnologies.
Le projet réunionnais "Eco-ex", contraction de "éco-extraction", vient de recevoir le soutien du gouvernement au travers d'un financement de 2 millions d'euros du programme "Investissements d'avenir" visant à encourager l'innovation en France.
"C'est une très belle aventure qui nous attend", lance, tout sourire, Jean Chatel, industriel spécialisé dans la fabrication de rhum et président du pôle de compétitivité Qualitropic, porteur du projet "Eco-ex" associant chercheurs, industriels, producteurs et pouvoirs publics.
L'idée est de concevoir de nouveaux produits industriels au service de la santé, de l'alimentation ou de la cosmétique en révélant les "secrets" contenus dans les plantes, fruits et légumes de la Réunion ou ses poissons, par un procédé d'extraction propre de leurs composés.
"Qui sait que nos ananas Victoria, considérés comme les meilleurs du monde, offrent de précieuses propriétés anti-inflammatoires, digestives, voire anti cancéreuses en complément des thérapies classiques ?", interroge Claire Desvignes, chargée de mission recherche.
"Qui sait que la mangue José regorge d'antioxydants au pouvoir antimicrobien indispensables à la santé humaine?", ajoute-t-elle. "Pour un filet de thon, nous fabriquons 50% de déchets. C'est aberrant de les jeter alors qu'ils contiennent beaucoup d'acides gras que l'on peut fixer avec des antioxydants présents dans nos fruits et légumes", renchérit Justine Mehaut, représentante de la société de pêche SAPMER.
Le projet est parti d'un constat simple: malgré une exceptionnelle bio-diversité, les ressources naturelles de la Réunion sont sous-exploitées, alors que le marché mondial des produits naturels est en pleine croissance.
DHEA et brevets
La fabrication d'omégas 3 ou de la DHEA (compléments alimentaires issus de poissons utilisés en prévention du vieillissement et des maladies cardio-vasculaires) a connu une croissance de 14% ces trois dernières années, selon une étude européenne citée par Qualitropic.
Le marché des antioxydants naturels -actuellement dominé par les pépins de raisin et le thé vert - s'est élevé à 1 milliard d'euros en 2012, selon la même source.
"Il n'était pas question de laisser passer ce train", explique Jean-Pierre Avril, producteur et ex-président de Qualitropic qui a monté le projet Eco-ex. D'autant qu'une "étude de faisabilité poussée" sur le potentiel des produits locaux et les recherches menées par les chercheurs de l'Université de la Réunion et du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) ont montré que la Réunion ne manquait pas d'atouts.
"Nous savons aujourd'hui quoi faire et comment le faire", résume M. Avril qui se donne un an pour faire émerger un produit fini et cinq ans pour atteindre la rentabilité de la structure.
Pour conquérir le marché international, Eco-ex mise sur des procédés propres - dont certains ont déjà été brevetés -, à l'inverse des grands groupes industriels présents sur le secteur qui utilisent des produits polluants, comme les solvants.
Un consortium d'entreprises présentes dans les secteurs agricoles et de la pêche a été constitué par la création de la SAS Eco-Ex, soutenue par l'Université, les banques, les collectivités locales. L'investissement total s'élève à 7 millions d'euros et le démarrage de l'activité est prévu fin avril.
"C'est une chance inouïe pour la Réunion. On va montrer notre savoir faire, faire partie des pays les plus en pointe sur ces technologies. On n'est plus en train de pleurer!", s'est réjoui Jean Chatel.
Le projet réunionnais "Eco-ex", contraction de "éco-extraction", vient de recevoir le soutien du gouvernement au travers d'un financement de 2 millions d'euros du programme "Investissements d'avenir" visant à encourager l'innovation en France.
"C'est une très belle aventure qui nous attend", lance, tout sourire, Jean Chatel, industriel spécialisé dans la fabrication de rhum et président du pôle de compétitivité Qualitropic, porteur du projet "Eco-ex" associant chercheurs, industriels, producteurs et pouvoirs publics.
L'idée est de concevoir de nouveaux produits industriels au service de la santé, de l'alimentation ou de la cosmétique en révélant les "secrets" contenus dans les plantes, fruits et légumes de la Réunion ou ses poissons, par un procédé d'extraction propre de leurs composés.
"Qui sait que nos ananas Victoria, considérés comme les meilleurs du monde, offrent de précieuses propriétés anti-inflammatoires, digestives, voire anti cancéreuses en complément des thérapies classiques ?", interroge Claire Desvignes, chargée de mission recherche.
"Qui sait que la mangue José regorge d'antioxydants au pouvoir antimicrobien indispensables à la santé humaine?", ajoute-t-elle. "Pour un filet de thon, nous fabriquons 50% de déchets. C'est aberrant de les jeter alors qu'ils contiennent beaucoup d'acides gras que l'on peut fixer avec des antioxydants présents dans nos fruits et légumes", renchérit Justine Mehaut, représentante de la société de pêche SAPMER.
Le projet est parti d'un constat simple: malgré une exceptionnelle bio-diversité, les ressources naturelles de la Réunion sont sous-exploitées, alors que le marché mondial des produits naturels est en pleine croissance.
DHEA et brevets
La fabrication d'omégas 3 ou de la DHEA (compléments alimentaires issus de poissons utilisés en prévention du vieillissement et des maladies cardio-vasculaires) a connu une croissance de 14% ces trois dernières années, selon une étude européenne citée par Qualitropic.
Le marché des antioxydants naturels -actuellement dominé par les pépins de raisin et le thé vert - s'est élevé à 1 milliard d'euros en 2012, selon la même source.
"Il n'était pas question de laisser passer ce train", explique Jean-Pierre Avril, producteur et ex-président de Qualitropic qui a monté le projet Eco-ex. D'autant qu'une "étude de faisabilité poussée" sur le potentiel des produits locaux et les recherches menées par les chercheurs de l'Université de la Réunion et du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) ont montré que la Réunion ne manquait pas d'atouts.
"Nous savons aujourd'hui quoi faire et comment le faire", résume M. Avril qui se donne un an pour faire émerger un produit fini et cinq ans pour atteindre la rentabilité de la structure.
Pour conquérir le marché international, Eco-ex mise sur des procédés propres - dont certains ont déjà été brevetés -, à l'inverse des grands groupes industriels présents sur le secteur qui utilisent des produits polluants, comme les solvants.
Un consortium d'entreprises présentes dans les secteurs agricoles et de la pêche a été constitué par la création de la SAS Eco-Ex, soutenue par l'Université, les banques, les collectivités locales. L'investissement total s'élève à 7 millions d'euros et le démarrage de l'activité est prévu fin avril.
"C'est une chance inouïe pour la Réunion. On va montrer notre savoir faire, faire partie des pays les plus en pointe sur ces technologies. On n'est plus en train de pleurer!", s'est réjoui Jean Chatel.