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La "Planète PME" gravite autour de la Relance


Christophe Plee (CGPME Polynésie), Jean-Christophe Bouissou, ministre de la Relance économique, Lionel Beffre, le haut-commissaire, Cherifa Linossier (CGPME Nouvelle Calédonie), Jean-François Roubaud (Président de la CGPME France)
Christophe Plee (CGPME Polynésie), Jean-Christophe Bouissou, ministre de la Relance économique, Lionel Beffre, le haut-commissaire, Cherifa Linossier (CGPME Nouvelle Calédonie), Jean-François Roubaud (Président de la CGPME France)
ARUE, 9 octobre 2014 - L'édition 2014 du grand salon professionnel des Petites et Moyennes Entreprises "Planète PME" s’est tenu ce jeudi. Les patrons et créateurs d’entreprises ont pu y trouver tout ce qu’il leur faut pour se lancer ou développer leur activité, mais le thème était surtout politique, avec deux conférences sur la relance.

Vingt-neuf entreprises ou administrations spécialisées dans le service aux entreprises étaient rassemblées ce mercredi 9 octobre à l’hôtel Radisson d'Arue pour le salon Planète PME organisé par la représentation polynésienne de la Confédération générale des Petites et moyennes entreprises (CGPME). Un patron ou un porteur de projet pouvaient tout y trouver pour ses besoins professionnels : des bons prix pour un prestataire de nettoyage ou des abonnements téléphoniques, engager un expert-comptable, recevoir des conseils sur la médecine du travail, et même visiter les institutions de financement.

Les entreprises avides de réformes

Christophe Plée, le président de la CGPME, explique que l’événement est désormais bien ancré : "Nous sommes là pour revenir tous les deux ans quoi qu’il en coûte, parce que c’est la seule manifestation qui vienne en soutien des entreprises et des patentés polynésiens. Pour les entreprises, on trouve tout ce qu’il faut ici, et en plus on agrémente avec des petites conférences. Ce matin on a Émile Ntamack (international de rugby) qui va faire un parallèle avec le sport, et cet après-midi il y aura la fiscalité avec Jean-Christophe Bouissou, le ministre de l’Économie, qui va venir discuter avec nous. Et ça c’est important. Le thème de cette année c’est la relance. Nos demandes au gouvernement tournent autour de la création de packages fiscaux et de la simplification : il faut faire en sorte que les investisseurs aient envie d’investir en Polynésie".

Son confrère Jean-François Roubaud, président de la CGPME française et invité d’honneur du salon, est sur la même ligne, en insistant sur le code du travail : "Nous avons les même difficultés en France et en Polynésie, un petit peu moins sensible chez vous. Les entreprises manquent de carnet de commande, elles ont des difficultés à trouver des financements et elles ont des charges qui sont trop élevées. Elles ne peuvent pas reconstituer leurs marges et investir. Nos conseils c’est d’essayer de trouver des financements, surtout des crédits de trésorerie pour les très petites entreprises, d’assouplir la fiscalité, et de baisser les charges. Ça devient ridicule. Et il ne faut surtout pas faire un copier-coller de ce qu’il se fait en France pour l’appliquer ici. Vous avez déjà un code du travail qui est compliqué, mais tellement moins que le nôtre… Ne le complexifiez pas, au contraire, c’est la souplesse qui permettra d’embaucher. Je connais vos difficultés sur les CDD qui sont quasiment en totalité requalifiés en CDI parce que les motifs ne sont pas bons : travaillons avec les partenaires sociaux, les syndicats de salariés, pour voir comment on peut améliorer ça. Ce sera au profit de la création d’emploi".

Le gouvernement se dit prêt à écouter les entrepreneurs

Jean-Christophe Bouissou, ministre de la Relance Économique, a justement participé à un débat dans l’après-midi sur les instruments fiscaux et financiers au service de la relance. Il se dit à l’écoute des entreprises : "Si on a entrepris de rencontrer les groupements professionnels par secteurs, c’est que l’on souhaite maintenant regarder plus en profondeur les difficultés de ces entreprises pour trouver ensemble des solutions possibles. Nous ne faisons pas de promesses, mais si dans ces secteurs nous pouvons trouver une, deux ou trois mesures pour permettre à ces entreprises de repartir, nous le ferons. La deuxième chose c’est la question du coût du travail qui revient souvent. Il s’agit de montrer qu’il y a une volonté à notre niveau d’aller dans ce sens-là, dans le dialogue social".

Il espère aussi pouvoir rapprocher les économies polynésiennes et calédoniennes, par exemple avec une conférence annuelle. Le ministre est enfin allé dans le sens de Jean-François Roubaud sur la requalification des CDD : "aujourd’hui il faut beaucoup plus préserver les entreprises au lieu de les accabler".

L’avis des petits patrons sur la relance

Hugues Cochard, DG de JCM Conseil en Immobilier

"Nous lançons une nouvelle activité pour reprendre des entreprises ou des locaux professionnels. On voit qu’il y a une tendance positive depuis le début de l’année avec la stabilité politique, les gens croient en l’avenir. Les gens qui avaient de l’argent et le plaçaient en dehors du Fenua, les deux années passées, sont revenus cette année. Il y a aussi de nouveaux arrivants français qui viennent investir à Tahiti et Bora. Mais dans l’immobilier, ce sont les conditions des banques qui sont devenues beaucoup plus difficiles".


Philippe de Villèle, directeur de P2V Creation Tahiti (export de bijoux) et de Villèle Travaux Sous-marins

"On sent à peine un soubresaut. Au niveau des chantiers sous-marins il y a quelques chantiers qui sortent mais ça manque encore du grand pas en avant. Il y a des choses à faire, mais les réponses sont trop tardives, les appels d’offres sont mal gérés avec des entreprises qui ne sont pas du tout compétentes dans le domaine qui remportent des marchés… Et il faudrait mettre un peu d’éclaircissements sur certaines choses. Par exemple dans la formation il y a des entreprises dans le privé qui se font concurrencer par la CCISM et le SEFI, au lieu de venir les voir et de leur proposer des partenariats…"


Feniaiti et David, porteurs de projet

"Nous voulons ouvrir un petit snack à la Presqu’île, et on est venu s’informer sur comment démarrer une entreprise. On voit que c’est un peu difficile, il y a beaucoup de papiers à faire et de procédures administratives. Pour aider les créateurs, il faudrait demander moins de papiers et avoir plus d’aides dans les démarches. Mais pour le financement, c’est difficile pour les jeunes".


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 9 Octobre 2014 à 15:02 | Lu 1253 fois