ERIC PIERMONT / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 30/03/2022 - A proximité immédiate de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours aux cabinets de conseil, en particulier McKinsey, que les adversaires du président-candidat présentent comme le symbole d'une connivence avec les milieux d'affaires.
Depuis la révélation le 17 mars par le Sénat de la forte hausse des contrats de l'exécutif avec des consultants privés depuis 2018, "les oppositions ont réussi à en faire un sparadrap pour nous", reconnaît un responsable de la majorité.
Pour essayer d'éteindre la controverse, le gouvernement a envoyé au front deux ministres, Olivier Dussopt (Budget) et Amélie de Montchalin (Transformation et Fonction Publique) pour une conférence de presse mercredi à Bercy.
"Nous n’avons rien à cacher", a assuré Amélie de Montchalin. Elle a ajouté que le gouvernement prévoyait de "réduire d'au moins 15% le recours aux prestations de conseil externe".
"Aucun cabinet de conseil n’a perçu un milliard d’euros" et "aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme", a assuré M. Dussopt dans cette opération déminage en dénonçant la "récupération politique".
Le temps presse, car à une dizaine de jours du premier tour, tous les adversaires du président-candidat, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, se sont emparés de l'affaire.
"Emmanuel Macron et ses amis tentent de mettre sous le tapis le McKinseyGate, véritable scandale d’État", tacle Jordan Bardella (RN), alors qu’Éric Zemmour accuse Emmanuel Macron "d'avoir renvoyé l'ascenseur" parce que "les gens de McKinsey ont travaillé pour sa campagne électorale" en 2017.
L'écologiste Yannick Jadot promet, lui, que, s'il était élu, ce serait "la fin de l'insupportable arrogance" des cabinets de consultants qui, "à coups de centaines de millions d'euros par an, ont pensé, sur commande des gouvernements, la suppression des lits d'hôpitaux, la réduction des APL et autres réformes brutales".
La polémique est avivée par certains contrats dévoilés par les sénateurs, qui portent sur des réformes clivantes, comme celle des APL, ou encore un rapport sur "les évolutions du métier d'enseignant".
La polémique envahit les réseaux sociaux où Emmanuel Macron est accusé d'avoir utilisé l'argent public au détriment du sanitaire ou de favoriser les intérêts privés.
"Désespérant"
Le président-candidat s'est déjà justifié à deux reprises, sans parvenir à clore le débat. "On a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours. Quand on veut aller très vite et très fort sur une politique, il faut parfois avoir recours à des prestataires extérieurs à l’État", a-t-il encore plaidé à Dijon lundi. "Les trois quarts ont servi à financer le cyber" ou autres "nouvelles menaces".
Et d'ajouter "je ne vais pas, moi, justifier chaque contrat, il faut poser la question au ministre qui l'a passé".
Les opposants "essaient d'en faire les diamants de Bokassa du président, mais ce n'est pas un vrai sujet. Tout le monde utilise les cabinets de conseil", insiste un pilier de la majorité.
Pour la Macronie, l'affaire est d'autant plus sensible qu'elle risque de faire ressurgir l'image du "président des riches" qui a pollué le début du quinquennat.
Un proche du président-candidat a dénoncé mercredi des "boules puantes" de fin de campagne, visant aussi une enquête du site Off Investigation publiée mardi soir qui s'interroge sur le patrimoine d'Emmanuel Macron, se basant sur les déclarations d'une "personnalité proche" de la banque Rothschild assurant sous couvert d'anonymat que ses associés-gérants seraient payés partiellement dans des paradis fiscaux.
Bercy n'a souhaité faire aucune commentaire. "Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve", a réagi l'équipe de campagne de M. Macron.
Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, l'affaire McKinsey est "la preuve de l'immense désarroi des oppositions (...) qui montent en épingle des affaires qui n'existent pas".
"Emmanuel Macron a pendant cinq ans combattu l'évasion fiscale, combattu l'optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital", a-t-il insisté mercredi sur Europe 1, alors que la commission d'enquête du Sénat a également relevé que les entités françaises de McKinsey n'avaient versé aucun impôt sur les sociétés depuis dix ans.
