Washington, Etats-Unis | AFP | mercredi 16/05/2018 - La nomination de Gina Haspel à la tête de la CIA malgré son rôle controversé dans des programmes de torture a passé mercredi le cap décisif d'une commission du Sénat américain, avant un vote final de l'ensemble de la chambre haute du Congrès.
Agée de 61 ans, Mme Haspel est actuellement directrice adjointe de l'agence basée à Langley (Virginie) où elle travaille depuis 33 ans dans les opérations clandestines. Elle deviendrait la première femme à la diriger.
Elle avait pourtant créé la polémique pour avoir dirigé pendant au moins une partie de l'année 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande, où les détenus suspectés d'appartenir à Al-Qaïda étaient fréquemment torturés. Ils avaient subi des simulacres de noyade ("waterboarding"), une technique illégale selon le code militaire mais qui figurait parmi celles autorisées par le président George W. Bush après les attentats du 11-Septembre. Elles ont été définitivement bannies par son successeur Barack Obama.
L'ensemble du Sénat, où les républicains détiennent une très courte majorité (51 contre 49), doit maintenant se prononcer. Le vote est attendu d'ici la fin du mois.
Mme Haspel peut compter sur les voix de quatre démocrates. Parmi les sénateurs républicains, seuls deux ont exprimé leur opposition: l'indépendant Rand Paul et le très respecté John McCain, héros de la guerre du Vietnam où il avait été torturé en captivité. Mais celui-ci, atteint d'un cancer du cerveau, s'est retiré dans l'Arizona et ne devrait pas participer au vote.
Mme Haspel doit succéder à Mike Pompeo, nommé secrétaire d'Etat. Elle dit connaître l'agence "sur le bout des doigts" après avoir été en poste à l'étranger --Afrique, Europe, Asie-- et avoir été directrice adjointe des opérations clandestines mondiales.
- "La plus qualifiée" -
Elle est la personne "la plus qualifiée que le président ait pu choisir pour diriger la CIA et la candidate la mieux préparée de l'histoire de l'agence", a déclaré dans un communiqué le président de la commission sénatoriale du renseignement, le républicain Richard Burr.
Le vice-président démocrate de cette commission, Mark Warner, s'est rallié à la majorité (10 voix pour, 5 contre) en estimant que Mme Haspel pourrait "s'opposer au président si on lui ordonnait de faire quelque chose d'illégal ou d'immoral, comme le retour à la torture".
Gina Haspel avait adressé mardi un courrier à M. Warner dans lequel elle affirmait que les interrogatoires incriminés "n'étaient pas ceux que la CIA aurait dû mener".
"En tant que directrice, je refuserai de mener toute activité contraire à mon sens moral et à mes valeurs éthiques", avait-elle ajouté.
Donald Trump s'est dit favorable à titre personnel à la torture, tout en conditionnant un éventuel changement de la loi à un avis de son ministre de la Défense, Jim Mattis, qui y est opposé.
Gina Haspel avait été auditionnée pendant plusieurs heures la semaine dernière. Dans une atmosphère tendue, elle avait affirmé que la torture ne marchait pas et promis de ne plus y recourir si elle était désignée à la tête de la CIA, même au risque de désobéir au président si celui-ci le lui ordonnait.
Elle a toutefois défendu le programme d'interrogatoire poussé de la CIA, assurant qu'il avait fourni "des informations de valeur" pour empêcher d'autres attentats.
L'un des membres démocrates de la commission, Ron Wyden, a regretté mercredi sa confirmation, affirmant avoir encore "de graves inquiétudes" après le refus de la CIA de rendre publiques des informations confidentielles sur Mme Haspel.
Ce refus "est uniquement motivé par la protection de son image", a estimé le sénateur, un ferme opposant au programme de torture de la CIA.
Agée de 61 ans, Mme Haspel est actuellement directrice adjointe de l'agence basée à Langley (Virginie) où elle travaille depuis 33 ans dans les opérations clandestines. Elle deviendrait la première femme à la diriger.
Elle avait pourtant créé la polémique pour avoir dirigé pendant au moins une partie de l'année 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande, où les détenus suspectés d'appartenir à Al-Qaïda étaient fréquemment torturés. Ils avaient subi des simulacres de noyade ("waterboarding"), une technique illégale selon le code militaire mais qui figurait parmi celles autorisées par le président George W. Bush après les attentats du 11-Septembre. Elles ont été définitivement bannies par son successeur Barack Obama.
L'ensemble du Sénat, où les républicains détiennent une très courte majorité (51 contre 49), doit maintenant se prononcer. Le vote est attendu d'ici la fin du mois.
Mme Haspel peut compter sur les voix de quatre démocrates. Parmi les sénateurs républicains, seuls deux ont exprimé leur opposition: l'indépendant Rand Paul et le très respecté John McCain, héros de la guerre du Vietnam où il avait été torturé en captivité. Mais celui-ci, atteint d'un cancer du cerveau, s'est retiré dans l'Arizona et ne devrait pas participer au vote.
Mme Haspel doit succéder à Mike Pompeo, nommé secrétaire d'Etat. Elle dit connaître l'agence "sur le bout des doigts" après avoir été en poste à l'étranger --Afrique, Europe, Asie-- et avoir été directrice adjointe des opérations clandestines mondiales.
- "La plus qualifiée" -
Elle est la personne "la plus qualifiée que le président ait pu choisir pour diriger la CIA et la candidate la mieux préparée de l'histoire de l'agence", a déclaré dans un communiqué le président de la commission sénatoriale du renseignement, le républicain Richard Burr.
Le vice-président démocrate de cette commission, Mark Warner, s'est rallié à la majorité (10 voix pour, 5 contre) en estimant que Mme Haspel pourrait "s'opposer au président si on lui ordonnait de faire quelque chose d'illégal ou d'immoral, comme le retour à la torture".
Gina Haspel avait adressé mardi un courrier à M. Warner dans lequel elle affirmait que les interrogatoires incriminés "n'étaient pas ceux que la CIA aurait dû mener".
"En tant que directrice, je refuserai de mener toute activité contraire à mon sens moral et à mes valeurs éthiques", avait-elle ajouté.
Donald Trump s'est dit favorable à titre personnel à la torture, tout en conditionnant un éventuel changement de la loi à un avis de son ministre de la Défense, Jim Mattis, qui y est opposé.
Gina Haspel avait été auditionnée pendant plusieurs heures la semaine dernière. Dans une atmosphère tendue, elle avait affirmé que la torture ne marchait pas et promis de ne plus y recourir si elle était désignée à la tête de la CIA, même au risque de désobéir au président si celui-ci le lui ordonnait.
Elle a toutefois défendu le programme d'interrogatoire poussé de la CIA, assurant qu'il avait fourni "des informations de valeur" pour empêcher d'autres attentats.
L'un des membres démocrates de la commission, Ron Wyden, a regretté mercredi sa confirmation, affirmant avoir encore "de graves inquiétudes" après le refus de la CIA de rendre publiques des informations confidentielles sur Mme Haspel.
Ce refus "est uniquement motivé par la protection de son image", a estimé le sénateur, un ferme opposant au programme de torture de la CIA.