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La FRAAP menace de frapper fort


Le secrétaire général de la FRAAP, Jean-Paul Urima (au centre), entouré de Jean-Gabriel Rousseau (à sa droite) de la Direction des transports terrestres (DTT) et Gérard Barff (à sa gauche) de l'Aviation civile. crédit photo SD
Le secrétaire général de la FRAAP, Jean-Paul Urima (au centre), entouré de Jean-Gabriel Rousseau (à sa droite) de la Direction des transports terrestres (DTT) et Gérard Barff (à sa gauche) de l'Aviation civile. crédit photo SD
Tahiti, le 29 novembre 2024 – La fédération des agents de l'administration de Polynésie française (FRAAP) a bien déposé son préavis de grève générale ce matin dans tous les services de la fonction publique territoriale. En tête de leurs revendications, une revalorisation salariale de plus de 40% pour rattraper le retard accumulé depuis 2016. "Bras armé" de la FRAAP, les 150 pompiers sont déjà prêts à "bloquer les 43 aérodromes du Pays" si aucun accord n'est trouvé d'ici "le 6 décembre à minuit une".  
 
"Les pompiers, c'est 100% FRAAP. S'il y a des réticences, nous n'hésiterons pas à les mobiliser", a prévenu aussitôt Jean-Paul Urima ce vendredi matin lors d'une conférence de presse où il était entouré de plusieurs fonctionnaires territoriaux, issus de différents services de la fonction publique, et représentant toutes les catégories de l'administration. A moins que "tout se passe bien dans la durée légale de négociations de 5 jours", la FRAAP est donc prête à mettre la pression sur le gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Et elle peut en effet compter sur les 150 pompiers qui lui sont tous affiliés : "On est le bras armé. On est prêts. Donc à partir du 6 décembre minuit une, 43 aérodromes du Pays sont bloqués", a ainsi appuyé leur porte-parole, Gérard Barff instructeur pompier d'aérodromes, précisant néanmoins que ce serait un mouvement général.

Ce sont en effet tous les services de l'administration qui sont concernés, et la FRAAP est majoritaire dans beaucoup d'entre eux, selon Jean-Paul Urima, notamment au niveau "des services de la présidence", comme le service d'accueil et de sécurité (SAS), celui des moyens généraux (SMG), des parcs et jardins (SPJP), mais aussi à l'Equipement.

Déposé ce vendredi matin dans 15 services et établissements administratifs du Pays, ce préavis de grève de la FRAAP comporte une liste de revendications longue comme le bras avec 18 points listés au total. En premier lieu, la revalorisation de la valeur du point d'indice salarial des fonctionnaires, qu'ils veulent faire passer de 1060 à 1500 francs, soit une hausse d'un peu plus de 40%. Avec une masse salariale de l'administration qui a augmenté depuis l'an dernier, et qui pèse pour 35 milliards de francs dans le budget du Pays, cette demande peut sembler déraisonnable. Mais pour le secrétaire général de la FRAAP, c'est un juste rattrapage.
 
"L'administration est créatrice de richesses"
 
"Ça fait 8 ans que nous avons le même point d'indice alors que depuis, le coût de la vie a largement augmenté. Autant les ANFA (agents non-fonctionnaires de l'administration, NDLR) bénéficient d'un avancement annuel de 2%, autant en ce qui nous concerne, il faut attendre le bon vouloir du gouvernement", se défend Jean-Paul Urima qui tient à préciser que tous les fonctionnaires ne sont pas grassement payés. "C'est une fausse idée. Il y a plus d'un millier de fonctionnaires de catégorie D qui sont payés au SMIG", plaide-t-il encore, soutenu par Gérard Barff qui "en a marre" que les fonctionnaires soient "considérés comme des nantis".   

"On conçoit qu'il faut peut-être revoir la masse salariale", concède de son côté Jean-Gabriel Rousseau représentant la Direction des transports terrestres (DTT). Mais il insiste sur le fait que "l'administration est créatrice de richesses", que ses agents continuent de consommer comme tout le monde, et que cette revalorisation salariale demandée sera "réintroduite" dans l'économie du pays qui "sera gagnant".

Parmi les autres points de revendication figurent les "errements" et les "dysfonctionnements" dans l'administration qui conduisent à un "mal-être" de plus en plus prégnant dans les services. Pointant du doigt un chef de l'administration, Moetai Brotherson en l'occurrence, qui ne remplit pas son rôle, et un gouvernement qui "patine", la FRAAP promet déjà d'agir de façon musclée si aucun accord n'est trouvé d'ici vendredi prochain.  

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 29 Novembre 2024 à 12:50 | Lu 2678 fois