Depuis la révélation le 17 mars par le Sénat de la forte hausse des contrats de l'exécutif avec des consultants privés depuis 2018, "les oppositions ont réussi à en faire un sparadrap pour nous", reconnaît un responsable de la majorité.
Pour essayer d'éteindre la controverse, le gouvernement a envoyé au front deux ministres, Olivier Dussopt (Budget) et Amélie de Montchalin (Transformation et Fonction Publique) pour une conférence de presse mercredi à Bercy.
"Nous n’avons rien à cacher", a assuré Amélie de Montchalin. Elle a ajouté que le gouvernement prévoyait de "réduire d'au moins 15% le recours aux prestations de conseil externe".
"Aucun cabinet de conseil n’a perçu un milliard d’euros" et "aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme", a assuré M. Dussopt dans cette opération déminage en dénonçant la "récupération politique".
Le temps presse, car à une dizaine de jours du premier tour, tous les adversaires du président-candidat, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, se sont emparés de l'affaire.
"Emmanuel Macron et ses amis tentent de mettre sous le tapis le McKinseyGate, véritable scandale d’État", tacle Jordan Bardella (RN), alors qu’Éric Zemmour accuse Emmanuel Macron "d'avoir renvoyé l'ascenseur" parce que "les gens de McKinsey ont travaillé pour sa campagne électorale" en 2017.
L'écologiste Yannick Jadot promet, lui, que, s'il était élu, ce serait "la fin de l'insupportable arrogance" des cabinets de consultants qui, "à coups de centaines de millions d'euros par an, ont pensé, sur commande des gouvernements, la suppression des lits d'hôpitaux, la réduction des APL et autres réformes brutales".
La polémique est avivée par certains contrats dévoilés par les sénateurs, qui portent sur des réformes clivantes, comme celle des APL, ou encore un rapport sur "les évolutions du métier d'enseignant".
La polémique envahit les réseaux sociaux où Emmanuel Macron est accusé d'avoir utilisé l'argent public au détriment du sanitaire ou de favoriser les intérêts privés.
"Désespérant"
Le président-candidat s'est déjà justifié à deux reprises, sans parvenir à clore le débat. "On a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours. Quand on veut aller très vite et très fort sur une politique, il faut parfois avoir recours à des prestataires extérieurs à l’État", a-t-il encore plaidé à Dijon lundi. "Les trois quarts ont servi à financer le cyber" ou autres "nouvelles menaces".
Et d'ajouter "je ne vais pas, moi, justifier chaque contrat, il faut poser la question au ministre qui l'a passé".
Les opposants "essaient d'en faire les diamants de Bokassa du président, mais ce n'est pas un vrai sujet. Tout le monde utilise les cabinets de conseil", insiste un pilier de la majorité.
Pour la Macronie, l'affaire est d'autant plus sensible qu'elle risque de faire ressurgir l'image du "président des riches" qui a pollué le début du quinquennat.
Un proche du président-candidat a dénoncé mercredi des "boules puantes" de fin de campagne, visant aussi une enquête du site Off Investigation publiée mardi soir qui s'interroge sur le patrimoine d'Emmanuel Macron, se basant sur les déclarations d'une "personnalité proche" de la banque Rothschild assurant sous couvert d'anonymat que ses associés-gérants seraient payés partiellement dans des paradis fiscaux.
Bercy n'a souhaité faire aucune commentaire. "Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve", a réagi l'équipe de campagne de M. Macron.
Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, l'affaire McKinsey est "la preuve de l'immense désarroi des oppositions (...) qui montent en épingle des affaires qui n'existent pas".
"Emmanuel Macron a pendant cinq ans combattu l'évasion fiscale, combattu l'optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital", a-t-il insisté mercredi sur Europe 1, alors que la commission d'enquête du Sénat a également relevé que les entités françaises de McKinsey n'avaient versé aucun impôt sur les sociétés depuis dix ans.