La Polynésie toujours tributaire des marchés extérieurs


Tahiti, le 7 novembre 2024 - Malgré une diminution du déficit de la balance commerciale, la Polynésie française demeure largement dépendante des marchés internationaux. En témoignent les derniers chiffres de l'ISPF pour l'année 2023, où seul le secteur de la perle parvient à se démarquer à l'export.
 
Si, par rapport à 2022, le déficit de la balance commerciale diminue de 3%, les derniers chiffres de l'Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) font une nouvelle fois état d'un bilan défavorable du commerce extérieur pour l'année 2023. En somme, la Polynésie française continue d'importer massivement et peine à faire valoir ses différents produits à l'étranger. Seule exception, l'exportation prospère des produits perliers, représentant 79% de la valeur des exportations locales (17 milliards de francs) avec ses 17 tonnes de perles de culture brutes. Un secteur qui permet à la valeur des exportations locales de croître de 93% entre 2022 et 2023, mais qui ne saurait camoufler à lui seul la dépréciation des autres produits locaux sur les marchés extérieurs.  
 
À l'exemple du poisson – second produit le plus exporté de la Polynésie française – et notamment du thon, dont la valeur a reculé de 5% mais dont le volume a, quant à lui, progressé de 5%, représentant ainsi 2,3 milliards de francs pour 1 800 tonnes. Une baisse de la valeur due principalement à la diminution du prix au kilogramme des poissons frais et réfrigérés, passant de 1 420 francs en 2022 à 1 300 francs en 2023. Du côté de la vanille, le bilan est encore plus mauvais puisque le volume des exportations a reculé de 20% en 2023, avec un prix au kilogramme de 55 300 francs, soit 3% plus cher qu'en 2022. Les exportations de mono’i ont, quant à elles, décru de 9% en valeur et de 16% en volume. Idem pour les exportations de noni qui ont souffert d'une diminution de leur valeur et de leur volume de 34%.
 
Au niveau des importations, ces dernières sont croissantes pour les entreprises et stables pour les ménages. En 2023, la valeur des biens importés à destination des entreprises atteint 105 milliards de francs, soit une hausse de 8% par rapport à 2022, et concerne surtout les biens d'équipement. Pour ce qui est des importations destinées aux ménages, elles restent relativement stables, malgré une légère baisse de 4% en valeur et 5% en volume des produits agroalimentaires tels que les viandes, les produits laitiers et les préparations à base de céréales. Néanmoins, la Polynésie française commande à valeur équivalente – environ 7% de chaque catégorie – des préparations de viandes, de poissons, de légumes et de fruits, ainsi que des préparations alimentaires diverses comme le café, les soupes ou encore les sauces, ainsi que les boissons, les liquides alcooliques et le vinaigre.  

le Jeudi 7 Novembre 2024 à 16:49 | Lu 2431 fois