Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 20/08/2020 - Sal Khan a compris que la pandémie de Covid-19 allait changer l'enseignement en se rendant compte en février que son site de cours en ligne, la Khan Academy, connaissait un soudain afflux de connexions depuis la Corée du Sud.
"Un enseignant nous a écrit pour nous dire qu'ils utilisaient Khan Academy pour que leurs élèves continuent d'apprendre pendant la fermeture des écoles", dit Sal Khan, fondateur du site, à l'AFP, depuis la Californie.
L'idée du site date de 2004. Sal Khan, alors gestionnaire de fonds d'investissements, voulait donner des cours de mathématiques à une cousine de 12 ans vivant de l'autre côté des Etats-Unis. Il utilise alors une application de tableau blanc en ligne, Yahoo Doodle.
Depuis, la Khan Academy a construit son propre site et s'est ouverte à tous, devenant la plateforme d'enseignement en ligne la plus utilisée de la planète, disponible en 46 langues dont le français, avec une base d'utilisateurs de 100 millions de personnes. Grâce au soutien financier de la fondation Gates, de Google et d'autres, le site est gratuit.
Pour aider les parents confinés avec leurs enfants, Sal Khan a ajouté aux vidéos, articles et contrôles en ligne des outils comme des emplois du temps et des webinaires pour les parents et les enseignants.
"On a aussi dû tester la résistance de nos serveurs", ajoute le fondateur de 43 ans: le nombre d'utilisateurs mensuels a augmenté de moitié, de 20 à 30 millions, et le temps moyen passé sur le site a bondi de deux tiers.
- Sortir les enfants des écrans -
A la veille d'une rentrée scolaire qui sera très virtuelle pour certains pays comme les Etats-Unis, Sal Khan recommande aux familles de s'adapter durablement à l'enseignement en ligne. Par exemple, il conseille de dédier un espace de travail aux cours en ligne, afin de créer une séparation mentale entre le jeu et l'école.
Et pour éviter le décrochage estival, les parents pourraient faire 20 à 30 minutes par jour de disciplines fondamentales, comme les mathématiques, et échanger sur Zoom ou par écrit avec d'autres enfants pour qu'ils parlent entre eux de leurs lectures et autres.
"Il faut que ce soit interactif, il faut sortir les enfants des écrans", dit Sal Khan en soulignant qu'apprendre ne peut pas uniquement se faire sur Zoom.
L'avantage de l'époque actuelle est qu'elle suscitera peut-être, selon lui, un nouvel élan pour combler les inégalités numériques entre familles riches et pauvres. Sal Khan développe un projet de tuteurs gratuits pour les enfants les plus défavorisés.
- Egalité des chances -
Contrairement aux autres grands sites comme Coursera et EdX, qui sont payants, la Khan Academy est à but non lucratif et offre des enseignements allant de la maternelle à l'université.
Sal Khan, diplômé en informatique du MIT et titulaire d'un MBA d'Harvard, est lui-même un enseignant talentueux, capable d'émerveiller et d'expliquer très simplement des sujets complexes. Il a conçu de nombreux cours, surtout en maths et en sciences. Le site offre aussi des cours d'histoire, d'économie et de droit.
Plusieurs études réalisées ont établi que la plateforme était associée à de meilleurs résultats, particulièrement en mathématiques, et pour l'alphabétisation des enfants issus de milieux défavorisés. Le site est partenaire de nombreux districts scolaires aux Etats-Unis, et en 2015 du test roi pour l'admission dans les universités américaines, le SAT.
"J'étais un enfant qui aimait apprendre", répond Sal Khan, d'origines indienne et bangladaise, pour expliquer sa vocation tardive.
Des membres de sa famille élargie ont commencé à lui demander de l'aide après avoir vu les bons résultats sur sa cousine Nadia. "J'ai expliqué à mes cousins, et de facto aux cousins de tout le monde, la façon dont j'ai moi-même appris".
Il est fier de la gratuité du site, car il estime le marché inadapté au champ de l'éducation. Son travail est de "rétablir l'égalité des chances", dit-il.
