La CPS trouve des solutions en urgence pour les infirmiers libéraux


Régis Chang, le directeur de la CPS et Jérôme Fernandez, le président du Syndicat des infirmiers libéraux de Polynésie française ont discuté durant deux heures ce mardi après-midi au siège de la CPS. Il reste désormais à ouvrir des discussions avec le ministre de la santé.
PAPEETE, le 28 avril 2015. Pour rattraper les retards de paiement des actes effectués par les infirmiers libéraux, la CPS a mis en œuvre des mesures d'urgence. Mais les infirmiers veulent discuter avec le Pays, particulièrement le ministre de la santé, pour trouver des solutions pérennes. Aussi en attendant cette rencontre, ils maintiennent leur mouvement de refus de prendre en charge de nouveaux patients.
Un premier pas de concorde et de discussion a été effectué ce mardi après-midi entre le Syndicat des infirmiers libéraux de Polynésie française et la CPS. Une réunion de deux heures au siège de la CPS a permis d'avancer sur les chiffres. "Les mesures mises en place par la CPS la semaine dernière commencent à porter leurs fruits, mais la caisse ne peut pas résoudre à elle seule tous les problèmes" explique Jérôme Fernandez le président du syndicat. De fait les retards de paiement se sont réduits entre la semaine dernière et aujourd'hui, passant de 4 mois pour les actes des bénéficiaires du RST à deux mois et demi et semaines seulement pour les actes facturés au régime général des salariés.

Une situation récurrente dont pâtissent les infirmiers libéraux année après année. "Les retards du RST on avait l'habitude, puis se sont ajoutés ceux du régime des non salariés et des salariés après la grève à la CPS. Ça nous a mis dans le rouge et on a explosé" détaille encore Jérôme Fernandez, même si ces retards de paiement ne sont pas que le fait des infirmiers libéraux "nous sommes les fusibles les plus fragiles" estime le président du syndicat. Certains infirmiers libéraux pourraient à titre personnel engager des poursuites judiciaires pour "faire valoir leurs droits". Après deux heures de discussion chiffres et trésorerie à l'appui, des solutions pour revenir à des niveaux acceptables de retard ont donc été trouvées. Mais ces mesures d'urgence ne viendront pas tout régler. Si rien n'est fait "dans six mois, dans huit mois on va se retrouver avec les mêmes problèmes. Nous avons besoin d'engagements forts de la part du gouvernement" poursuit Jérôme Fernandez. En clair, il faut que les réformes structurelles de la PSG (protection sociale généralisée) soient menées pour assainir durablement la situation.

C'est pourquoi, en dépit des avancées obtenues auprès de la CPS, les infirmiers libéraux maintiennent la pression, poursuivent leur mouvement de refus de prendre de nouveaux clients jusqu'à ce que le ministre de la santé ouvre des discussions tripartites. Le directeur de la CPS, Régis Chang s'est engagé à faire le médiateur entre le gouvernement et les infirmiers libéraux. Démarré dimanche, ce mouvement des infirmiers libéraux pèse prioritairement sur les cliniques et le CHPF qui doivent retarder la sortie de patients qui ne pourront pas être suivis à domicile. Impossible de quantifier sur l'ensemble des 133 infirmiers libéraux conventionnés (et 70 remplaçants) le nombre de patients atteints par ce blocage. A lui seul, Jérôme Fernandez a indiqué avoir refusé quatre nouvelles prises en charge depuis le début de la semaine.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 28 Avril 2015 à 17:09 | Lu 1837 fois