La Polynésie au centre du monde tech


Tahiti, le 26 juillet 2020 – La French Tech Polynésie a dévoilé ce week-end la présentation des 186 candidatures au concours Tech4Islands Awards 2020. Des solutions écologiques, concrètes et économiquement viables provenant de 37 pays et territoires du monde, axées notamment sur l'énergie, la mer ou encore l'économie circulaire…
 
Le monde de la tech et de l'innovation vient de mettre un véritable coup de projecteur sur la Polynésie française. La deuxième édition du concours Tech4Islands Awards, initiée par la French Tech Polynésie, a rassemblé pas moins de 186 candidats originaires de 37 pays et territoires différents. Un "phénoménal record de candidatures", pour la French Tech, qui a reçu trois fois plus de solutions que lors de la première édition du concours l'an dernier. Outre les 14 projets polynésiens –détaillés ci-contre– et 17 projets calédoniens, on retrouve des candidats originaires de Guadeloupe, Martinique, métropole mais aussi de Belgique, Dubaï, Etats-Unis, Suisse, Pays-Bas, Irlande, Italie ou encore Canada, Niger ou Japon…
 
A chaque fois, les candidats ont proposé leur solution "innovante, concrète et rapidement déployable" adaptée aux problématiques des îles. Les projets des candidats devant s'inscrire dans une dynamique de "durabilité, de résilience, d’adaptabilité aux spécificités des territoires insulaires, de bien-être des populations et de création d’emplois nouveaux". Des bateaux intelligents de transports de passagers sans émission polluante, une "banque de venins" pour valoriser durablement les 140 espèces de cônes en Polynésie française pour des usages en pharmacologie, une poubelle intelligente qui trie, broie et emballe des déchets recyclables proposée par une startup américaine ou encore une société chypriote qui a conçu une solution de stockage, conservation et transport de l'énergie électrique… Des solutions qui sont toutes consultables sur le site Tech4Islands.
 
De l'innovation à l'emploi dans les îles
 
Dans les prochaines semaines, un jury de présélection constitué de représentants du monde de l'économie, de l'entrepreneuriat, de la recherche et de l'innovation du Pacifique va retenir 12 finalistes d'ici le 9 septembre prochain. Ces 12 solutions seront ensuite envoyées au jury final constitué de sommités de l'innovation et de la recherche à l'international. Parmi eux le président de l'Association des Pays et Territoires d'outre-mer de l'Union Européenne, Olivier Gaston, l'ancienne ministre française de la Culture et co-fondatrice du fonds d'investissement Korelya Capital, Fleur Pellerin, la présidente du Conseil national du Numérique, Salwa Toko ou encore le président de la Grande école du numérique et P-dg de l'entreprise européenne de services numériques Fabernovel, Stéphane Distinguin…
 
Les meilleures solutions seront ensuite présentées au Tech4Islands Summit (ex-Digital Festival Tahiti) qui se tiendra à Tahiti du 22 au 24 avril 2021. "Ça nous place au centre du Pacifique comme étant un hub d'innovation très important", se satisfait le président de la French Tech Polynésie, Olivier Kressmann. "On le montre d'ailleurs par le côté d'incubation que l'on a déjà dans les îles, mais aussi parce qu'on fédère autour de nous le monde de la recherche et de l'université. Pas que le monde des startups". Enfin, parce que ce concours n'est pas "fait pour faire joli", les solutions Tech4Islands devront permettre d'apporter demain –notamment à destination des jeunes– "de l'emploi pour les îles". "Pour nos îles", précise Olivier Kressmann.
 

Olivier Kressmann, président de la French Tech Polynésie : "Extraordinaire d'avoir autant de candidatures"

Vous vous attendiez à autant de candidats ?
 
"C'est incroyable, mais en même temps c'est la vraie traduction de la place que la Polynésie prend dans le domaine de l'innovation dans la problématique des îles. Et je trouve ça extrêmement fort. C'est une vraie reconnaissance au niveau international de ce sur quoi on a travaillé depuis trois ans. Et qui se révèle encore plus aujourd'hui avec effectivement une dimension internationale. Le fait d'avoir fait le concours cette fois-ci franco-anglais a évidemment élargi le panel. Il a aussi beaucoup été élargi sur l'Océanie. Donc c'est vraiment quelque chose qui est extraordinaire pour nous d'avoir autant de candidatures. On en attendait à peu près 120. On en est à 186. Et surtout on n'aurait jamais pensé avoir plus d'une trentaine de pays concourant."
 
Est-ce qu'il y a des tendances qui se dégagent dans ces solutions cette année ?
 
"J'ai commencé à les regarder et il le faut, puisque de ces 186 dossiers il va falloir en sortir 12 d'ici la mi-septembre pour le grand jury final. Autant vous dire que le mois d'août va être extrêmement studieux. Et il faut regarder ça vraiment posément, parce que toutes les solutions sont relativement impressionnantes… Ce qui ressort a priori de façon assez forte, ce sont des solutions dans le domaine de l'énergie et bien sûr très engagées dans le domaine de la mer. Et puis des solutions très engagées également dans tout ce qui est économie circulaire, le traitement des déchets sous tous ses moyens, sous toutes ses formes. Et ça aussi c'est très intéressant parce que c'était un point que les tāvana nous avaient remonté de façon assez insistante au dernier congrès des communes à Rikitea. Après, je suis loin d'avoir encore balayé toutes ces solutions. Mais c'est quand même intéressant de voir qu'on est au moins sur des solutions qui collent tout à fait sur nos îles et qui sont capables de se mettre en place très rapidement dans nos archipels."
 
Est-ce que ces solutions sont économiquement viables ou est-ce qu'il ne s'agit que de prototypes encore théoriques pour certaines ?
 
"Parmi les critères du concours, il fallait que ces solutions ne soient pas des prototypes. On est sur des solutions qui sont déjà validées, voire en cours de déploiement. C'est ce qui est intéressant. On n'est pas sur des chimères ou autres… On est sur des choses beaucoup plus intéressantes et concrètes. Maintenant, elles sont aussi toutes très écologiques, pleines de logiques de problématiques carbone, éco-responsable… Des réponses finalement à tous les critères que l'on a voulu donner à notre concours. D'être plus dans l'autosuffisance, dans le fonctionnement de choses qui sont plus respectueuses de la nature. Globalement, voilà ce qu'on voulait. Traduire le fait que les îles peuvent porter des sujets qui sont propres et économiquement intéressants."
 

Les projets des 186 candidats

Retrouvez l'intégralité des présentations des 186 solutions sur le site Tech4Islands.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 27 Juillet 2020 à 09:25 | Lu 2803 fois