"Quand un jeune enfant veut apprendre, il ne faut pas demander combien les parents peuvent payer ou s'ils peuvent sortir la carte de crédit. On devrait dire: enseignons-lui".
"Un enseignant nous a écrit pour nous dire qu'ils utilisaient Khan Academy pour que leurs élèves continuent d'apprendre pendant la fermeture des écoles", dit Sal Khan, fondateur du site, à l'AFP, depuis la Californie.
L'idée du site date de 2004. Sal Khan, alors gestionnaire de fonds d'investissements, voulait donner des cours de mathématiques à une cousine de 12 ans vivant de l'autre côté des Etats-Unis. Il utilise alors une application de tableau blanc en ligne, Yahoo Doodle.
Depuis, la Khan Academy a construit son propre site et s'est ouverte à tous, devenant la plateforme d'enseignement en ligne la plus utilisée de la planète, disponible en 46 langues dont le français, avec une base d'utilisateurs de 100 millions de personnes. Grâce au soutien financier de la fondation Gates, de Google et d'autres, le site est gratuit.
Pour aider les parents confinés avec leurs enfants, Sal Khan a ajouté aux vidéos, articles et contrôles en ligne des outils comme des emplois du temps et des webinaires pour les parents et les enseignants.
"On a aussi dû tester la résistance de nos serveurs", ajoute le fondateur de 43 ans: le nombre d'utilisateurs mensuels a augmenté de moitié, de 20 à 30 millions, et le temps moyen passé sur le site a bondi de deux tiers.
- Sortir les enfants des écrans -
A la veille d'une rentrée scolaire qui sera très virtuelle pour certains pays comme les Etats-Unis, Sal Khan recommande aux familles de s'adapter durablement à l'enseignement en ligne. Par exemple, il conseille de dédier un espace de travail aux cours en ligne, afin de créer une séparation mentale entre le jeu et l'école.
Et pour éviter le décrochage estival, les parents pourraient faire 20 à 30 minutes par jour de disciplines fondamentales, comme les mathématiques, et échanger sur Zoom ou par écrit avec d'autres enfants pour qu'ils parlent entre eux de leurs lectures et autres.
"Il faut que ce soit interactif, il faut sortir les enfants des écrans", dit Sal Khan en soulignant qu'apprendre ne peut pas uniquement se faire sur Zoom.
L'avantage de l'époque actuelle est qu'elle suscitera peut-être, selon lui, un nouvel élan pour combler les inégalités numériques entre familles riches et pauvres. Sal Khan développe un projet de tuteurs gratuits pour les enfants les plus défavorisés.
- Egalité des chances -
Contrairement aux autres grands sites comme Coursera et EdX, qui sont payants, la Khan Academy est à but non lucratif et offre des enseignements allant de la maternelle à l'université.
Sal Khan, diplômé en informatique du MIT et titulaire d'un MBA d'Harvard, est lui-même un enseignant talentueux, capable d'émerveiller et d'expliquer très simplement des sujets complexes. Il a conçu de nombreux cours, surtout en maths et en sciences. Le site offre aussi des cours d'histoire, d'économie et de droit.
Plusieurs études réalisées ont établi que la plateforme était associée à de meilleurs résultats, particulièrement en mathématiques, et pour l'alphabétisation des enfants issus de milieux défavorisés. Le site est partenaire de nombreux districts scolaires aux Etats-Unis, et en 2015 du test roi pour l'admission dans les universités américaines, le SAT.
"J'étais un enfant qui aimait apprendre", répond Sal Khan, d'origines indienne et bangladaise, pour expliquer sa vocation tardive.
Des membres de sa famille élargie ont commencé à lui demander de l'aide après avoir vu les bons résultats sur sa cousine Nadia. "J'ai expliqué à mes cousins, et de facto aux cousins de tout le monde, la façon dont j'ai moi-même appris".
Il est fier de la gratuité du site, car il estime le marché inadapté au champ de l'éducation. Son travail est de "rétablir l'égalité des chances", dit-il.
"Quand un jeune enfant veut apprendre, il ne faut pas demander combien les parents peuvent payer ou s'ils peuvent sortir la carte de crédit. On devrait dire: enseignons-lui".