Crédit JOEL SAGET / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 11/07/2024 - La France doit économiser 25 milliards d'euros en 2024 pour redresser ses finances publiques, a déclaré jeudi le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire au moment où les tractations politiques s'intensifient pour tenter de former un nouveau gouvernement et où l'UE a la France dans son viseur pour déficit public excessif.
"Soyons précis: en 2024, nous devons dégager 25 milliards d'euros d'économies pour tenir nos objectifs de finances publiques. Nous devons le faire maintenant ou bien il sera trop tard car la France divergera définitivement de ses 19 partenaires de la zone euro. Ce serait une faute économique et politique majeure", a estimé le ministre dans une tribune au Figaro.
Bruno Le Maire, qui entend rester aux manettes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, va signer "aujourd'hui un courrier de notification à tous les ministères" qui "va marquer une réduction de dépenses pour tous les ministères de 5 milliards d'euros" et "nous gèlerons également tous les crédits au-dessus de ces plafonds", a-t-il précisé à des journalistes lors d'un point téléphonique.
Il n'a pas détaillé la ventilation des économies demandées à chaque ministère.
A ce jour, 15 milliards d'euros d'économies ont déjà été "exécutés", selon Bruno Le Maire. Dix milliards d'économies annoncés début 2024 ont déjà actés dans les dépenses de l’État et la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité doit permettre de récupérer 5 milliards d'euros.
Restent à trouver 10 milliards d'euros d'économies: 5 milliards vont être demandés aux ministères, deux milliards aux collectivités locales et trois milliards devraient être dégagés par une taxation des rentes plus efficace sur les énergéticiens, a rappelé le ministre jeudi. "Nous engageons aujourd'hui ces 10 milliards supplémentaires", a-t-il dit.
"Je suis encore ministre de l'Économie et des Finances. Ma responsabilité, c'est de garantir la continuité de l'État et maintenir l'objectif de 5,1% de déficit public en 2024", a-t-il justifié, en rappelant le cap fixé par le gouvernement dans le cadre du programme de stabilité.
- "Rien à voir avec l'austérité" -
La pression est forte. La France, contre laquelle l'Union européenne compte valider officiellement mardi l'ouverture d'une procédure pour déficit public excessif, doit ramener en 2027 dans la limite européenne de 3% du PIB un déficit public ayant dérapé à 5,5% l'an dernier. Elle doit aussi réduire sa dette qui s'est creusée à presque 3.160 milliards d'euros à fin mars (soit près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens).
Le gouvernement de Gabriel Attal a déjà largement entamé les travaux budgétaires pour 2025 mais, avec une Assemblée sans majorité claire à l'issue des législatives, l'adoption du projet de loi de finances pour 2025 promet d'être complexe.
"Le travail actuel est un travail de préparation pour construire un budget dans les temps, ce serait un mauvais signe pour les marchés" qu'il n'en soit pas ainsi, a souligné jeudi une source du cabinet du ministre.
"Cela n'a rien à voir avec l'austérité (...) il y a des réalités financières, juridiques, qui s'imposent à nous", selon Bruno Le Maire.
Les tractations se poursuivent jeudi pour tenter de former un gouvernement, certains se montrant moins pressés que d'autres. Emmanuel Macron veut "laisser du temps" aux partis, tandis qu'à gauche des responsables manifestent leur "impatience".
"Ce sera au prochain gouvernement de prendre les décisions finales, je n'ai pas la légitimité pour anticiper les dépenses pour 2025. Je laisserai les comptes en ordre pour tenir les 5,1% pour 2024", a assuré Bruno Le Maire.
Mais "si un prochain gouvernement, dans 15 jours ou dans un mois, veut dégeler les crédits, il a tout le loisir de les dégeler", a-t-il souligné.
Le ministre a réitéré son opposition au programme économique de l'union de la gauche sous la bannière Nouveau Front populaire, qui contient selon lui des "dépenses irresponsables", ajoutant: "Ce ne sont pas de nouvelles dépenses qu'il faut engager en 2025, mais un nouveau train d'économies".
