Tahiti, le 11 avril 2024 - C’est un rapport qui est un peu passé sous les radars en fin d’année 2023. Le ministère de l’Éducation nationale a établi la situation de la lecture publique dans les outre-mer, à savoir la présence de bibliothèques publiques, et le constat pour la Polynésie française est en dessous des attentes du ministère.
Un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, paru fin 2023, dresse un état des lieux de la lecture publique dans les onze territoires ultra-marins habités qui présentent des caractéristiques géographiques, institutionnelles, démographiques et linguistiques spécifiques. Il constate que, par-delà la singularité de chacun d’entre eux, les bibliothèques publiques sont globalement en retrait par rapport à leurs consœurs hexagonales.
Dans son rapport, l’Inspection générale de l’éducation dresse une Polynésie française en “sous-équipement de longue date en matière de lecture publique”. “La situation de la lecture publique en Polynésie française en 2023 reste identique, à peu de choses près, à celle qui prévalait en 2004, date de la dernière mission sur place de l’Inspection générale, qui constatait que rien ou presque n’avait changé depuis 1986 et le déplacement sur place du responsable des bibliothèques publiques du ministère de la Culture, et l’engagement consécutif d’un plan de développement resté largement inachevé”, résume le rapport.
“L’unique bibliothèque publique dûment répertoriée est celle qu’abrite la Maison de la culture, établissement public de la Polynésie française. La surface en atteint 375 m² ; c’est peu dire qu’elle ne suffit pas à répondre aux besoins de la population d’une agglomération de 166 267 habitants”, poursuit ce bilan qui dresse une culture statique sur ce volet.
Soumis aux recettes générées par les spectacles qui se déroulent dans la Maison de la culture, le budget d’acquisition est aléatoire. Il s’élève en 2023 à 29 000 € (3,48 millions de francs), auxquels s’ajoute une subvention de la Mission aux affaires culturelles de 7 162 € (855 840 francs), soit un total de 36 162 € (presque 4,3 millions de francs).
Une nouvelle bibliothèque en 2029, au mieux
Différents projets de création d’une bibliothèque publique de taille suffisante à Papeete se sont succédé. Le dernier en date consisterait à aménager une médiathèque de 1 258 m² au sein d’un nouveau centre culturel, le pôle Paofai. L’avant-projet définitif de l’équipement a été remis en juillet 2019, le permis de construire, déposé. Depuis lors, le début de l’opération est retardé par plusieurs contentieux portant sur le foncier, qui font l’objet de procédures devant les tribunaux. À ce jour, le calendrier prévisionnel estime possible une ouverture en 2029, au mieux.
Pour le moment, la première des observations formulées par l’Inspection générale en 2004 est toujours valide : “La lecture publique, en Polynésie française, est en situation de sous-développement”. “L‘absence de bibliothèque de rayonnement territorial constitue un élément d’explication de l‘état embryonnaire de la lecture publique”, conclut le rapport.
Un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, paru fin 2023, dresse un état des lieux de la lecture publique dans les onze territoires ultra-marins habités qui présentent des caractéristiques géographiques, institutionnelles, démographiques et linguistiques spécifiques. Il constate que, par-delà la singularité de chacun d’entre eux, les bibliothèques publiques sont globalement en retrait par rapport à leurs consœurs hexagonales.
Dans son rapport, l’Inspection générale de l’éducation dresse une Polynésie française en “sous-équipement de longue date en matière de lecture publique”. “La situation de la lecture publique en Polynésie française en 2023 reste identique, à peu de choses près, à celle qui prévalait en 2004, date de la dernière mission sur place de l’Inspection générale, qui constatait que rien ou presque n’avait changé depuis 1986 et le déplacement sur place du responsable des bibliothèques publiques du ministère de la Culture, et l’engagement consécutif d’un plan de développement resté largement inachevé”, résume le rapport.
“L’unique bibliothèque publique dûment répertoriée est celle qu’abrite la Maison de la culture, établissement public de la Polynésie française. La surface en atteint 375 m² ; c’est peu dire qu’elle ne suffit pas à répondre aux besoins de la population d’une agglomération de 166 267 habitants”, poursuit ce bilan qui dresse une culture statique sur ce volet.
