Alain JOCARD / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 26/07/2023 - Les vacances et la rentrée s'annoncent orageuses: le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a questionné mercredi "la volonté des partenaires de poursuivre la Nupes" après des mois de tensions et de désaccords.
Deux jours après une visio-conférence privée lundi entre dirigeants de LFI, du Parti socialiste, d'EELV et du Parti communiste, Manuel Bompard, chef du mouvement mélenchoniste, a lancé un pavé dans la mare sur son blog.
"Soyons honnêtes: ces multiples refus nous alertent sur la volonté sincère de nos partenaires de poursuivre la Nupes", a-t-il écrit, en référence à l'impossibilité d'approfondir la coalition de gauche ces derniers mois.
Il a énuméré plusieurs chantiers, et en premier lieu celui des élections européennes de 2024. Les Verts et les communistes ont déjà nommé leurs chefs de file respectifs et estiment que le scrutin, à la proportionnelle sur un tour, n'est pas propice à la même alliance qu'aux législatives de 2022.
"Que valent un ou deux sièges hypothétiques de plus face à l'opportunité de battre les listes de Macron et Le Pen et de donner un immense souffle d'espoir au pays?", s'est désolé Manuel Bompard.
Il a déploré aussi "l'exclusion de LFI" de l'accord partiel pour les sénatoriales de septembre, officiellement en raison du manque d'ancrage local de la formation de Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Bompard a regretté également que la Nupes n'ait pas pu s'étoffer avec un "parlement" de dialogue politique et intellectuel ou avec la possibilité d'une adhésion directe par les militants.
Intérêts divergents
Cette "alerte" sonne comme un coup de semonce de la part du lieutenant du triple candidat à la présidentielle. Elle est un indice de plus pour ceux qui, au sein de la coalition, estimaient ces derniers mois que les Insoumis anticipent la fin de la Nupes, à leurs yeux pas assez opérationnelle.
"S'il y avait une once de sincérité, Bompard n'aurait pas publié cette note... La Nupes ne peut pas fonctionner par des oukazes publics et il le sait", réagit un parlementaire écologiste.
"Il travaille à l'hypothèse que la Nupes disparaisse" et anticipe en "voulant apparaître comme celui qui a tout tenté", poursuit cet élu proche de la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.
M. Mélenchon "veut rester chef de son truc" et "à un moment il sera prêt à casser la Nupes", soupire un proche d'Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
"Bien sûr on se chamaille, sur des nuances et parfois plus que des nuances, mais la plupart du temps on est tellement proche sur ce qu’on fait", veut rassurer Olivier Faure.
Ses oreilles ont néanmoins sifflé, mardi, lorsque Jean-Luc Mélenchon a adressé des reproches publics au socialiste, qui relativisait la division de la gauche aux élections législatives espagnoles et en tirait des leçons pour la France : "Olivier Faure raconte des histoires", car "le système électoral espagnol est complètement différent. À l'heure du danger, de tels conseils sont désastreux".
L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, anti-Nupes, observe sur son propre blog que Jean-Luc Mélenchon "est parvenu à rendre tous (ses partenaires) inaudibles, en les marginalisant au sein d’un système conçu pour servir ses seuls intérêts".
Ses intérêts, c'est ce que chacun des partis semble défendre au travers des tensions toujours renouvelées. Le chef du PCF Fabien Roussel s'est une nouvelle fois démarqué lundi en ne signant pas, comme les autres dirigeants, le communiqué commun de la Nupes sur la police. De nombreux députés LFI - et certains communistes - s'en sont émus.
La patronne d'EELV Marine Tondelier, pour sa part, confie à l'AFP: "Quand il titre que la Nupes doit être à la hauteur de l'histoire, Manuel Bompard a raison: cela suppose que chacun prenne de la hauteur... et des vacances".
Deux jours après une visio-conférence privée lundi entre dirigeants de LFI, du Parti socialiste, d'EELV et du Parti communiste, Manuel Bompard, chef du mouvement mélenchoniste, a lancé un pavé dans la mare sur son blog.
"Soyons honnêtes: ces multiples refus nous alertent sur la volonté sincère de nos partenaires de poursuivre la Nupes", a-t-il écrit, en référence à l'impossibilité d'approfondir la coalition de gauche ces derniers mois.
Il a énuméré plusieurs chantiers, et en premier lieu celui des élections européennes de 2024. Les Verts et les communistes ont déjà nommé leurs chefs de file respectifs et estiment que le scrutin, à la proportionnelle sur un tour, n'est pas propice à la même alliance qu'aux législatives de 2022.
"Que valent un ou deux sièges hypothétiques de plus face à l'opportunité de battre les listes de Macron et Le Pen et de donner un immense souffle d'espoir au pays?", s'est désolé Manuel Bompard.
Il a déploré aussi "l'exclusion de LFI" de l'accord partiel pour les sénatoriales de septembre, officiellement en raison du manque d'ancrage local de la formation de Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Bompard a regretté également que la Nupes n'ait pas pu s'étoffer avec un "parlement" de dialogue politique et intellectuel ou avec la possibilité d'une adhésion directe par les militants.
Intérêts divergents
Cette "alerte" sonne comme un coup de semonce de la part du lieutenant du triple candidat à la présidentielle. Elle est un indice de plus pour ceux qui, au sein de la coalition, estimaient ces derniers mois que les Insoumis anticipent la fin de la Nupes, à leurs yeux pas assez opérationnelle.
"S'il y avait une once de sincérité, Bompard n'aurait pas publié cette note... La Nupes ne peut pas fonctionner par des oukazes publics et il le sait", réagit un parlementaire écologiste.
"Il travaille à l'hypothèse que la Nupes disparaisse" et anticipe en "voulant apparaître comme celui qui a tout tenté", poursuit cet élu proche de la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.
M. Mélenchon "veut rester chef de son truc" et "à un moment il sera prêt à casser la Nupes", soupire un proche d'Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
"Bien sûr on se chamaille, sur des nuances et parfois plus que des nuances, mais la plupart du temps on est tellement proche sur ce qu’on fait", veut rassurer Olivier Faure.
Ses oreilles ont néanmoins sifflé, mardi, lorsque Jean-Luc Mélenchon a adressé des reproches publics au socialiste, qui relativisait la division de la gauche aux élections législatives espagnoles et en tirait des leçons pour la France : "Olivier Faure raconte des histoires", car "le système électoral espagnol est complètement différent. À l'heure du danger, de tels conseils sont désastreux".
L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, anti-Nupes, observe sur son propre blog que Jean-Luc Mélenchon "est parvenu à rendre tous (ses partenaires) inaudibles, en les marginalisant au sein d’un système conçu pour servir ses seuls intérêts".
Ses intérêts, c'est ce que chacun des partis semble défendre au travers des tensions toujours renouvelées. Le chef du PCF Fabien Roussel s'est une nouvelle fois démarqué lundi en ne signant pas, comme les autres dirigeants, le communiqué commun de la Nupes sur la police. De nombreux députés LFI - et certains communistes - s'en sont émus.
La patronne d'EELV Marine Tondelier, pour sa part, confie à l'AFP: "Quand il titre que la Nupes doit être à la hauteur de l'histoire, Manuel Bompard a raison: cela suppose que chacun prenne de la hauteur... et des vacances".