Selon la loi organique relative aux lois de finances (Lolf), le projet de budget doit être déposé au Parlement "au plus tard le premier mardi d'octobre" et le projet de loi de finances doit être promulgué avant le 31 décembre 2024 pour entrer en application dès le 1er janvier 2025.
"Soyons précis: en 2024, nous devons dégager 25 milliards d'euros d'économies pour tenir nos objectifs de finances publiques. Nous devons le faire maintenant ou bien il sera trop tard car la France divergera définitivement de ses 19 partenaires de la zone euro. Ce serait une faute économique et politique majeure", a estimé le ministre dans une tribune au Figaro.
Bruno Le Maire, qui entend rester aux manettes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, va signer "aujourd'hui un courrier de notification à tous les ministères" qui "va marquer une réduction de dépenses pour tous les ministères de 5 milliards d'euros" et "nous gèlerons également tous les crédits au-dessus de ces plafonds", a-t-il précisé à des journalistes lors d'un point téléphonique.
Il n'a pas détaillé la ventilation des économies demandées à chaque ministère.
A ce jour, 15 milliards d'euros d'économies ont déjà été "exécutés", selon Bruno Le Maire. Dix milliards d'économies annoncés début 2024 ont déjà actés dans les dépenses de l’État et la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité doit permettre de récupérer 5 milliards d'euros.
Restent à trouver 10 milliards d'euros d'économies: 5 milliards vont être demandés aux ministères, deux milliards aux collectivités locales et trois milliards devraient être dégagés par une taxation des rentes plus efficace sur les énergéticiens, a rappelé le ministre jeudi. "Nous engageons aujourd'hui ces 10 milliards supplémentaires", a-t-il dit.
"Je suis encore ministre de l'Économie et des Finances. Ma responsabilité, c'est de garantir la continuité de l'État et maintenir l'objectif de 5,1% de déficit public en 2024", a-t-il justifié, en rappelant le cap fixé par le gouvernement dans le cadre du programme de stabilité.
- "Rien à voir avec l'austérité" -
La pression est forte. La France, contre laquelle l'Union européenne compte valider officiellement mardi l'ouverture d'une procédure pour déficit public excessif, doit ramener en 2027 dans la limite européenne de 3% du PIB un déficit public ayant dérapé à 5,5% l'an dernier. Elle doit aussi réduire sa dette qui s'est creusée à presque 3.160 milliards d'euros à fin mars (soit près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens).
Le gouvernement de Gabriel Attal a déjà largement entamé les travaux budgétaires pour 2025 mais, avec une Assemblée sans majorité claire à l'issue des législatives, l'adoption du projet de loi de finances pour 2025 promet d'être complexe.
"Le travail actuel est un travail de préparation pour construire un budget dans les temps, ce serait un mauvais signe pour les marchés" qu'il n'en soit pas ainsi, a souligné jeudi une source du cabinet du ministre.
"Cela n'a rien à voir avec l'austérité (...) il y a des réalités financières, juridiques, qui s'imposent à nous", selon Bruno Le Maire.
Les tractations se poursuivent jeudi pour tenter de former un gouvernement, certains se montrant moins pressés que d'autres. Emmanuel Macron veut "laisser du temps" aux partis, tandis qu'à gauche des responsables manifestent leur "impatience".
"Ce sera au prochain gouvernement de prendre les décisions finales, je n'ai pas la légitimité pour anticiper les dépenses pour 2025. Je laisserai les comptes en ordre pour tenir les 5,1% pour 2024", a assuré Bruno Le Maire.
Mais "si un prochain gouvernement, dans 15 jours ou dans un mois, veut dégeler les crédits, il a tout le loisir de les dégeler", a-t-il souligné.
Le ministre a réitéré son opposition au programme économique de l'union de la gauche sous la bannière Nouveau Front populaire, qui contient selon lui des "dépenses irresponsables", ajoutant: "Ce ne sont pas de nouvelles dépenses qu'il faut engager en 2025, mais un nouveau train d'économies".
Selon la loi organique relative aux lois de finances (Lolf), le projet de budget doit être déposé au Parlement "au plus tard le premier mardi d'octobre" et le projet de loi de finances doit être promulgué avant le 31 décembre 2024 pour entrer en application dès le 1er janvier 2025.