Soumis aux recettes générées par les spectacles qui se déroulent dans la Maison de la culture, le budget d’acquisition est aléatoire. Il s’élève en 2023 à 29 000 € (3,48 millions de francs), auxquels s’ajoute une subvention de la Mission aux affaires culturelles de 7 162 € (855 840 francs), soit un total de 36 162 € (presque 4,3 millions de francs).
Une nouvelle bibliothèque en 2029, au mieux
Différents projets de création d’une bibliothèque publique de taille suffisante à Papeete se sont succédé. Le dernier en date consisterait à aménager une médiathèque de 1 258 m² au sein d’un nouveau centre culturel, le pôle Paofai. L’avant-projet définitif de l’équipement a été remis en juillet 2019, le permis de construire, déposé. Depuis lors, le début de l’opération est retardé par plusieurs contentieux portant sur le foncier, qui font l’objet de procédures devant les tribunaux. À ce jour, le calendrier prévisionnel estime possible une ouverture en 2029, au mieux.
Pour le moment, la première des observations formulées par l’Inspection générale en 2004 est toujours valide : “La lecture publique, en Polynésie française, est en situation de sous-développement”. “L‘absence de bibliothèque de rayonnement territorial constitue un élément d’explication de l‘état embryonnaire de la lecture publique”, conclut le rapport.
Liste des recommandations
- Inciter les territoires polynésien et néo-calédonien à intégrer le dispositif national de recueil des données statistiques des bibliothèques territoriales.
- Augmenter, pour une durée limitée, le nombre de postes de conseillers pour le livre et la lecture au sein des services déconcentrés du ministère de la Culture pour renforcer l’accompagnement des projets de bibliothèques dans les territoires ultra-marins.
- Régulariser les modalités de collecte du dépôt légal outre-mer par la signature de conventions ad hoc entre les institutions dépositaires et la Bibliothèque nationale de France.
- Confier aux bibliothèques nationales ressortissant du ministère de la Culture (Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque publique d’information) l’objectif de mieux intégrer les bibliothèques ultra-marines dans leurs dispositifs de coopération.
- Aider les collectivités dont dépendent les bibliothèques départementales, là où elles existent, à renforcer leurs capacités d’accompagnement des projets des bibliothèques municipales et à en faciliter l’émergence.
- Faciliter, pour les étudiants et les personnels en poste résidents des territoires ultramarins, l’accès à des formations diplômantes de cadres des bibliothèques.
- Mettre ou remettre en place, en outre-mer, des dispositifs de formation initiale et continue dans le domaine des sciences de l’information et des bibliothèques.
- Favoriser la création ou la réouverture de diplômes d’université ou de licences professionnelles “Métiers des bibliothèques et de la documentation” dans les universités ultra-marines.
- Faciliter l'accès des étudiants et des personnels en poste au diplôme de cadre opérationnel des bibliothèques et de la documentation (COBD) de l’école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques.
- Faciliter, par un soutien financier apporté aux collectivités, le recrutement de cadres de bibliothèques.
- Optimiser l’organisation de la maîtrise d’ouvrage des projets ultra-marins de lecture publique en facilitant l’appropriation par les collectivités des dispositifs existants auprès des secrétariats généraux aux affaires régionales (Sgar) ou assimilés en matière d’ingénierie et de gestion de projets.
- Créer, au profit des collectivités territoriales d’outre-mer, un fonds financier spécifique dédié au développement de la lecture publique.
- Utiliser pour ce faire le vecteur du concours particulier de la dotation générale de décentralisation.
- Étendre le bénéfice du concours particulier des bibliothèques de la dotation générale de décentralisation aux collectivités qui n’en bénéficient pas actuellement.
- Affecter les crédits correspondants au financement de postes de cadres territoriaux des bibliothèques et à leur formation.
- Inscrire ce dispositif d’accompagnement des collectivités territoriales dans une durée de cinq ans, renouvelable une fois.
- Créer au sein du Centre national du livre une dotation exceptionnelle d’aide aux acquisitions d’imprimés pour les bibliothèques ultra-marines.
- Mettre en place une évaluation de ce programme exceptionnel.