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La Polynésie représentée au 2ème colloque national des Aires marines protégées


La Polynésie représentée au 2ème colloque national des Aires marines protégées
Dans le cadre des travaux du comité de pilotage pour la création du Conservatoire polynésien des espaces gérés (CPEG), une délégation de la Polynésie française composée du ministre des ressources maritimes et des représentants des ministres de l’aménagement, de l’environnement et du tourisme, s’est rendue en métropole du 15 au 20 novembre dernier.

Ce déplacement, financé par l’Agence des aires marines protégées, avait pour but d’assister au deuxième colloque national des Aires marines protégées à la Rochelle du 15 au 17 novembre, mais également de rencontrer les principaux partenaires du CPEG que sont le Conservatoire du littoral et l’Agence des aires marines protégées.

Ayant pour objectif de compléter la stratégie nationale d’aires marines protégées adoptée en 2007 qui ne tenait compte que des façades maritimes métropolitaines, ce colloque a permis d’intégrer les collectivités d’outre-mer dans la révision de ce document.

En effet, le discours d’ouverture du président de l’Agence des aires marines protégées, le député Jérôme Bignon, a rappelé le rôle primordial de l’outre-mer pour atteindre les objectifs nationaux de 20 % tels que définis par le Grenelle de la mer. Cette prise de conscience s’est d’ailleurs manifestée par la place occupée par l’outre-mer durant ces trois jours, notamment lors de la table ronde des élus et des ateliers de travail.

Avec ses 5,5 millions de km2 de ZEE, représentant ainsi plus de 47 % de l’espace maritime français, la Polynésie française s’est imposée comme partenaire clé dans la poursuite des engagements de l’Etat en matière d’aires marines protégées. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Polynésie française s’est vue attribuer l’honneur d’ouvrir la présentation des initiatives en termes de création et de gestion d’aires marines protégées en outre-mer. Le Pays a ainsi pu exposer sa stratégie en la matière.

Cette stratégie, dont la philosophie principale est de replacer les hommes et femmes au cœur de nos actions, est en phase avec les stratégies des autres territoires d’outre-mer.

Par ailleurs, à la suite de cette présentation, l’atelier consacré aux outre-mer a permis de rappeler la place prépondérante que la France se doit d’accorder à ses territoires ultra-marins, notamment en renforçant leur représentation dans l’élaboration des stratégies nationales en matière environnementale, à commencer par la prise en compte plus systématique des travaux menés localement comme le Grenelle de la mer en Polynésie.

Il s’avère également nécessaire de développer un partenariat avec la Marine nationale et l’Action de l’Etat en mer (AEM) pour la surveillance des AMP en zone hauturière, notamment pour la Polynésie française qui dispose d’une ZEE aussi vaste que l’Europe.

Intégrer la surveillance des AMP dans la zone du large, dans la fonction de garde côte permettrait en outre, de compléter les moyens souvent très légers des gestionnaires, mais aussi de mener des actions d’information, voire d’embarquer sur les patrouilleurs de l’AEM, des personnes habilitées à la police de l’environnement.

Enfin, la Polynésie française a exprimé le souhait d’un rééquilibrage des financements publics dédiés à la réalisation des objectifs de 20% d’AMP d’ici 2020, en fonction des surfaces de ZEE et des enjeux. Etant entendu qu’il conviendra de rechercher également d’autres sources de financement publics ou privés, et de réfléchir à une fiscalité pouvant financer les actions environnementales.

Le projet de CPEG, actuellement mené en inter-ministérialité, et qui représente l’un des moyens de la mise en œuvre de cette stratégie, a également fait l’objet d’une présentation. Une telle structure, innovante de par ses missions de gestion intégrée des espaces marins, littoraux et terrestres et sa gouvernance interministérielle et partenariale, a suscité l’intérêt des participants et notamment des représentants du ministère d’Etat de l’écologie.

A la suite de cette présentation qui a mis en lumière la problématique majeure du financement de la structure, ces derniers ont proposé à la délégation d’appuyer le comité de pilotage pour le lancement et le suivi de l’étude économique financée par l’agence des aires marines protégées. Cet appui se concrétiserait notamment par la rédaction d’un cahier des charges pour le recrutement d’un économiste, dont la mission serait d’étudier l’ensemble des moyens financiers pour permettre à la future structure un fonctionnement pérenne.


Rédigé par extrait du conseil des ministres le Mercredi 1 Décembre 2010 à 14:27 | Lu 485 fois