La Nouvelle-Calédonie confrontée à la "disette" budgétaire


Nouméa, France | AFP | mardi 28/10/2014 -La Nouvelle-Calédonie va devoir respecter une discipline budgétaire rigoureuse entre 2015 et 2017 en vue de rétablir l'équilibre de ses finances, mis à mal par l'essoufflement de sa croissance, a annoncé mardi le gouvernement local.

"Nous sommes à la fin de la période des grands travaux dans l'industrie minière (nickel) et dans les infrastructures publiques. Or, les relais de croissance sont insuffisants", a déclaré Thierry Cornaille, en charge des finances et du budget au sein de l'exécutif.

Sous l'influence d'investissements miniers colossaux, l'archipel a connu au milieu des années 2000 une période d'euphorie économique, mais depuis trois ans, le taux de croissance stagne à 1%.

Aucune amélioration n'est attendue en 2015, d'autant que les cours du nickel, dont l'île est très riche, sont en berne.

S'exprimant à l'occasion du débat d'orientation budgétaire devant le Congrès, M. Cornaille a souligné qu'en 2013 et 2014, la Nouvelle-Calédonie avait connu des exercices déficitaires et qu'un "plan de redressement" était désormais indispensable.

"La disette budgétaire est là. La priorité est donc de rétablir les équilibres et de retrouver une capacité d'autofinancement, sinon les banques finiront par arrêter de nous prêter", a déclaré Philippe Michel, élu de Calédonie ensemble (centre-droit).

Fin 2014, la dette de la Nouvelle-Calédonie s'élévera à 20 milliards CFP (166 millions d'euros) alors qu'elle était nulle il y a dix ans.

Le gouvernement, collégial mais majoritairement non-indépendantiste, mise sur une plus grande maîtrise des dépenses de personnel et des interventions dans les établissements publics, en hausse de 15% par an. "Il faut maintenir l'effort d'investissement", a préconisé Thierry Cornaille.

Les indépendantistes - 25 élus sur 54 - ont déploré "la vision purement comptable" du gouvernement "sans définition des priorités de l'action publique". Ils ont rappelé que de longue date, ils réclamaient en vain une réforme fiscale globale.

Le débat d'orientation budgétaire s'est tenu à fiscalité constante, mais d'ici la fin de l'année, trois nouveaux prélèvements doivent être votés. Ils devraient rapporter à terme quelque 10 milliards CFP par an (83 millions d'euros), dont plus de 60% seront affectés aux régimes sociaux.

Rédigé par () le Mardi 28 Octobre 2014 à 04:21 | Lu 403 fois