La Ministre de l'outre-mer dit au revoir aux Polynésiens


Marie-Luce Penchard quittait Tahiti ce vendredi matin, après une visite fructueuse durant laquelle elle a pu discuter et partager avec la population des différentes communes de la Polynésie.
La Ministre de l'outre-mer repart après avoir assuré aux polynésiens que l’Etat soutiendrait le redressement économique du pays. En effet, elle appprenait ce matin même la décision de mettre 900 000 euros ( à disposition du pays immédiatement, déclarait-elle lors d’une conférence de presse qui a eu lieu dans le salon d’honneur de l’aéroport de Faa’a.
« Je suis venue m’adresser aux polynésiens pour essayer de trouver avec le Pays une solution pour sortir de la crise et je vous annonce que les engagements seront respectés. L’Etat n’a qu’une parole et j’ai appris ce matin de Paris que sur une enveloppe de 50 millions d’euro prévue pour effectivement participer au redressement financier de la collectivité, nous avons pris la décision ce matin de (tout de suite) débloquer 900 000 Euros (108 millions Fcfp).»
Cet argent servira essentiellement à aider les communes dans le cadre du Contrat de Projets et contribuera à la création d’emplois. Durant ces cinq jours, la ministre a également eu l’occasion de se rapprocher de la population, quelque chose qu’elle a beaucoup apprécié.



«Je retiens (de ces quelques jours passés en Polynésie) beaucoup de choses positives. Je sens une volonté de la part des polynésiens de vouloir se prendre en charge et de vouloir faire face à la difficulté. Aux Marquises, malgré la difficulté, l’éloignement, la complexité de leur organisation ils ont trouvés la force pour s’unir et constituer la première communauté de communes parce qu’ils ont bien conscience que c’est ensemble qu’ils pourront faire face à des besoins considérables et qu’il faut mutualiser les services pour monter les dossiers, pour avoir une structure plus performante et je pense que c’est une bonne chose. »
« Je mesure tous les jours la chaleur de l’accueil des polynésiens, je sens qu’ils ont besoin de cette écoute, qu’ils ont besoin de cette attention et si je peux leur apporter celà, je le ferai. »
 

Quelques regrets mais un bilan plûtôt positif

Bien que cette visite permette de « rattraper la faiblesse de l’autonomie », d’après le Vice-président du pays, Anthony Géros, celui-ci a quand même exprimé son regret que Mme Penchard n’ai pas consacré un espace plus important à une discussion franche avec le gouvernement pour aborder le problème récurrent et important de sa situation économique et financière.
« Comme je dis souvent, un chèque ce n’est pas de l’argent, » a-t-il élaboré. « Aujourd’hui le principal problème de la Polynésie est sa trésorerie. Donc le problème ce ne sont pas les chèques, c’est ce à quoi cet argent va servir. Le travail des parlementaires a été effectué, mais maintenant il reste le travail des politiques, qui n’est pas de mettre en place des relations suggestives pour dire : « on débloque si vous faites ça », c’est de débloquer et de venir contrôler. »
 
Mme Penchard assure avoir abordé avec M. Géros plusieurs sujets, dont les problèmes du pays et de sa situation financière.
Je pense que j’ai toujours été claire sur le statut d’autonomie de la Polynésie française et en même temps j’ai le sentiment, à chaque fois, qu’on nous demande plus d’aide de l’Etat, et souvent ce sont les élus qui nous demandent un accompagnement financier. Il est normal que nous nous assurions que la dépense publique est bien utilisée et surtout qu’elle est utilisée pour les Polynésiens mais l’Etat doit être un recours, un arbitre, un médiateur, un facilitateur, et ne doit pas s’ingérer dans la vie politique de ses territoires. »
 

Rédigé par Maina Perrot le Vendredi 10 Février 2012 à 09:38 | Lu 1606 fois