PARIS, 1 juin 2012 (AFP) - Le gouvernement s'est prononcé pour l'interdiction du pesticide Cruiser OSR du groupe suisse Syngenta, utilisé pour les cultures de colza et accusé de contribuer au déclin des colonies d'abeilles, une décision saluée par les écologistes et les apiculteurs.
"J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisage de retirer l'autorisation de mise sur le marché", a déclaré vendredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Cette décision intervient après la remise d'un avis de l'Anses (l'agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement), demandé en mars par le ministre du gouvernement précédent, qui relève l'impact néfaste sur les abeilles d'une des molécules actives du Cruiser, le thiaméthoxam, démontré par deux études récentes.
Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait alors contribuer au déclin des colonies concernées, a précisé le ministre.
Le gouvernement français a dans le même temps saisi la Commission européenne sur le sujet pointant le caractère nectarifère de la plante.
Les abeilles suivies grâce à des puces
Dans son avis, l'Anses souligne l'"approche originale" des chercheurs, qui ont suivi les déambulations des abeilles en apposant sur elles des puces à radio-identification. Ils ont pu ainsi constater qu'à une dose sublétale, c'est-à-dire en-dessous de la dose jugée mortelle, le thiamethoxam avait un effet néfaste sur leur retour à la ruche.
L'Anses reconnaît que les doses utilisées par les chercheurs étaient supérieures aux doses usuelles, mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études vont dans le même sens.
L'agence recommande de poursuivre les travaux de recherche et appelle à une "évolution de la réglementation européenne".
Contacté par l'AFP, Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie, n'a pas réagi dans l'immédiat. Mais le groupe avait contesté les conclusions des récentes études en affirmant qu'elles étaient "fortement éloignées de la réalité". Il dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations, avant que l'interdiction définitive ne soit prononcée.
Défenseurs de l'environnement et apiculteurs ont applaudi à la nouvelle.
"C'est super!", a réagi le député PS Gérard Bapt, qui avait récemment demandé l'interdiction du Cruiser dans une lettre ouverte aux ministres de l'agriculture et de l'environnement. Les apiculteurs, "heureux", ont alerté sur l'urgence d'une interdiction effective, à quelques semaines du traitement des semences de colza pour la récolte de l'année prochaine. "C'est enfin un pas dans la bonne direction", a souligné France nature environnement.
Tous ont souhaité aussi que tous les types de Cruiser, utilisé aussi pour le maïs, les pois et les betteraves, soient interdits, et plus largement encore toute la famille des néonicotinoïdes, à laquelle appartient aussi le Gaucho.
Le principal syndicat agricole la FNSEA et la filière française des huiles et protéines végétales n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Rappelant que les abeilles et les bourdons contribuent à la pollinisation de 80% des plantes à fleurs produisant fruits ou légumes, le ministre de l'Agriculture a souligné que des alternatives existaient pour la protection du colza.
"Si le retrait de l'autorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions", a-t-il affirmé.
"J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisage de retirer l'autorisation de mise sur le marché", a déclaré vendredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Cette décision intervient après la remise d'un avis de l'Anses (l'agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement), demandé en mars par le ministre du gouvernement précédent, qui relève l'impact néfaste sur les abeilles d'une des molécules actives du Cruiser, le thiaméthoxam, démontré par deux études récentes.
Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait alors contribuer au déclin des colonies concernées, a précisé le ministre.
Le gouvernement français a dans le même temps saisi la Commission européenne sur le sujet pointant le caractère nectarifère de la plante.
Les abeilles suivies grâce à des puces
Dans son avis, l'Anses souligne l'"approche originale" des chercheurs, qui ont suivi les déambulations des abeilles en apposant sur elles des puces à radio-identification. Ils ont pu ainsi constater qu'à une dose sublétale, c'est-à-dire en-dessous de la dose jugée mortelle, le thiamethoxam avait un effet néfaste sur leur retour à la ruche.
L'Anses reconnaît que les doses utilisées par les chercheurs étaient supérieures aux doses usuelles, mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études vont dans le même sens.
L'agence recommande de poursuivre les travaux de recherche et appelle à une "évolution de la réglementation européenne".
Contacté par l'AFP, Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie, n'a pas réagi dans l'immédiat. Mais le groupe avait contesté les conclusions des récentes études en affirmant qu'elles étaient "fortement éloignées de la réalité". Il dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations, avant que l'interdiction définitive ne soit prononcée.
Défenseurs de l'environnement et apiculteurs ont applaudi à la nouvelle.
"C'est super!", a réagi le député PS Gérard Bapt, qui avait récemment demandé l'interdiction du Cruiser dans une lettre ouverte aux ministres de l'agriculture et de l'environnement. Les apiculteurs, "heureux", ont alerté sur l'urgence d'une interdiction effective, à quelques semaines du traitement des semences de colza pour la récolte de l'année prochaine. "C'est enfin un pas dans la bonne direction", a souligné France nature environnement.
Tous ont souhaité aussi que tous les types de Cruiser, utilisé aussi pour le maïs, les pois et les betteraves, soient interdits, et plus largement encore toute la famille des néonicotinoïdes, à laquelle appartient aussi le Gaucho.
Le principal syndicat agricole la FNSEA et la filière française des huiles et protéines végétales n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Rappelant que les abeilles et les bourdons contribuent à la pollinisation de 80% des plantes à fleurs produisant fruits ou légumes, le ministre de l'Agriculture a souligné que des alternatives existaient pour la protection du colza.
"Si le retrait de l'autorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions", a-t-il affirmé.
Suite à de nouvelles études mettant en évidence des effets néfastes du pesticide Cruiser OSR sur les abeilles, l'Anses a recommandé un renforcement de la réglementation européenne afin qu'elle tienne compte des effets à dose non mortelle dans l'évaluation de ce type de produit.
Saisie en mars par le ministre de l'Agriculture, l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environement (Anses) a publié vendredi son avis, qui a conduit le nouveau ministre socialiste Stéphane Le Foll à envisager une interdiction du produit.
L'Anses devait donner son avis sur les conséquences à tirer d'une étude française publiée par la revue Science, qui mettait en évidence qu'exposées à des doses sublétales, c'est-à-dire inférieures à la dose mortelle, un grand nombre d'abeilles ne parvenaient pas à revenir à la ruche, et mourraient.
"Les procédures d'autorisation des pesticides demandent surtout aux fabricants de s'assurer que les doses rencontrées sur le terrain ne tuent pas les abeilles, mais elles ont complètement négligé les conséquences de doses non létales, qui peuvent provoquer des problèmes de comportement", disait alors Mickaël Henry, de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui avait conduit l'étude.
L'Anses relève "l'approche originale" des auteurs de l'étude, qui ont utilisé des puces à radio-identification pour étudier le comportement des abeilles.
Elle entérine que cette étude "met en évidence un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Le thiamethoxam, de la famille des néonicotinoïdes, est une des substances actives du Cruiser OSR.
Elle constate aussi que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam, de 0,1 à 0,33 ng/abeille, est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience, de 1,34 ng/abeille. Mais, ajoute-t-elle, "une exposition à cette dose ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières".
Pour l'Anses, les résultats de l'étude "mettent en évidence les limites des modèles" qui ont été utilisés lors de l'étude du dossier pour l'autorisation de mise sur le marché. D'ailleurs, d'autres études ont "récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles", note l'Anses.
Elle indique encore que l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), saisie par la Commission Européenne, "a été associée par l'Anses aux auditions réalisées et aboutit à des conclusions comparables".
L'Anses recommande de poursuivre les expérimentations "en faisant varier les niveaux d'exposition pour se rapprocher davantage des doses auxquelles les abeilles sont communément exposées". Ce qui permettrait selon elle de "valider un protocole d'étude permettant de mieux décrire les effets sublétaux".
Dans un communiqué, l'Efsa va dans le même sens, et indique avoir reçu mandat de la Commission européenne pour étudier les effets de tous les néonicotinoïdes, comme d'ailleurs le demandait vendredi l'Anses.
Saisie en mars par le ministre de l'Agriculture, l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environement (Anses) a publié vendredi son avis, qui a conduit le nouveau ministre socialiste Stéphane Le Foll à envisager une interdiction du produit.
L'Anses devait donner son avis sur les conséquences à tirer d'une étude française publiée par la revue Science, qui mettait en évidence qu'exposées à des doses sublétales, c'est-à-dire inférieures à la dose mortelle, un grand nombre d'abeilles ne parvenaient pas à revenir à la ruche, et mourraient.
"Les procédures d'autorisation des pesticides demandent surtout aux fabricants de s'assurer que les doses rencontrées sur le terrain ne tuent pas les abeilles, mais elles ont complètement négligé les conséquences de doses non létales, qui peuvent provoquer des problèmes de comportement", disait alors Mickaël Henry, de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui avait conduit l'étude.
L'Anses relève "l'approche originale" des auteurs de l'étude, qui ont utilisé des puces à radio-identification pour étudier le comportement des abeilles.
Elle entérine que cette étude "met en évidence un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Le thiamethoxam, de la famille des néonicotinoïdes, est une des substances actives du Cruiser OSR.
Elle constate aussi que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam, de 0,1 à 0,33 ng/abeille, est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience, de 1,34 ng/abeille. Mais, ajoute-t-elle, "une exposition à cette dose ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières".
Pour l'Anses, les résultats de l'étude "mettent en évidence les limites des modèles" qui ont été utilisés lors de l'étude du dossier pour l'autorisation de mise sur le marché. D'ailleurs, d'autres études ont "récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles", note l'Anses.
Elle indique encore que l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), saisie par la Commission Européenne, "a été associée par l'Anses aux auditions réalisées et aboutit à des conclusions comparables".
L'Anses recommande de poursuivre les expérimentations "en faisant varier les niveaux d'exposition pour se rapprocher davantage des doses auxquelles les abeilles sont communément exposées". Ce qui permettrait selon elle de "valider un protocole d'étude permettant de mieux décrire les effets sublétaux".
Dans un communiqué, l'Efsa va dans le même sens, et indique avoir reçu mandat de la Commission européenne pour étudier les effets de tous les néonicotinoïdes, comme d'ailleurs le demandait vendredi l'Anses.